• NOUNOUCHE

    NOUNOUCHE ET L’ÎLE TOBACCO<o:p></o:p>

    A la manière de Durst<o:p></o:p>

    Par Robert Lasnier<o:p></o:p>

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    Nounouche la petite ourse pilote son avion « Le Pinson ». Elle vole au-dessus de l’Océan Pacifique. Elle est en vue des îles Tobacco. « Me voici en Océanie, je vais me poser sur l’île de Clopland, l’île qui fume… De beaux palmiers balancent leurs longues feuilles, et le volcan Marlboro, dont le cratère a la forme d’une pipe, fume lui aussi. Le « Pinson » amerrit à proximité d’une belle plage de sable car Nounouche n’a vu aucune piste d’atterrissage dans l’île. Elle fait glisser son ancre pour éviter au « Pinson » de dériver, puis, à l’aide de son petit canot pneumatique à moteur, gagne la rive. Elle n’a dû être aperçue de personne car aucun indigène ne se montre.  Soudain Nounouche crie « Aïe », car elle a marché sur un mégot encore incandescent. Ah, ces fumeurs !... Elle entre sous la palmeraie et entend des toux caverneuses, apportées par le vent, tandis que s’élèvent des volutes de fumée bleue qui lui piquent la gorge. Elle se dirige dans cette direction, aperçoit une grande clairière où s’élève une sorte de palais fait de bois et de lianes. Des indigènes en costumes primitifs multicolores sont groupés au tour d’un dieu géant, ils dansent en fumant et toussent, les bronches encombrées. L’un d’eux porte dans ses bras un chevreau et s’approche d’un autel où attend un sacrificateur qui va l’égorger. Nounouche ne peut supporter une chose pareille et, fendant la foule, bondit vers l’autel. «  Arrêtez ! Qu’allez-vous faire ?... Ce gentil chevreau doit vivre ! ». Les indigènes sont éberlués en voyant Nounouche. «  Quel est cet animal étrange habillé en fille, et qui prétend nous interdire les exercices divins » ?…  « Vous ne savez pas qui je suis », répond Nounouche courroucée, « Eh bien je suis Nounouche la petite ourse ! » A ce moment, un vieillard s’approche et parle : « Je suis le Roi de cette tribu, et le chevreau doit mourir. C’est un sacrifice, petite, une offrande nécessaire au dieu Marlboro, le volcan que tu vois fumer là-bas, et qui entrerait dans une grande fureur si nous refusions le sacrifice »… Nounouche n’est pas d’accord : « Non, cette fumée ne provient pas du volcan, mais de toutes les cigarettes que fument aussi, comme vous, les tribus qui vivent là-bas près de ce volcan éteint. Un sacrifice ne servirait à rien. Ce qu’il faut, c’est cesser de fumer », dit bravement Nounouche. Elle reprend : « Le tabac est votre dieu sur l’île de Tobacco, mais il faut en changer pour un autre dieu, moins nocif ». « Quel dieu nous proposes-tu ? », dit alors le Roi… « Tenez, Altesse, goûtez-moi ça ! ». Et elle offre un de ses bonbons au roi. Celui-ci n’a jamais rien goûté de pareil et est émerveillé ; « Hummm ! Que c’est bon, quel délicieuse sensation ! » « Eh bien, Altesse, je vous en donne autant de boîtes que vous voulez si vous accordez la vie à cet innocent chevreau ». «  Je veux bien », répond le roi, « Et tous mes sujets en profiteront. ». Et pour les tribus fumeuses de l’autre côté de l’île, reprend Nounouche, il faudra aussi leur donner des boîtes de bonbons. «  Mais nous n’aurons pas assez de bonbons » dit le roi. « Je pourrai vous en fournir tant que vous voudrez » dit Nounouche en sortant son petit carnet avec un beau sourire. Et elle note la très importante commande que lui passe le roi. « Encore un client de plus » se dit Nounouche… « C’est merveilleux, dit le roi, nous voici amis, Nounouche, quelles sont tes volontés ? Je t’obéirai » « Il ne faut plus vénérer le dieu Marlboro, et il faut trouver un autre nom pour l’île de Tobacco ». « Accordé », proclame le roi. Il y eut une grande fête et ainsi fut fait. Nounouche quitte ses nouveaux amis et son « Pinson » s’envole pour  de nouvelles aventures. Le volcan Marlboro s’appela désormais le dieu Haribo, et l’île de Tobacco prit le nom de Berlingo Island. Le roi décida qu’il ne serait plus permis de fumer sous les cocotiers à partir du1er janvier. Ainsi, grâce à Nounouche la petite ourse, les indigènes furent débarrassés du tabac, et aussi du cancer. Ils mangèrent des bonbons et moururent dès lors du diabète, mais ceci est une autre histoire.<o:p></o:p>


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