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Littérature et écriture, dans les thèmes suivants : récits et nouvelles - souvenirs - chroniques - critiques littéraires et cinématographiques - humour - poésie - voyages et balades -

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Cri de la chouette - Hervé Bazin -

Hervé Bazin avait stigmatisé Folcoche, archétype de la mère indigne - et pas si rare que ça - en écrivant Vipère au poing, en 1948. Le héros, Jean Rezeau, avait fui la tribu et s'était marié... Mais il faut croire que Bazin n'avait pas fini de vider son sac, et en 1972, il publie Cri de la chouette, où nous assistons aux ultimes péripéties familiales survenues sous la poigne toujours aussi rude et implacable d'une Folcoche devenue vieille mais qui n'a rien perdu de sa pugnacité. Au demeurant, pour reprendre un mot de Kant, Folcoche n'est pas méchante volontairement... Elle est comme elle est ; d'ailleurs Bazin l'écrit : "C'est moi qui abuse, je le sais, répliquait tranquillement Mme Rezeau. On n'aime pas qui on veut. On aime qui on peut. Il y a toujours adoption.". Le ton est donné, et tout au long de l'ouvrage, on voit se nouer toutes sortes de manoeuvres, au sein de cette famille, tellement différente et tellement semblable à tant d'autres... A un moment, on trouve une belle définition des "conversations en société" :

" Des bistrots aux académies, il est consternant d'écouter parler les gens dits sérieux devant un verre. Ce qu'ils vont se dire peut d'avance se conjuguer ainsi : je parle du temps, tu parles du fric, il parle de mangeaille, nous parlons de notre foie, vous parlez de bagnoles, ils parlent de cul. De ce dernier sujet il se peut que certains s'élancent, avec le fromage, vers les idées avancées."

Cela étant, ce roman souffre, selon moi, de cette part excessive d'autobiographie qu'il contient. Autrement dit, Hervé Bazin n'en finit pas de s'étendre sur une foule de petits faits familiaux, un enchevêtrement de petites choses dont on sent bien que, pour lui, l'importance est immense... Mais pour le lecteur ? Où est l'aventure ? où est le suspense, où est le rêve ? On chercherait en vain tout ça dans Cri de la chouette, qui est davantage un règlement de compte d'un fils avec sa mère, qui mourra à la fin du livre. L'histoire reste centrée sur le nombril de l'auteur, on n'atteint guère l'universel, et moi alors, je m'ennuie avec ce qui me semble un témoignage trop personnel, avec des ressassements interminables sur une vie de famille somme toute banale. A aucun moment je n'ai plongé dans la lecture de ce roman, je m'y suis seulement astreint. Un signe qui ne trompe pas : quand un roman me passionne, je peux lire au milieu du bruit, la radio ni la télé ne me dérangent ! Or, pour Cri de la chouette, je n'ai pu lire que dans le silence... Une lecture-pensum, tout le contraire d'une lecture-plaisir. Mais ce n'est que mon avis...

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