Par Robertcri
Ne faites pas comme moi : ne perdez pas votre temps à lire "Le Clin d'oeil de l'ange", et dites-moi un grand merci, car je vous évite ainsi une dépense inutile et de longs moments d'ennui ! De quoi s'agit-il ? En fait, il ne s'agit pas d'un roman... C'est une suite de récits qui se déroulent dans des endroits très variés : à Anvers... dans une clinique des environs de Paris... dans un restaurant routier... A Disneyland... et dans quelques autres endroits que je ne vais pas énumérer ici. Car les lieux sont sans importance. Dans chacune des sept histoires qui composent le bouquin, on est en face de la même problématique : il y a un couple, plus ou moins nouveau, plus ou moins ancien, mais dans lequel on trouve à chaque fois une passion bien affadie pour toutes sortes de raisons diverses, reportez-vous à votre cas personnel ou observez votre famille, vos voisins ou vos amis, et vous comprendrez sans peine !... C'est d'une grande banalité... Et dans ce couple tiédard, l'un des deux va faire une rencontre : un autre homme ou une autre femme, une personne rencontrée fortuitement, sans qu'on l'ait recherchée... Et commence alors une sorte de parenthèse amoureuse ou simplement complice, qui ne change pas grand-chose, quelque chose de mélancolique qui n'aboutit pas à un nouveau départ, mais seulement à des réflexions amères sur le couple et son devenir, et sur ces bonheurs entrevus trop tard et auxquels on renonce... Bof ! à quoi bon !... Non seulement le propos de Françoise Mallet-Joris est pessimiste et sombre, mais il est très répétitif. Pourquoi changer à chaque fois le décor et les noms des personnages, si c'est pour raconter à chaque fois la même chose ? Une fois lu le premier récit, on a tout compris ! Nul besoin de nous asséner sept fois la même histoire. Ce rabâchage est vraiment insupportable ! Elle radote, Mallet-Joris !... Si encore le bouquin était bien écrit, si encore les phrases nous emportaient dans le bonheur de lire, on pourrait apprécier la répétition : c'est bon, un plaisir renouvelé !... Mais ce n'est pas le cas : le style est lourdingue, emberlificoté... On doit s'y reprendre à trois fois pour comprendre de qui elle parle, pourquoi cet adjectif ? et à quel mot il se rapporte déjà ? Quel embrouillaminis ! On ne lit pas, on déchiffre laborieusement, on ahane sous le fardeau d'une syntaxe pesante et tourmentée. Voici un extrait (attention, ne vous endormez pas !) :
"Il aurait sans doute pu retenir Sophie. Elle n'aurait peut-être pas demandé mieux ? Il se sent vraiment trop fatigué pour lire le roman - non, ce sont des nouvelles - traduites du letton par Castaing. Et qui viendrait lui rendre visite, puisque justement Castaing fait des conférences sur l'intérêt de la littérature lettone un peu partout (quand on connaît un sujet que personne ne connaît, on en profite), et qu'il a laissé partir Sophie ? Son attachée de presse ? Probablement au Club Méditerranée. Tante Caro ? En cure, suivant le principe petit-bourgeois que l'argent dépensé doit l'être à des choses utiles et ennuyeuses. Une cure, oui, des vacances, non."
Coucou !... Hello !... Réveillez-vous, c'est fini !... Je ne vous ai pas pris en traître, je vous l'avais dit, que ce ne serait pas d'la tarte !... Ce bref passage, compliqué à lire et chiant à suivre, donne une bonne idée de l'ensemble de l'ouvrage, publié en 1983 et qui aurait gagné à ne l'être jamais ! Mais si vous ne me croyez pas, ou si vous êtes masochiste, alors lisez Le Clin d'oeil de l'ange, de Françoise Mallet-Joris. Après tout, ça vous regarde, mais ne venez pas vous plaindre après !...
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