Par Robertcri
Dans un miroir obscur – roman de Jostein Gaarder -1993 –
Quand un bouquin marche et rapporte des pépettes à son auteur, ce dernier, pas dingue, récidive en servant une deuxième assiette de soupe aux gloutons qui s’étaient régalés la première fois. Jostein Gaarder avait pondu en 1991 un livre intitulé Le Monde de Sophie, sorte de ratatouille à prétention philosophique, dans lequel une petite jeune fille prénommée Sophie trouve dans sa boîte aux lettres un petit papier portant cette grave question « Qui es-tu ? », bientôt suivie par une deuxième question tout aussi fondamentale, sur un deuxième papelard : « D’où vient le monde ? » La jeune Sophie est une fille peu commune, car à l’âge où ses copines ne rêvent que de rencontres en boîte avec le double scotch, les tripotages divers qui vont avec, la clope et les joints, elle, Sophie, se passionne pour la philo ! Bonne fi-fille à son papa, bien sage et bien mignonne !!!... Bref, pendant plusieurs centaines de pages, on a droit à des tartines de philo plan-plan, cul-cul et bien sage ! Les masses se sont ruées sur cette purée qui a fait les beaux jours des têtes de gondole des hypermarchés et du catalogue de France-Loisirs ! Et les gens ont bouffé cette tambouille avec l’illusion de « faire de la philo », le tout sans effort, sans culture ! La philo pour les nuls, en somme ! Je vous dis pas le paquet de picaillons que ça lui a rapporté, à Jostein Gaarder ! Du coup, il récidive en 1993 avec « Dans un miroir obscur », roman philosophico-pleurnichard-sentimental qui exploite la même veine : Une petite jeune fille, encore, (sans doute parce que c’est plus mignon qu’un gros loubard de banlieue !) est allongée dans son lit, très malade. Elle ne peut plus guère bouger de sa chambre. Elle aussi, comme la Sophie de l’autre roman, est aussi une fifille à son papa, bien mignonne aussi, et en plus elle est malade, elle dépérit inexorablement !... Une nuit, un ange lui apparaît. Ils se parlent… Tout au long des 168 pages du bouquin, nous assistons dès lors au dialogue de la petite fille et de l’ange. Une occasion pour l’auteur de nous bassiner une fois de plus avec des notions édulcorées de philo, cette fois teintée de religion et de métaphysique… La mort, l’esprit, l’âme, Dieu… La petite fille vit par procuration, et l’ange lui apprend à voir ce qu’il y a de l’autre côté du miroir ! De quoi donner à la petite fille l’envie de mourir heureuse, en lui bourrant le crâne d’une vague religiosité mêlée d’une sorte de bienveillance spiritualiste mollassonne. Ce n’est pas de la littérature, juste une leçon de morale consolatrice lourdement appuyée. Mais bon, quand on a fait du fric avec un livre le premier coup, on récidive ! Encore un livre qui va finir à la benne, et hop !
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