Par Robertcri
Itinéraire bis –film de Jean-Luc Perréard – 2011 –
Il est symptomatique de constater qu’il n’y a quasiment aucune critique de la presse à propos de ce film. Ce qui signifie seulement que les critiques se désintéressent, comme toujours, d’un simple film de divertissement. Pour que les vieux chnoques de la profession mobilisent leur plume, il leur faut du lourd : des images de cinglés aux pathologies mentales sévères, il leur faut du « social » dans l’air du temps, genre grand amour entre deux séropositifs mettant au monde un bébé contaminé, dont on racontera ensuite la vie merveilleuse de bonheur dans la trithérapie, avec d’immenses élans compassionnels bien orchestrés, en forme de leçons de morale ! Alors là oui, on chie des articles au kilomètre pour célébrer la sensibilité bouleversante du sujet et l’humanisme du réalisateur !!... Mais Itinéraire bis n’appartient pas à cette veine politico-socialo-moralisante du cinéma, le film raconte juste une histoire rigolote, sans prétention, sinon celle de nous faire passer un bon moment… De quoi s’agit-il ? Jean vit en Corse, et sa carrière est toute tracée : ses parents lui offrent un restaurant, clefs en mains. D’autres seraient enchantés d’un tel cadeau, lui non… ça l’ennuie, l’enthousiasme n’y est pas… Un jour, alors qu’il longe la mer au volant d’une Porsche dernier modèle, il aperçoit une jeune femme, Nora, qui est apparemment tombée d’un voilier, lequel continue sa route… Il recueille Nora, qui se révèle d’emblée une emmerdeuse de première bourre… C’est le début d’une pérégrination improbable pleine de rebondissements et de gags, avec en arrière-plan, la traditionnelle et inévitable histoire de (cul)(amour) -rayer la mention inutile selon votre expérience personnelle et votre degré de naïveté- qui va naître entre Jean et Nora. Certes on est loin ici de la philosophie kantienne et des élucubrations sartriennes, encore plus loin du Cogito cartésien ou de la relativité de l’espace-temps d’Einstein… mais on se marre de temps à autre, en tout cas bien plus que devant un vieux film de ciné-club ou devant un chapitre de Kant, et on voit de splendides paysages corses qui valaient d’être filmés. Rien que pour ça, c’est un honnête film.
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