Par Robertcri
Breaking the waves – film de Lars Von Trier – 1996 –
Film étrange, original, mystérieux, entre le drame, le fantastique et la romance... Bess, jeune fille sensible et fragile, appréciée dans son village d’Irlande par sa grande piété, épouse Jan, un technicien pétrolier... Une fois le mariage célébré, il faut bien que Jan retourne sur sa plateforme pétrolière, malgré les larmes de sa jeune épouse. Bess se rend à l’église, et prie Dieu afin qu’il fasse revenir Jan au plus tôt... Mais Dieu, qu’on prétend parfois «infiniment bon », ne va pas la rater sur ce coup : peu de temps après, un accident survient à bord de la plateforme en mer, et Jan, grièvement blessé, est rapatrié par hélicoptère et hospitalisé. Après plusieurs opérations chirurgicales, il survit à l’accident, mais demeure totalement paralysé. Au bout de quelque temps, Jan, qui ne peut plus faire l’amour avec Bess, lui demande de le faire avec d’autres hommes, et de venir lui raconter ensuite tous les détails de ses ébats intimes... Une étrange complicité s’établit entre Jan et Bess... Bess se révèle d’une force insoupçonnée, et croit que la bonté peut tout. Elle brave tous les interdits, pour Jan... Mais l’entourage bien pensant de Bess, et les habitants du village, très coincés du cul dans cette Irlande catholique fanatique, où règne à l’église un effrayant «conseil des hommes en noir », condamnent avec la plus extrême sévérité ce qu’ils estiment être des frasques inadmissibles de la part de Bess... Jusqu’où pourra aller la complicité entre Bess et Jan ? Jan pourra-t-il guérir ? Les « bien-pensants », bouffis d’une haine incoercible contre le sexe, vont faire passer Bess pour folle et décider de la faire interner, mais elle parviendra à s’échapper... Bess est même rejetée par sa propre mère ! Mais rien ne pourra détourner Bess de son but : sauver l’homme qu’elle aime, au prix de sa propre vie s’il le faut... Il faudra attendre longtemps pour connaître le dénouement, car ce film dure 2h et 38mn... Curieusement, il est construit d’une manière très chronologique, en 7 ou 8 chapitres ayant chacun un titre... Le jeu des acteurs y est remarquable, en particulier celui d’Emily Watson, parfaite dans le rôle de Bess. La fin peut passer pour du pur mélo, elle est seulement lyrique et symbolique. Une fin peu vraisemblable, et alors ? Le bon cinéma n’a nul besoin de réalité triviale et de vraisemblance. Il doit apporter rêve et beauté. Ces denrées rares sont présentes ici, et forment les ingrédients d’un film fort et marquant, parfois dérangeant et c’est tant mieux. D’ailleurs il a reçu le Grand Prix du Jury au Festival de Cannes 1996. Un film à voir absolument, différent des autres... Un dernier point : Breaking the waves est le premier film de la trilogie Cœur d’or, qui se poursuit avec deux autres films : Les Idiots (1998) et Dancer in the dark (2000)... Va falloir que je les trouve maintenant, ces deux-là !
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