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Littérature et écriture, dans les thèmes suivants : récits et nouvelles - souvenirs - chroniques - critiques littéraires et cinématographiques - humour - poésie - voyages et balades -

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Colas Breugnon, roman de Romain Rolland - 1919 -

Colas Breugnon, roman de Romain Rolland, 1919

Il y en a qui ne peuvent s’empêcher de farfouiller du côté des quincaillers, toujours à la recherche d’un écrou, d’un clou tête d’homme, d’une vis ou d’un boulon de 12 ! Moi, c’est dans les brocantes à bouquins  que j’aime à fouiner. C’est ainsi que j’ai trouvé Colas Breugnon, de Romain Rolland. Ne l’ayant jamais lu encore, je me suis lancé à l’assaut des pages, toujours curieux de découvrir une œuvre,  surtout si elle a une certaine ancienneté.... Disons-le tout net, il m’a fallu beaucoup de courage pour aller jusqu’au terme de cette histoire chiante au possible ! L’auteur adopte d’emblée un ton qui se veut positif et joyeux ! Joyeux, ça veut dire en fait la promo du pinard et des beuveries, d’ailleurs le récit se déroule en Bourgogne, on l’on boit tout autre chose que de la limonade, et où les buveurs d’eau minérale sont des parias... Au fil des chapitres, le dénommé Colas Breugnon, héros de cette pantalonnade surannée, qui vit dans une époque quasi-moyenâgeuse, nous raconte ses aventures diverses et sans grand intérêt, dans son village de bouseux. On y trouve ce qu’on trouve dans chaque village depuis que le monde est monde : la crapulerie, l’appât du gain, la jalousie, les petites et grandes lâchetés des voisins, l’hypocrisie sociale... Chaque chapitre est prétexte à une sorte de leçon de morale positive... D’ailleurs une des dernières phrases du livre est la suivante : « Moins j’ai et plus je suis ! ...» Quelle belle philosophie, qui doit faire assurément très plaisir aux grands patrons du néocapitalisme mondial ! Les salariés en CDD payés en dessous du SMIC apprécieront ! Par ailleurs, on trouve çà et là quelques truismes pseudo-philosophiques, simples remarques de bon sens dont le moindre individu lambda a déjà fait l’expérience lui-même, sans s’appeler Romain Rolland ! Mais était-il bien nécessaire de noircir 242 pages pour pondre cinq ou six aphorismes bien sentis ?... Mille fois non, la « grande littérature » dont on nous rebat les oreilles n’est pas toujours grande ! Et Colas Breugnon est un livre bien petit, fort pénible à lire, et dont le ton, d’un enjouement forcé qui se voudrait rabelaisien, sonne faux à chaque ligne. Et voici un court  extrait de ce style pompier insupportable : « En premier lieu, j’ai, moi Colas Breugnon, bon garçon, Bourguignon, rond de façons et du bedon, plus de la première jeunesse, cinquante ans bien sonnés, mais râblé, les dents saines, l’œil frais comme un gardon, et le poil qui tient dru au cuir, quoique grison. Je ne vous dirai pas que je ne l’aimerais mieux blond, ni que si vous m’offriez de revenir de vingt ans, ou de trente, en arrière je ferais le dégoûté. Mais après tout, dix lustres, c’est une belle chose ! N’y arrive pas qui veut ». Et voilà, c’est comme ça sur plus de 200 pages !  Par contre, c’est un livre qui m’a été utile : j’écris en effet en ce moment un dictionnaire intitulé « Les mots se cachent pour mourir », dans lequel je recense les mots désuets, oubliés ou en coma dépassé. Et Colas Breugnon est à cet égard une véritable mine de termes désuets ! Il rivalise sur ce point avec un autre roman hyper-chiant : Le Capitaine Fracasse, de Théophile Gautier ! Allez ! Colas Breugnon, on oublie !

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