Par Robertcri
La légende du pianiste – film de Giuseppe Tornatore – 2000 –
Pas très récent, ce film ! Et alors ? Pourquoi le populo se précipite-t-il sur le dernier film sorti ? Pourquoi confondre la nouveauté avec la qualité, la valeur ou l’intérêt ?... Manque d’esprit critique sans doute, insuffisance de culture probablement, et matraquage publicitaire aussi, à force de s’abrutir devant la télé en gobant les innombrables pages de pub !… Au lieu du dernier bouquin à la con d’un Harlan Coben, mieux vaudrait lire souvent un bon Zola, un Maupassant, un Gide, un Colette, un Balzac, un Mauriac, ou se plonger dans quelques pages de Montaigne, de Rousseau ou de Voltaire, le monde sans doute tournerait plus rond… Après ces considérations liminaires et un peu amères, venons-en à la Légende du pianiste sur l’océan, film italien de 2000. Ce film mérite bien son titre : il nous raconte une bien étrange histoire, si extraordinaire qu’elle mérite d’être appelée légende, mais si crédible pourtant que ce pourrait être un fait divers… L’histoire se passe à la frontière du 19ème et du 20ème siècle, en 1900. C’est l’époque où les immigrants investissent les Etats-Unis à la recherche de la fortune et peut-être d’un vie meilleure… Danny est mécanicien dans la machinerie gigantesque d’un grand paquebot, le Virginian, cousin du Titanic, mais qui flotte, lui, (nec mergitur ! ça c’est pour les lettrés s’il y en a parmi vous !)… Un jour, après un grand bal à bord, Danny erre parmi les tables désertées et les chaises abandonnées, à la recherche d’une pièce de monnaie, de quelque chose que les riches auraient pu perdre. Un pauvre qui se nourrit des miettes des riches. Il ne trouve rien à récupérer, mais découvre un bébé abandonné dans une caisse ! Il le recueille, le transfère dans la machinerie, au fin fond des entrailles du paquebot. Et cet enfant, il le baptise 1900 ! Hélas, quelques années plus tard, un terrible accident se produit sur le navire et Danny est tué par la chute d’une poulie. Le petit garçon est alors adopté par l’ensemble de l’équipage… Il n’est à personne, il est à tout le monde… Les traversées se succèdent, l’enfant grandit sans jamais quitter le grand bateau… 1900 devient un jeune homme, et se découvre un don inné et prodigieux pour la musique ! Les passagers se pressent au salon de première classe, 1900 joue du piano, et les plus grands musiciens de jazz du monde viennent l’écouter… Vie étrange que celle de ce virtuose sans passé et sans patrie, qui refuse obstinément de rejoindre la terre ferme. Le paquebot a été son berceau et la mer est sa terre… Pourtant, il croise un jour sur le pont, le beau visage d’une passagère (Mélanie Thierry), qui ne parvient pas, malgré tout, à l’attirer sur terre… Seulement voilà, un jour, le navire doit aller à la casse, et il est question de le faire exploser pour le démolir… On en informe le pianiste… Il doit absolument quitter le paquebot... Belle histoire, bon film, on ne voit pas passer les deux heures de bon spectacle qu’il nous offre, dans une ambiance qui réunit à la fois un mystère, une aventure étrange, la beauté de la musique, et le charme désuet et luxueux des grands navires transatlantiques du début du 20è siècle… Bon moment de cinéma !...
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