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Littérature et écriture, dans les thèmes suivants : récits et nouvelles - souvenirs - chroniques - critiques littéraires et cinématographiques - humour - poésie - voyages et balades -

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La joueuse d'échecs, par Bertina Henrichs

 

 
Certains coups d’essai sont des coups de maître : tel est le cas de « La joueuse d’échecs » qui est le premier roman de Bertina Henrichs, une Allemande née à Francfort mais qui vit en France depuis les années 80, et qui a écrit ce premier roman directement en français... Je dois pourtant dire qu’il présente un petit défaut : les premières pages... Dès le début de la lecture, on a droit à des remarques paysagistes bien longues sur une colline en Grèce, un vestige du temple d’Apollon, le soleil couchant le soir, l’étrange mystère d’une terre sévère posée sur la mer Egée et autres considérations touristico-culturelles chiantes... De là on saute au prolétariat de base : 
 une femme de ménage qui passe le balai et l'aspirateur dans les chambres d’un hôtel, bref, on s’ennuie, et je suis poli cette fois, pour ne pas vous choquer à nouveau pour la deuxième fois en moins de cinq lignes ! Mais en matière de lecture, c’est comme pour les orpailleurs : il faut souvent un peu de ténacité avant de trouver les pépites d’or !... Alors j’ai continué, et c’est à la page 16 que l’histoire décolle ; on est pris alors dans l’engrenage du scénario, une histoire en fait très simple au départ : une femme de ménage, Eleni, sur la petite île de Naxos, mène une vie simple, entre l’hôtel où elle nettoie les chambres et son foyer, un mari et deux enfants un milieu simple, humble, peu lettré… Or un jour, en faisant le ménage dans une chambre, Eleni est fascinée par un échiquier dont, par maladresse, elle a fait tomber une pièce.  Peut-on imaginer histoire plus banale qu’une femme de ménage qui bouscule une pièce d’échecs ? Pourtant, il va en résulter pour Eleni un véritable bouleversement.
 Elle va vouloir acquérir un jeu d’échecs, puis se passionnera en découvrant peu à peu les règles ce jeu, et s'émerveille de découvrir qu'aux échecs la reine a plus de pouvoir que le roi !… Cela n’ira pas sans mal, car son mari n’accepte pas ce qu’il considère comme une lubie infâmante… Eleni retrouvera son vieux professeur qui l’aidera à jouer et à progresser… Je n’en dirai pas plus, car il faut ménager le suspense… La joueuse d’échecs est un excellent roman car il est la démonstration que l’on peut écrire une belle histoire, sensée, intelligente et pleine de sensibilité, avec ne histoire simple ne rassemblant que quelques personnages. On est loin ici des « best-sellers » de 900 pages, interminables feuilletons verbeux à multiples rebondissements invraisemblables et imbéciles. Ici on a une histoire et une œuvre derrière laquelle, sans leçon de morale ni pédantisme aucun, est abordé avec une légèreté sérieuse le thème de l’émancipation d’une femme. A lire absolument : 155 pages de pur délice (sauf les 15 premières, je l’ai déjà dit… mais faites comme moi, ne vous laissez pas décourager et rejoignez vite la page 16 pour le vrai départ !) En outre, un si beau moment de lecture ne coûte que cinq euros en Livre de poche !... Quoi ? Vous êtes encore là ?... Coupez vite l’ordi et foncez chez le libraire ! Ne perdez pas de temps, ce serait trop bête de mourir sans avoir lu La joueuse d’échecs, par Bertina Henrichs !
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