L’Aigle Noir des Dacotahs – roman de Gustave Aimard – 1878 –
Au temps déjà lointain de mes dix ans, ma marraine, Juliette T… sachant que j’aimais beaucoup lire, avait coutume de m’offrir, de temps à autre, un livre. Elle le choisissait dans une collection particulière, toujours la même : La Bibliothèque Rouge et Or, bien connue des seniors d’aujourd’hui. Et parmi les titres offerts, il y eut « Les Trappeurs de l’Arkansas », une histoire qui m’a transporté dans le 19ème siècle et au cœur de l’Arkansas, au milieu de la vie rude et aventureuse des trappeurs de l’Amérique ! J’en ai passé des heures de rêve, avec ce bouquin, par lequel j’ai découvert l’auteur, Gustave Aimard, bien oublié de nos jours. Les années ont passé mais je suis resté fidèle à un auteur qui a mis dans mon enfance banlieusarde les espaces immense de la prairie américaine, ses Indiens et ses Blancs aux visages burinés… C’est ainsi que je viens de lire L’Aigle Noir des Dacotahs. On y retrouve tous les ingrédients qui font les romans d’aventures façon Gustave Aimard : des paysages sauvages et grandioses, des Indiens et des Blancs, des bons et des méchants, les bons n’étant pas forcément blancs, ni les méchants indiens ! Et puis bien sûr, il y a l’inévitable jeune fille, forcément blonde et toujours pure, enlevée par des méchants, et dont le vieux père, désespéré, est trop faible pour la rechercher. Mais rassurez-vous braves gens, les vastes contrées américaines ne sont pas comme nos banlieues, des espaces de non-droit ! Il y a toujours un justicier, un vrai, pas une couille molle ni un capitaine de pédalo ! Et ce brave, au péril de sa vie et chevauchant un cheval infatigable et fougueux, ira délivrer la pure jeune fille, la ramènera saine et sauve (et miraculeusement toujours vierge !) à son gentil et vieux papa chéri. Puis la doulce pucelle, rougissante et les yeux baissés, épousera un preux, sans que jamais les mots orgasme, périnée et érection ne soient apparus à un quelconque moment de l’histoire ! Faut pas confondre : Gustave Aimard, ce n’est ni Régine Deforges ni Virginie Despentes ! Qu’on se le dise ! Et qu’on le lise !
Bio : Gustave Aimard est un écrivain français du 19ème siècle, auteur de romans d’aventures et dont la vie commença justement par une étrange aventure. Né le 13 septembre 1818 à Paris, il est déclaré sous le nom d'Olivier Aimard, mais il est abandonné par ses parents inconnus, et prend le nom de sa famille d’accueil : Olivier Gloux Mais à neuf ans, il s’enfuit de chez ses parents adoptifs et s’engage comme mousse sur un bateau ; il va en Patagonie puis en Amérique du nord, où il mène une existence aventureuse comme trappeur et chercheur d’or. En 1835, à 17 ans, il s’engage dans la marine, mais il déserte quatre ans plus tard en 1839 et épouse une indienne Comanche avant de retourner en France en 1847. En 1851 il est au Mexique et joue un rôle de meneur dans la guerre qui secoue le pays. De retour à Paris en 1854, il commence à écrire, il a 36 ans et change son prénom, pour devenir l’écrivain Gustave Aimard. Il produira une soixantaine de romans, le plus souvent des histoires se déroulant dans l’Ouest américains, et qui paraîtront souvent en feuilletons dans la presse. C’est une littérature pour la jeunesse, mais on reste frappé de voir à quel point les livres de Gustave Aimard font référence à sa propre vie. Dans chaque histoire ou presque, on retrouve le thème de l’enfant abandonné ou de l’enfant adopté, à la recherche de ses parents biologiques. Gustave Aimard meurt à Paris le 20 juin 1883, âgé de 55 ans. Il a été enterré au cimetière d'Ivry, avant d'être transféré plus tard au cimetière d'Ecouen (Val d'Oise).Il n’a jamais connu ses vrais parents. On a appris après sa mort que son père était le général et ambassadeur Sébastiani et sa mère Félicité de Faudoas, épouse du général (cocu) Jean Marie René Savary.