Eklablog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Littérature et écriture, dans les thèmes suivants : récits et nouvelles - souvenirs - chroniques - critiques littéraires et cinématographiques - humour - poésie - voyages et balades -

Les Onze roman de Pierre Michon - 2009 -

Les Onze, roman de Pierre Michon – 2009 -

Pour qui s’intéresse à l’Histoire, et plus particulièrement à la Révolution Française à travers ses avatars et ses terribles soubresauts, le livre de Pierre Michon semble devoir apporter un éclairage neuf, en prenant pour prétexte un tableau intitulé Les Onze, où sont représentés les membres du Comité de salut Public au moment de la Terreur, en 1794. On est alléché par une promesse d’Histoire, et on s’imagine partant à la découverte d’éléments insolites, ignorés de l’enseignement scolaire de l’Histoire. Au fond, tout part d’une triple question : qui a peint ce tableau ? Qui l’a commandé ? Et enfin, dans quel but ?... Tout cela s’annonce passionnant... Mais hélas, on déchante dès les premières pages. Au mépris du lecteur curieux et d’un public qui veut seulement en savoir un peu plus, Pierre Michon se noie dans un salmigondis verbeux épouvantable, à peu près incompréhensible du commun des lecteurs, un fatras de références picturo-culturelles chiantes, une ratatouille faite d’une soupe primitive où surnagent des élucubrations personnelles touffues où l’abscons le dispute au superflu.  C’est besogneux, ça sent le cahier de brouillon, où sont jetées en vrac des notes et des impressions qui pourraient servir pourtant à quelque chose, oui mais voilà le hic : l’auteur ne sait pas que foutre de ces bribes amassées. Ou bien il est incapable de les maîtriser, de les exploiter. Certes, j’ai de la compassion pour les auteurs en panne d’inspiration. Mais au moins, on a alors l’honnêteté de ranger ses ébauches dans le tiroir aux  oublis des chefs d’œuvres embryonnaires, à jamais inachevés. Mais Pierre Michon n’a pas cette vergogne. Alors il nous les balance tels quels, ses brimborions d’écriture, avec pour seul but, probablement, d’atteindre le nombre minimum de pages pour que son éditeur accepte la publication ! Contenu nul ?... Pas d’importance ! Le nom de Michon suffira ! Un peu comme ces hommes politiques qui se font élire sur leur nom, mais n’ont aucun programme à proposer ! Bref, on n’en a pas ici pour son argent, et surtout, on a l’impression d’avoir été victime d’une imposture éditoriale, d’avoir été berné. Et c’est d’autant plus triste que oui, ce tableau des Onze,  aurait pu donner lieu, vraiment, à un bouquin intéressant ! Mais bon, complaisance ou relations de réseau, ce livre a  malgré tout, obtenu le Grand Prix du roman de l’Académie Française 2009 ! Pas difficiles en matière d’Histoire, les Académiciens.  Au secours, André Castelot, reviens !... Montre à tous ces beaux messieurs ce qu’est la vulgarisation historique dans le respect du lecteur !

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
R
"Surprendre" le lecteur n'est pas un critère de qualité, même si l'art contemporain confond la surprise avec le talent ! Si je balance un pet en pleine réunion, je surprends le public, c'est sûr ! Si je chie dans le lustre accroché au plafond, c'est également surprenant ! mais tout cela n'est que vulgarité ! ...Moi aussi j'aime la belle langue française, mais maîtrisée, et claire ! Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément ! Michon en est loin, du moins dans ce livre.. je n'ai pas lu les autres...à méditer !
Répondre
G
Michon écrit pour ceux qui aiment "la belle langue", dense, puissante, inventive, il crée du mythe à tour de page,. IL sait mener un récit, le faire bifurquer, déranger le lecteur, le surprendre. C'est du grand art, du plus haut, du diamant au milieu de tant de pacotille. Il nous épargne la littérature sotte et mémèrceet ce qu'Aragon appelait "la soupe claire". Qu'il en soit remercié . On reparle de tout ça à la fin du XXIème siècle : son oeuvre survivra quand tant d'autres auront disparu.
Répondre