• Le Père adopté- Didier van Cauwelaert -

     Le Père adopté, de Didier van Cauwelaert, publié en 2007, c'est un long monologue de l'auteur qui parle à son père mort. C'est dire qu'il ne risque pas d'être contredit. Mais surtout, je le dis sans l'ombre d'un scrupule, Le Père adopté, c'est 248 pages d'un long emmerdement tranquille, 248 pages d'anecdotes personnelles qui n'intéressent que l'auteur, 248 pages d'histoires familiales où l'on retrouve tout ce que vous connaissez déjà vous-même dans votre famille ou dans votre vie : les mariages, les amours clandestines, les affaires qui marchent puis qui périclitent, le tonton comme ci, le grand-père comme ça, le cancer de la tante machin, l'héritage convoité, le type qui se tue en tombant d'un toit, enfin plein de choses banales ou plus rares, tragiques ou comiques, qui vous passionnent quand ça vous concerne, mais dont vous vous foutez éperdument quand ça arrive aux voisins, dont la saga vous indiffère, ne le niez pas...

    Ca donne des trucs comme ça, je cite :

    " Je n'ai aucun souvenir de toi au moment de ton enterrement. Tu te cachais toujours quand tu avais trop mal. Moi, comme un crétin, j'étais fier de mon brassard de deuil qui déclenchait le respect des copains et l'indulgence de l'instituteur. L'image de Mamy s'est diluée au fil des ans dans l'amour de Mamé, mon autre grand-mère, qui partageait avec moi des secrets moins brutaux sous la même connivence". Etc... etc.. Il y en a des tartines entières comme ça, jusqu'à l'indigestion, qui s'est produite pour moi à la page 143, sur laquelle je me suis endormi trois fois de suite, avant de refermer le bouquin définitivement, après avoir tout de même, par acquit de conscience, lu les dix dernières lignes de la dernière page afin de ne pas louper le mot FIN que j'ai salué comme une délivrance. Franchement, il y a du bon et du moins bon dans l'oeuvre de van Cauwelaert. Ici on touche le fond, avec un auteur qui nous assène des histoires familiales qu'il aurait mieux fait de garder pour lui... Comment peut-on avoir une telle suffisance et emmerder la terre entière avec ses souvenirs personnels et ses bobos ?... Hélas, quand un auteur est publié depuis longtemps, la tentation est grande pour lui de sortir ensuite de ses tiroirs n'importe quel manuscrit, trop heureux que ça se vende ! Car si ça se vend, dame !... ça rapporte !... Le père adopté, un bouquin de plus qui part à la benne parmi les scories de la littérature...


  • Commentaires

    1
    matarjeu
    Jeudi 14 Octobre 2010 à 14:20
    le père adoptif du titre se transforme en père adopté. Faudrait savoir !
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