• Volcano - Shusaku Endo

    L’auteur, Shusaku Endo, diplômé de littérature française à l’université Keio de Tokyo, a été le premier Japonais à venir étudier en France, peu après la deuxième guerre mondiale, à l’université de Lyon. Il se consacra essentiellement à la littérature française catholique du 20è siècle : Mauriac, Bernanos, Claudel, Cesbron, Maritain, etc… On ne peut pas dire qu’on se trouve là en terrain joyeux ! Trois ans après son arrivée en France, il tombe gravement malade. Une dépression, plusieurs hospitalisations, la vie de Shusaku n’est guère heureuse. A la maladie s’ajoute un doute personnel : il se rend compte que sa religion catholique cadre mal avec la mentalité japonaise, laquelle semble peu sensible à la notion de péché. Tout cela le décide à écrire. Volcano, roman publié en 1959,  décrit les difficultés de la fin de vie. Le héros, Suda Kun, arrive à l’âge de la retraite. Il  a effectué toute sa carrière dans un service de météorologie. Il a passé des années à étudier le volcan Akadaké, qu’il voit depuis son bureau… A peine en retraite, Suda  Kun a un malaise et tombe malade ; il est hospitalisé. Il acquiert la conviction qu’il en est des hommes comme des volcans : ils sont actifs, puis s’éteignent… Le roman nous permet de suivre également la vieillesse de Durand, un ancien missionnaire religieux français… L’auteur trouve prétexte dans ces récits parallèles, de méditer sur la vieillesse, l’âge, le temps, l’oubli… <o:p></o:p>

    Un petit extrait : «  Le vieux a sans doute englouti le bonus de sa  retraite, mais nous n’en sommes pas sûrs… Si seulement il était mort sur le coup, tout l’argent nous serait revenu ; je déteste les vieillards. Ils mangent le riz des autres, ils ne servent à rien, ils ne veulent pas crever, tout le monde les hait et ils ne s’en aperçoivent même pas. Qu’en pense Mère ?<o:p></o:p>

    -         La même chose que nous je suppose. Si quelqu’un a été soulagé quand il a eu son attaque, c’était bien elle.<o:p></o:p>

    La lumière s’éteignit dans la chambre. Un chien aboya au loin. Un silence lugubre tomba sur la maison. Appuyé contre le mur, les yeux exorbités, Jinpei regardait dans le vide. Il ne s’était jamais rendu compte de sa solitude, mais brusquement il vit à quel point il avait toujours été loin des autres. Pour la première fois de sa vie il regardait la réalité en face.<o:p></o:p>

    -         En prenant de l’âge, on reconnaît ses erreurs, mais il est trop tard pour les réparer, c’est là le drame de la vieillesse. »<o:p></o:p>

    Bref, on ne lit pas ce livre comme on lirait « Bidasses en folie » ou « Lycéennes perverses » ! Par ailleurs, cette réflexion nostalgique et désabusée ne débouche pas sur grand-chose. C’est un livre un peu étriqué, qui est le reflet des maladies de son auteur et dont le caractère trop autobiographique nuit à la créativité… Mais bon, c’est un exemple de la littérature japonaise des années 60…à ce titre ça peut se lire si on est curieux.  C'est publié chez 10/18, on peut donc le lire même si on est fauché... Par contre,  dépressifs et désespérés, s’abstenir ! /<o:p></o:p>


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :