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Littérature et écriture, dans les thèmes suivants : récits et nouvelles - souvenirs - chroniques - critiques littéraires et cinématographiques - humour - poésie - voyages et balades -

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Je vais bien, ne t'en fais pas - film de 2006 -

 

Je vais bien t’en fais pas – film de Philippe Lioret – 2006 –

je vais bien

Je le dis d’emblée comme je le pense : ce film est un non-film. Et je justifie mon point de vue. Le scénario est tiré d’un roman d’Olivier  Adam : Je vais bien t’en fais pas, que vous pouvez vous procurer en édition de poche pour 4,5 euros, un prix qui reste compatible avec la crise économique et la perte du triple A ! Cela dit, quelle est l’histoire ?  Imaginez la chose suivante : une jeune fille, Lili, 19 ans, (Mélanie Laurent) est partie en vacances en Espagne. A son retour, ses parents lui apprennent que son frère, Loïc, a quitté la maison à la suite d’une violente dispute avec son père… Lili essaie d’en savoir plus, mais se heurte au silence de ses parents, notamment celui de son père (Kad Mérad)… Mais Lili ne croit pas à ce départ, car son frère, dont elle est très proche, ne l’appelle pas. La réalité est tragique : Loïc est mort dans un accident de montagne pendant que sa sœur était en vacances. Et ses parents, ne pouvant se résoudre à dire la vérité à leur fille à son retour, ont inventé le départ de Loïc… Tout le film est consacré à cette étrange vie familiale, faite d’une existence quotidienne banale et du secret qui plane… Pourtant, Loïc finit par se manifester, en envoyant de temps à autre une carte postale… Lili est rassurée… Mais qu’y –a-t-il derrière ces apparences ? Les morts n’écrivent pas et donnent rarement de leurs nouvelles… Alors ?...  Pourquoi dis-je que ce film est un non-film ? Mais tout simplement parce que le livre d’Olivier Adam est un roman sur le secret et le non-dit dans les familles. Or le film est incapable d’exprimer un non-dit…Un film doit forcément montrer des images, tout le temps, sans répit… Le cinéaste nous montre donc ce qui se voit, et qui n’a guère d’intérêt : les repas familiaux, les disputes entre la fille et ses parents, le déjeuner, les propos du quotidien sur le bon vin servi, le temps qu’il fait, la viande trop cuite, la copine qui bosse comme caissière, son pote qui la quitte et autres banalités de tous les jours, bref on a tous ça chez soi ou chez nos voisins et amis… Aller au ciné pour voir ce qu’on voit tous les jours autour de soi, bof !!!… Mais l’essentiel est ailleurs, dans les silences, les tabous, toutes ces fermentations familiales qui peuvent être parfaitement traitées dans le cadre d’un livre, mais qui ne passent pas l’écran.  Et donc, ce film sur le « non-dit », est condamné à ne nous montrer que le « dit », c’est donc un non-film. Il se laisse cependant regarder pour le jeu des acteurs. Mélanie Laurent a toujours sa tête de déprimée chronique au regard triste, sous valium, qu’elle trimballe de film en film, et qui colle bien à l’histoire… Kad Mérad est excellent aussi, dans ce rôle de père désabusé, où son jeu est à la fois sobre, crédible et efficace. Citons également Isabelle Renauld, qui joue parfaitement la mère de famille traditionnelle : coincée, un peu racornie, démodée et popote… Du mauvais cinéma avec de bons acteurs… A vous de choisir !...

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