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Littérature et écriture, dans les thèmes suivants : récits et nouvelles - souvenirs - chroniques - critiques littéraires et cinématographiques - humour - poésie - voyages et balades -

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Le Mal de mer - Marie Darrieussecq - 1999 -

 Il y avait jadis la littérature, on s’y est longtemps plongé avec délice, pendant des siècles, aux temps où l’on savait écrire, ou tout simplement raconter une histoire, émouvoir, faire rire ou pleurer, parfois les deux ensemble… Puis est arrivé le Nouveau Roman : déjà c’était pas de la tarte, et on a commencé à s’emmerder avec des tourmentés égotiques sous l’empire de la coke ou du LSD ! Mais voici qu’arrivent de nouveaux « jeunes talents » ! Alors là, bonjour les dégâts, voici Marie Darrieussecq !... La littérature descend au niveau du laïus diarrhéïque. Assurément, Marie Darrieussecq, qui est sortie de Normale Supérieure, écrit pourtant de manière anormalement inférieure ! Incroyable ! Certes, l’histoire de ce bouquin Le Mal de mer, n’est pas plus bête qu’une autre, bien qu’elle soit sans la moindre originalité : une mère décide de partir au bord de la mer, avec sa petite fille, sans prévenir personne, ni le père, ni la grand-mère… Rien d’autre, c'est maigrichon comme scénario ! Pas la moindre histoire, pas le moindre suspense, mais une intarissable et insupportable logorrhée sur la mer ! Vous allez me dire : Et alors ? C’est beau, la mer ! Qu’est-ce t’as contre la mer, eh bouffon ?... Je rétorque : oui, la mer est belle quand c’est Charles Trenet qui la décrit et qui la chante, juste quelques couplets et une mélodie pour atteindre l’absolu dans une oeuvre qui fait le tour du monde… Mais non, la mer est moche quand Marie Darrieussecq aligne des mots qu’on dirait issus du jeu du cadavre exquis : on prend un mot quelconque, et on lui colle à côté un adjectif pioché au hasard dans un chapeau ! Originalité ? Oui… talent ? Zéro !... Voici ce qu’on trouve par exemple dans ce roman :

  • L’odeur rousse du sable.
  • Ce moment où l’espace s’est fendu par le milieu, a bondi sur les côtés et s’est liquéfié en cette masse noire, repoussant les bords du ciel en les fondant, les buvant, et respirant, par millions de fentes rouges s’ouvrant et se fermant sur la masse noire immobile, par milliers de petites bouches sur l’énorme bouche noire close où persiste une lueur pâle à l’endroit où le soleil a joué de la langue.
  • La partie la plus rougeoyante de la douleur.
  • Le toit de la tente pend (remarquez comme c’est laid à prononcer, essayez à haute voix pour voir !..... Le toit de la tente pend, quelle horreur !)
  • La minuterie du sang.
  • Parce que c’était un de ces moments où, même si l’on tend la main, on croit ne pas pouvoir atteindre l’hologramme qui se tient devant nous (mais traverser peut-être son corps distrait, ennuyer son spectre de nos doigts)…

Attention, je n’ai pas fait exprès de mettre en exergue quelques mots ou quelques phrases d’exception : il y en a des comme ça pendant 126 pages, à jet continu ! Je me suis limité, par respect pour vous qui me lisez !

Ajoutez à cela un découpage du récit qui fait alterner sans transition les points de vue de divers personnages, sans jamais la moindre transition ni la moindre explication, et vous comprendrez qu’on a affaire ici à la littérature expérimentale, sorte de ratatouille exploratoire d’une Normalienne qui n’a pas encore bien digéré le programme de Normale Sup. A qui donc est destinée cette bouillie qui confine au méli-mélo et à l’abscons ? On se le demande ! Mais il se trouve des snobinards bouffis d’intellectualisme qui applaudissent à ce genre d’écriture : ils appellent ça un jeune talent tout en touillant leur café dans une taverne élitiste du boulevard Saint-Germain ou Montparnasse !  Moi j’appelle ça du foutage de gueule ou de la littérature de plateau-télé ce qui est la même chose ! Il est où, le respect du lecteur ?... Vous allez me dire : chacun ses goûts !... Peut-être !... Mais quand je disais ça à mon père autrefois, il m’approuvait en souriant : tu as raison, mon fils, tous les goûts sont dans la nature, et même la merde a le sien ! C'était un sage, mon père... Bonne lecture ! Moi, je vous laisse, ce Mal de mer me fout la nausée ! Je vais me changer les idées, ouvrir un peu la fenêtre, regarder le mimosa en fleurs et écouter les petits oiseaux dont le chant déjà annonce le printemps tout proche...

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R
Merciiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !
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A
Alors deuxième bravo ! ( le premier était posté pour la critique du livre de Djian). De tout c½ur avec toi dans cette "croisade" contre la littérature justement nommée "plateau-télé" pour rester poli !
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R
Je suis d'accord, Jeromine, mais je ne peux tout de même pas démolir un livre que j'ai aimé, au prétexte de te faire rire !...Parfois je dis du bien d'une oeuvre, lorsqu'elle m'en semble digne ! Mais avec la Darrieussecq, on touche la lie de la littérature, ce moment où, comme pour l'art contemporain, on fait du foutage de gueule et du coup médiatique les synonymes d'un talent !
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J
Bonjour Bob ! A chaque fois que je viens au bal de tes mots, je me dis : Bon ! il va falloir que je me manifeste, que je lui dise, à ce type, le plaisir que j’ai trouvé à lire ses papiers. Et d’ailleurs, c’est vrai. Je passe souvent un moment privilégié à décortiquer tes critiques ou certains de tes souvenirs égrenés ici et là. Pas tous, quand même, n’ exagère pas !Aujourd’hui, je n’y puis résister, aujourd’hui, c’est du nanan !Mais bizarrement, tu ne devinerais jamais ! Je suis capable d’acheter ce "Mal de mer", pour le seul plaisir de me rappeler, à chaque ligne, la critique que tu nous en as servie, et pour le bonheur de rire, de rire encore… Dans ces cas-là, il est d’usage de dire merci, c’est bien ça ?Alors Merci Bob ! Et veille à ne pas trop lambiner à nous concocter la suite. Une pratique comme la tienne, ça se chouchoute, ça se respecte. Tu es d’accord ?
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