• Une ombre, sans doute - Michel Quint - 2008 -

     Je termine à l’instant Une ombre, sans doute, livre de Michel Quint, publié chez Gallimard dans la collection Folio, en 2008. C’est l’exemple-type de la ratatouille égotique et nombriliste en littérature. D’ailleurs, l’éditeur, sur la quatrième de couverture, utilise cette expression redoutablement hypocrite : « d’une densité et d’une richesse étonnantes » ! Il n’a pas tort : le roman est d’une grande densité, je le confirme, c’est-à-dire très lourd, limite indigeste. Et s’il est d’une richesse étonnante, ça veut tout simplement dire que l’histoire est bourrée, truffée de centaines et de centaines de détails minuscules sur des choses dont on se contrefout complètement, le tout dans des va-et-vient incessants et particulièrement pénibles entre le présent et le passé sur fond de guerre de 40. Le thème de l’histoire : Le narrateur vient d’apprendre que ses parents sont morts. Pire encore : suicidés. Quittant se vie de patache, il retourne sur les lieux de son enfance, et retrouve des parents, des amis, d’anciennes connaissances, à travers lesquels il essaie de comprendre ce qui s’est passé et pourquoi… Bien entendu, cette démarche nombriliste passionne le narrateur : c’est sa vie, sa famille, son enfance, ses souvenirs, ses amours, ses émotions, ses douleurs… Oui mais voilà ! Tout ça, le lecteur s’en fout éperdument ! Les émotions de l’auteur ou du narrateur ne passent pas. On reste parfaitement extérieur, et on se noie dans le fatras des détails innombrables, tous aussi inintéressants les uns que les autres ! Tu parles si je me fous  de l’espion anglais caché dans la grange pendant la guerre ! Et des couturières qui pouffent devant une braguette tendue qui les émoustille ! Et toutes ces petites histoires de famille, ces coucheries, ces colères, ces divorces et ces rabibochages, tout ça nous emmerde pendant près de 250 pages. Moi, j’aime quand un livre m’emporte sur les sentiers de l’aventure ou de l’extraordinaire, ou dans la connaissance des mystères de l’âme humaine, mais là c’est raté, le grand souffle est absent : on se chatouille l’ego, on se contemple le nombril tout en restant au ras des pâquerettes, dans le pot-au-feu et les petites saloperies en famille ou entre amis. Voilà un livre qui n’apporte rien de grand ni de beau : juste les pleurnicheries interminables et chiantes d’un mec sur son passé, dans le style allô maman, bobo !  Une ombre, sans doute : Un livre à laisser… dans l’ombre, sans aucun doute !!!


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