• Le petit matin - Christine de Rivoyre -

    Le soleil brille aujourd'hui, dans le petit matin du pays basque.... ça tombe bien, je viens de lire "Le Petit Matin", de Christine de Rivoyre. Et comme on dit dans le sud-ouest, ça ne casse pas trois pattes à un canard, même confit ! De quoi s'agit-il ? D'une histoire que je trouve bien banale, mille fois rebattue, radotée des centaines de fois au cinéma ou dans des bouquins : Nina, une toute jeune fille vit dans les Landes, avec son père,  au milieu des pins et des canards, qui attendent justement d'être confits.( les canards bien sûr, pas les pins !) Elle vit aussi au milieu des chevaux, et tout ça ressemble à une vie qui s'annonce bien pépère : on imagine  volontiers Pronuptia, un mari qui a "une bonne situation", trois chiards, les allocs, le boulot, et une petite retraite pour finir peinard dans un coin du Midi entouré de potes et de pastis... Mais le destin s'en mêle, ou plutôt la guerre, la deuxième ; nous sommes à la fin de 1941, et les Allemands ont envahi le village, réquisitionnant la demeure de Nina et de son papa. Bien entendu, Nina, comme dans beaucoup de romans, est amoureuse de Jean, son cousin. De toute façon, on n'a pas trop le choix à la campagne pour être amoureux : c'est soit une cousine soit une chèvre !!!... Enfin ça, c'était avant Meetic et internet qui ont tout de même bien  arrangé les choses ! Mais bon, revenons au bouquin et à la jeune Nina : elle déteste les Allemands, évidemment, cette sale engeance ! Pourtant... pourtant, parmi eux il y en a un qui a belle prestance ! Il n'est ni cruel ni nazi, il est gentil. En outre il aime les chevaux, et s'en occupe bien et il est bon cavalier... Et puis bon, puisqu'on est entre nous, on va se parler bien franchement : sous l'uniforme d'un Allemand, faut pas se la jouer, on trouve généralement la même chose que dans le slip d'un Résistant bon teint ! Vous imaginez aisément la suite : Nina trouve que cet Allemand n'est pas un mauvais cheval... Du coup elle se prend pour une jument, et ça va vite tourner à la chevauchée fantastique dans l'écurie : quand y en a poulain, y en a pour deux !... Sans compter que Nina n'avait pas le choix : le cousin Jean s'était révélé pédé ! Aïe ! ça n'arrangeait pas ses affaires, à la petite : il ne lui restait donc plus que son père ou l'Allemand : elle a choisi l'Allemand ! Au fond, ça finit bien : ça aurait pu être pire, ouf  !!!... Voilà, c'est tout ; si vous aimez les histoires d'amour dans une ambiance de France occupée, vous serez servi ! En plus c'est écrit par une femme  : c'est dire combien elle va emberlificoter tout ça dans du sirop sentimental et littéraire, en tournant mille fois autour du pot : il en faudra des pages et des pages avant que Nina et l'Allemand ne se lancent enfin dans des ébats que le patriotisme réprouve mais que la physiologie encourage ! Cela étant c'est bien écrit, c'est de la bonne prose... Mais à quoi sert la bonne prose si on la met au service d'une histoire banale et convenue ? Je vous laisse méditer cette ardente question, ça vous fera passer un dimanche plus intelligent que de rester vautré devant TF1 !

    Bio : Née d'un père officier de cavalerie (et périgourdin) et d'une mère historienne (et landaise), Christine de Rivoyre fait ses études chez les Dames du Sacré-Coeur (Bordeaux et Poitiers) puis à Paris, à la Sorbonne. Licenciée ès lettres, elle obtient une bourse de l'Université de Syracuse (U.S.A.) où elle passe deux ans et demi. De retour à Paris (1950) elle collabore au journal Le Monde et se spécialise dans les entretiens avec les écrivains et les hommes de théâtre anglo-saxons. De 1955 à 1966 elle est directrice littéraire d'un grand magazine féminin. Son premier roman, L'Alouette au miroir, remporte le Prix des Quatre-furys. La Mandarine (1957), Les Sultans (1964), Fleur d'Agonie (1970) sont des best-sellers. Le Petit Matin (1968) obtient le Prix Interallié et J.G. Albicoco en tire un film d'une grande qualité artistique. Christine de Rivoyre a écrit elle-même l'adaptation et les dialogues du film La Mandarine dont les vedettes sont Annie Girardot, Philippe Noiret et Murray Head et qui, dès sa sortie (mars 1972), obtient un vif succès. Elle partage son temps entre Paris et sa maison landaise où, en dehors de son travail, elle se livre à l'étude des religions orientales, à la protection de la Nature dans les landes de Gascogne et à la culture du palmier et du magnolia.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :