Par Robertcri
Pascal Brückner est un auteur dont les œuvres à visée philosophique et les essais divers sont intéressants par l’approche originale des choses de l’amour et de la sexualité, ces thèmes récurrents étant carrément obsessionnels chez Brückner, et ce depuis longtemps puisque, à l’époque lointaine où il était étudiant, le sujet de sa thèse, soutenue en 1975, était « L’émancipation sexuelle dans la pensée du socialiste utopique Charles Fourier », que l’on peut résumer ainsi : le corps de chacun est accessible à tous… Tout un programme que je vous laisse méditer à la lumière de votre expérience personnelle !... Quoi qu’il en soit, son roman L’amour du prochain semble renouer avec le sujet de sa thèse de 1975. Le héros mène de front une triple vie : une existence conjugale pépère, avec une épouse respectable et deux enfants bien comme il faut…. Une deuxième existence comme fonctionnaire dans la diplomatie…. Et une troisième existence comme prostitué au masculin, se vendant aux femmes sexuellement frustrées, lesquelles sont apparemment légion ! En même temps, il fornique avec une femme étrange, Dora, mélange de ferveur religieuse et de frénésie érotique, qui décide de donner son corps à tous ceux qui en ont envie, dans une démarche de don ayant une dimension à la fois sexuelle et religieuse : l’amour du prochain… Bien entendu, ce roman est prétexte aux thèses diverses constamment professées par Brückner à propos de tout ce qui concerne l’amour, la sexualité, les sentiments… Mais il manque quelque chose à cette histoire racontée sans chaleur ni passion. L’intrigue est besogneuse. On lit tout ce fatras en restant constamment extérieur aux péripéties de ce type et de Dora, péripéties que j’ai trouvées parfaitement ennuyeuses et sans grand intérêt. Sans doute l’absence d’inspiration vraie, ainsi qu’une certaine platitude dans l’écriture en sont-elles les causes. Je suis tout de même allé jusqu’au bout du livre, espérant toujours quelque chose, sans savoir quoi au juste, mais quelque chose qui finalement n’est pas venu. L’Amour du prochain, c’est 347 pages qui ne valent pas tripette ! Mon conseil : si vous voulez lire Brückner, choisissez plutôt Les Voleurs de beauté, Prix Renaudot 1997, c’est un roman d’une autre pointure…
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