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Littérature et écriture, dans les thèmes suivants : récits et nouvelles - souvenirs - chroniques - critiques littéraires et cinématographiques - humour - poésie - voyages et balades -

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J'attends l'extinction des feux - Dominique Fabre - 2011 -

 Le titre du livre J’attends l’extinction des feux, est en fait le titre d’un des récits de cet ouvrage. Car il s’agit d’un recueil de nouvelles. Il y en a sept ici. Toutes s’inscrivent dans un registre intimiste, dans la veine des souvenirs autobiographiques. Je vous donne leurs titres :

  • Mottes de terre (12 pages)
  • Le perron (26 pages
  • Il viendra (30 pages)
  • Il était là (20 pages)
  • J’attends l’extinction des feux (64 pages)
  • Chez les Hirondel (32 pages)
  • L’oiseau (29 pages)

Comme on le voit, ces nouvelles sont de longueurs différentes. Et celle qui donne son titre au recueil a la longueur d’un roman courant d’Amélie Nothomb ! Le point commun de ces textes est de nous parler de l’enfance. Enfance d’un jeune garçon sans père, un jeune garçon qui passe sa semaine dans un internat avant de retrouver sa mère, en principe seule, mais pas toujours. En fait, l’intérêt de ces récits va croissant selon moi : les quatre premières nouvelles sont des étalages  de problèmes nombrilistes classiques autour de qui est maman ? qui je suis moi ? c’est qui le monsieur qui est venu voir maman ? Pourquoi ils laissent pas la porte ouverte ? (moi je suis sûr que vous avez votre petite idée !) et autres menus faits dont on fait souvent des souvenirs oubliés,  et dont on fait parfois un récit, comme ici… Les trois dernières nouvelles me semblent avoir plus de consistance et de profondeur. J’attends l’extinction des feux raconte les souvenirs d’internat du narrateur… Mais ce sont surtout les deux dernières nouvelles qui m’ont plu davantage : extraordinaire couple que les Hirondel ( ce n’est pas une faute d’orthographe, mais un nom de famille), lui cadre chez Renault, affublé en guise d’épouse d’une dépressive aux ongles longs et aux talons aiguilles… Très beau récit enfin avec l’Oiseau : un jour, grand bruit dans la cuisine et frayeur de la mère : un oiseau est entré par la fenêtre, un pigeon qui s’est affalé dans un coin. Le narrateur et sa sœur accourent, un débat s’instaure : il faut tuer l’oiseau, dit la mère. Il faut le laisser vivre dit la fille… Je ne vous dirai pas la fin, bien entendu…

L’écriture du recueil déconcerte au début, dans les premières nouvelles notamment. Le style est résolument d’aujourd’hui, c’est-à-dire que c’est écrit au mépris des règles élémentaires du français de Molière : pas de ponctuation ou presque, phrases bancales, tordues, une sorte de bouillie orale comme on en parle dans les barres d’immeuble. Ca s’arrange dans les dernières nouvelles, où on abandonne un peu le charabia confus pour des phrases plus compréhensibles et plus adaptées au déroulement d’un récit cohérent. Mais ne boudons pas notre plaisir, c’est globalement un bon recueil, on a vu bien pire. C'est aussi un livre qui sonne vrai et juste. Et je l’ai lu vite, c’est un bon signe.

 Bio : Dominique Fabre  est né en 1960 à Paris. Dès l’âge de trois ans, sa mère l’envoie avec sa soeur dans une famille d’accueil en Haute-Savoie. Quand il a douze ans, il revient en région parisienne avec sa sœur, et ils vivent chez leur mère à Asnières, dans un immeuble HLM. Mais la mère, qui décidément n’aime pas s’embarrasser de chiards, l’envoie immédiatement en internat, où il restera jusqu’à 17 ans. Puis il se rend aux Etats-Unis où il retrouve sa sœur. De retour,  et après son bac il s’inscrit à la fac de Nanterre : Lettres, puis maîtrise de philosophie. C’est à cette époque qu’il commence à écrire, tout en faisant de nombreux petits boulots. Nouveau séjour à la Nouvelle-Orléans, puis retour en France ; il travaille dans le tourisme et aussi sur des chantiers d’appartements. C’est là qu’il rencontre son épouse qui lui donnera deux fils. Il trouve un poste de correcteur en imprimerie, et lorsqu’il travaille le dimanche, il prend l’habitude de déjeuner dans une cafeteria où mangent beaucoup d’hommes seuls. C’est en les observant qu’il crée le personnage de Lômeur, un chômeur de longue durée. Maurice Nadeau, citons-le, est le premier à avoir remarqué cet auteur longtemps refusé par les éditeurs. Une carrière littéraire a commencé…

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