• Le temps d'aimer et le temps de mourir - film de 1959 -

     

    Le temps d’aimer et le temps de mourir – film de Douglas Sirk – 1959 –

     

    Retour dans le passé avec ce film de 1959, tiré du roman d’Erich Maria Remarque, romancier allemand. L’Histoire se passe en 1944, pendant la campagne germano-russe. Elle met en scène un groupe de soldats allemands, que pour une fois on nous présente comme des soldats, comme des hommes… sans emboucher les traditionnelles trompettes de la haine sectaire, avec laquelle on traite d’habitude les Allemands de barbares et de Chleuhs… tandis que nous serions, nous,  de glorieux Résistants toujours héroïques,  alors que la France était peuplée en 1940 de collabos enthousiastes, de lâches dénonciateurs, d’innombrables trafiquants de marchandises au noir et de millions de pétainistes, mais passons sur l’hypocrisie française !... Et donc, pour revenir au film, nous suivons un des soldats allemands, Ernst Graeber… Par chance il bénéficie d’une permission de repos. Il quitte alors le front russe et regagne l’Allemagne. Mais  les retrouvailles familiales n’auront pas lieu. Arrivé chez lui, il découvre que sa maison a été détruite et que ses parents ont disparu. Après avoir erré, à la recherche de renseignements, il retrouve un ancien copain de classe, Oscar Binding, un individu fruste,  qui a «réussi » : il est devenu chef SS du district, et va l’aider à obtenir des nouvelles de ses parents. Mais Ernst retrouve aussi Elizabeth Krauser, une amie d’enfance. Tous deux tombent amoureux, ça c’était cousu de fil blanc, mais comme c’est bien tourné on pardonne !... Elizabeth et Ernst font donc vivre, le temps de la permission de Ernst, un amour fort, sur fond de guerre et de ruines, tandis que l’Allemagne s’effondre dans les derniers soubresauts d’une guerre perdue… Mais cela durera-t-il ? Le bonheur est toujours trop court, mais en temps de guerre c’est pire, il devient encore plus précaire et encore plus fragile… Remarquons que le cinéaste a évité tous les poncifs du genre : l’histoire d’amour aurait pu sombrer dans le mélo tire-larmes : ce n’est pas le cas. Le cinéaste aurait pu aussi se lancer dans le pamphlet militant et les grandes tirades antimilitaristes bêlantes : ce n’est pas le cas non plus… Et pourtant, en voyant ce film, on ressent confusément l’absurdité profonde des guerres comme la fragilité du bonheur… Ce film a 54 ans mais il n’a pas pris une ride. C’est du grand, du bon et du beau cinéma.


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