Presque deux semaines sans rien écrire !... En clair, ça veut dire que je n'avais plus le temps de lire, accaparé par les mille tâches du jardin, lorsqu'on le retrouve au seuil de l'été après plus d'un mois d'absence ! Pardon à mes fidèles lecteurs et lectrices ! Pour ma rentrée critique, j'ai choisi "Le tournoi de Vauplassans", écrit par Maurice Maindron, un célèbre inconnu du 19è siècle, exhumé de l'oubli par les Editions France-Empire et leur collection : "Les petites merveilles du 19è siècle"... Hélas, malgré la pub, ce roman n'a rien d'une merveille, fût-elle petite ! Le tournoi de Vauplassans fait partie de ces histoires mièvres et bêtasses dont se délectaient nos ancêtres. Tous les ingrédients y sont : L'intrigue se déroule pendant les Guerres de religion, ce qui permet à l'auteur de faire son malin en nous parlant de l'Amiral de Coligny, histoire d'étaler sa science. Pour le reste, rien que des anecdotes à la con : un preux chevalier, rompu à toutes les violences les plus barbares, tombe soudain sous le charme de l'éblouissante Madeleine. Pourtant la belle ne porte ni string ni minijupe, et ne se désape pas devant sa webcam en gémissant ! Mais, à travers les tissus épais qui la recouvrent, notre chevalier craque pour quelques cheveux blonds et la ligne grêle d'une nuque entraperçue ! Pour pimenter l'histoire, notre héros est catholique, et Madeleine est huguenote... ça aurait été trop simple sans ça, évidemment. ! Alors, pour la séduire, le chevalier, qui s'appelle François, va donner un grand tournoi, histoire d'en mettre plein la vue à Madeleine, avant de lui en mettre plein la.. ah stop ! Ma femme qui relit mes textes, vient de me dire que là, je deviens franchement vulgaire ! Bon ! Pourtant je ne disais que la vérité, rien que la vérité ! Mais les femmes sont d'incorrigibles midinettes !... Passons ! Et donc, il y a un tournoi. Mais un autre chevalier, Jacques, tombe amoureux lui aussi de Madeleine, et même il blesse François. Cette suprématie lui confère le droit de prendre Madeleine comme fiancée. C'est comme chez les animaux : le plus costaud enlève le morceau, le morceau de choix étant ici la pure et vierge Madeleine. La belle, toute rougissante, et à demi-pâmée à la moindre émotion toutes les cinq pages, se soumet ! Mais François ne l'entend pas de cette oreille ! Il soudoie des hommes de main, lesquels vont enlever Madeleine dans le château où elle réside ! Bien entendu, elle proteste avec la plus haute énergie, et puis rougissante, encore vierge et pure ( mais plus pour longtemps !) elle se donne à son nouveau vainqueur, avec une fougue aussi violente que sa colère deux heures avant ! Eh oui, "Souvent femme varie, bien fol est qui s'y fie" comme l'a noté le roi François 1er en sa noble sagesse ... Vous pensez bien que le Jacques, lui, le fiancé officiel, il n'est pas du tout content qu'on soit venu lui piquer sa poupée ! Donc, toute la suite de l'histoire, à longueur de pages, on assiste aux affrontements des deux mâles en rut, aidés chacun d'une troupe armée, pour mettre la main (et pas que la main.. mais bon j'insiste pas, ma femme va encore protester !...)... pour mettre la main disais-je, sur les appas de Madeleine, toujours rougissante évidemment ! Et tout ça va mal finir, même pas la peine de ménager le suspense de ce roman idiot. Je vous dis tout : François va mourir... Madeleine, unique et irremplaçable, mourra aussi... Il restera Jacques, seul et qui poursuivra sa route, solitaire... et la queue entre les jambes, les siennes, et pas celles de Madeleine comme il avait espéré ! Mais je ne m'en fais pas pour lui, il en trouvera une autre, de Madeleine, même si elle se nomme Marie ou Brunehaut ! Elle aussi sera "unique et irremplaçable" : c'est la vie, une meuf chasse l'autre !... Ne lisez pas "Le tournoi de Vauplassans", ce roman compassé et chiant est loin de valoir les 18 euros de son prix de vente !...
Bio : Maurice Maindron est né à Paris en 1857, et il est mort en 1911. En fait il n'a rien d'un écrivain (On s'en doute un peu en le lisant !) C'est un scientifique, et plus précisément un entomologiste. Dès l'âge de 20 ans, il effectue de nombreux voyages d'étude en Nouvelle-Guinée, en Inde, en Indonésie, au Pakistan, en Somalie, au Sénégal... On l'embauche au Museum d'Histoire Naturelle à Paris, où il classe les hyménoptères, tâche passionnante s'il en est, essayez pour voir ! Il publie de nombreux textes et de nombreuses études sur les insectes. Plus tard, il délaisse les hyménoptères et se lance dans l'étude des coléoptères, pour changer (Si, si, je vous assure c'est très différent, les coléoptères, rien à voir avec les hyménoptères ! Ni avec les hélicoptères non plus, je le précise !). Avec tout ça, il espérait bien obtenir un poste de professeur au Museum d'Histoire Naturelle, mais des rivalités et des luttes intestines l'en écartent : lui qui a tant étudié les insectes, on lui cherche des poux dans la tête ! Pas de chance !... De dépit, il se lance dans l'écriture de romans et de nouvelles, et c'est ainsi qu'il écrit en 1895 "Le tournoi de Vauplassans, qui se veut un roman historique et qui n'est qu'un navet, ce que confirme le fait qu'il a été immédiatement couronné par l'Académie Française, remarquablement experte dans l'art de primer les navets ! En fait, Maurice Maindron, après avoir classé hyménoptères et coléoptères, a fini, en littérature, par sodomiser des diptères ! Le malheureux est mort en 1911, seulement âgé de 54 ans, victime sans doute d'une maladie tropicale contractée en traquant les coléoptères... Paix à son âme !