• Le Grand Meaulnes, par Alain-Fournier

     

                   
     
     
                     LE GRAND MEAULNES
     
     
    En littérature, il est courant que le roman, bien qu’il soit une œuvre de fiction, soit en fait lié à la vie de son auteur. Un roman très connu en est une parfaite illustration, il s’agit du Grand Meaulnes, roman écrit par Alain-Fournier et publié en 1913. Si nous avons choisi cette œuvre pour illustrer la connivence entre un auteur et le héros de son livre, c’est que, s’il n’y avait pas eu Yvonne de Quiévricourt, dont le romancier s’inspirera pour son roman,  et qui sera Yvonne de Galais dans Le Grand Meaulnes, le roman Le Grand Meaulnes n’aurait jamais été écrit…
    La caractéristique de ce roman, Le Grand Meaulnes, est d’avoir en quelque sorte un double ancrage : ancré dans la réalité d’une part, avec un récit nourri des souvenirs d’enfance et de la vie même d’Alain-Fournier, mais également ancré dans le monde du rêve, avec le domaine mystérieux découvert par Augustin Meaulnes dans la première partie du livre…
                                                             Yvonne de Quiévricourt
     
    Le Grand Meaulnes est un roman où interfèrent le rêve et le réel, mais où interfèrent aussi la littérature et la vie sentimentale de l’auteur… Et la rencontre entre Augustin Meaulnes et Yvonne de Galais dans le roman, nous renvoie à une rencontre que l’auteur a vécue…
    En effet, c’est en 1905 que se produit la rencontre décisive ; Henri Fournier, né en 1886, a alors 19 ans, et après avoir passé son baccalauréat au lycée de Bourges, il est élève au lycée Lakanal à Sceaux, en classe préparatoire à l’Ecole Normale Supérieure… Le 1er juin 1905, tandis qu’il se promène au Grand-Palais, à Paris, il croise soudain une jeune fille blonde, vêtue d’un long manteau marron, et qui appuie son bras sur celui d’une vieille femme habillée en noir… Henri Fournier est immédiatement ébloui par la jeune fille… Il suit les deux femmes à distance, il prend avec elles un bateau-mouche, et lorsqu’elles en descendent, il les suit à nouveau ; il découvre ainsi l’adresse de la jeune fille, 12 boulevard Saint-Germain. Il revient les jours suivants devant sa porte, et finit par apercevoir la jeune fille à sa fenêtre, le 10 juin 1905 ; elle ne dit rien, elle paraît surprise, elle sourit et referme la fenêtre. Le lendemain, 11 juin, il revient à nouveau au pied de son immeuble et il la voit sortir, un livre de prières à la main ; il l’aborde alors en lui disant ces seuls mots : « Vous êtes belle !» La jeune fille le rabroue, mais nullement découragé il la suit encore, et comme elle va à la messe à l’église Saint-Germain-des-Prés, il y va avec elle… A la sortie de l’église, il a enfin une longue  conversation avec la jeune fille, le temps d’une balade commune au long des rues… Elle lui précise qu’elle n’est que de passage à Paris et qu’elle repart très bientôt ; et qu’en outre elle est fiancée… Ils ne pourront donc pas se revoir… Au pont de la Concorde, il lui donne son nom : Henri Fournier, elle lui livre le sien : Yvonne de Quiévricourt ; mais elle lui demande de ne plus la suivre… Ils se quittent là, Henri Fournier la regarde s’éloigner, puis elle disparaît dans la foule… Cette rencontre sera déterminante pour Henri Fournier. Il rencontrera d’ailleurs à nouveau Yvonne de Quiévricourt, huit ans plus tard, à Rochefort, où elle est mariée avec un médecin de marine, le Docteur Amédée Brochet de Vaugrigneuse, dont elle a eu deux enfants… On peut dire finalement qu’il y a eu une véritable attirance entre Henri Fournier et Yvonne de Quiévricourt, et que c’est une histoire d’amour qui aurait pu être réciproque. Pourtant elle ne s’est pas réalisée dans la vie, et s’est conclue en littérature, par un roman : Le Grand Meaulnes, écrit précisément entre les deux rencontres, celle de 1905 et celle de 1913.
    Dans le roman, Henri Fournier transpose presque intégralement la première rencontre :
    «  Il entendit des pas grincer sur le sable. C’étaient deux femmes, l’une très vieille et courbée ; l’autre, une jeune fille blonde, élancée…Cependant, les deux femmes passaient près de lui, et Meaulnes, immobile, regarda la jeune fille. Souvent plus tard, lorsqu’il s’endormait après avoir désespérément essayé de se rappeler le beau visage effacé, il voyait en rêve passer des rangées de jeunes femmes qui ressemblaient à celle-ci. L’une avait un chapeau comme elle, et l’autre son air un peu penché ; l’autre son regard si pur ; l’autre encore sa taille fine, et l’autre avait aussi ses yeux bleus ; mais aucune de ces femmes n’était jamais la grande jeune fille. Meaulnes eut le temps d’apercevoir, sous une lourde chevelure blonde, un visage aux traits un peu courts, mais dessinés avec une finesse presque douloureuse. Et comme déjà elle était passée devant lui, il regarda sa toilette, qui était bien la plus simple et la plus sage des toilettes… Perplexe, il se demandait s’il allait les accompagner, lorsque la jeune fille dit à sa compagne : 
    Le bateau ne va pas tarder, maintenant, je pense ?...
    Et Meaulnes les suivit. La vieille dame, cassée, tremblante, ne cessait de causer gaiement et de rire. La jeune fille répondait doucement. Et lorsqu’elles descendirent sur l’embarcadère, elle eut ce même regard innocent et grave qui semblait dire :
    «  Qui êtes-vous ? Que faites vous ici ? Je ne vous connais pas. Et pourtant il me semble que je vous connais. »… Meaulnes se retrouva sur le même yacht que la jeune châtelaine. Et il put regarder à l’aise la jeune fille, qui s’était assise à l’abri. Elle aussi le regardait. Elle répondait à ses compagnes, souriait, puis posait doucement ses yeux bleus sur lui, en tenant sa lèvre un peu mordue. A terre, tout s’arrangea comme dans un rêve. Meaulnes s’avança dans une allée où, dix pas devant lui, marchait la jeune fille. Il se trouva près d’elle sans avoir eu le temps de réfléchir :
    «  Vous êtes belle », dit-il tout simplement.
    Mais elle hâta le pas et, sans répondre, prit une allée transversale. Le jeune homme se reprocha vivement ce qu’il appelait sa balourdise, sa sottise. Il errait au hasard, persuadé qu’il ne reverrait plus cette gracieuse créature, lorsqu’il l’aperçut soudain venant à sa rencontre. Elle écartait de ses deux mains nues les plis de son grand manteau. Elle avait des souliers noirs très découverts. Ses chevilles étaient si fines qu’elles pliaient par instants et qu’on craignait de les voir se briser. Cette fois, le jeune homme salua, en disant très bas :
    -        Voulez-vous me pardonner ?
    -        Je vous pardonne, dit-elle gravement..
    « Je ne sais même pas qui vous êtes », dit-elle enfin…
    Je ne sais pas non plus votre nom, répondit Meaulnes.
    Elle hésita, le regarda in instant en souriant et dit :
    « Mon nom ?... Je suis mademoiselle Yvonne de Galais… »
    Et elle s’échappa.
     
    On voit que les deux rencontres, celle de Henri Fournier avec Yvonne de Quiévricourt, et celle de Meaulnes avec Yvonne de Galais présentent bien des analogies. En particulier, il y a aussi un bateau dans le roman, comme il y avait un bateau-mouche dans la rencontre de 1905 ; et en outre Meaulnes dit : «  Vous êtes belle !», comme l’avait dit Henri Fournier.
    On sait que Henri Fournier rencontra une nouvelle fois Yvonne de Quiévricourt, à Rochefort en 1913, soit huit ans après la rencontre parisienne. On est frappé de l’analogie entre ces deux rencontres : il y a toujours une sorte de fascination mutuelle entre ces deux êtres qui pourtant ne se sont pas connus. Entre temps, Henri Fournier rencontre un copain, Jacques Rivière, qui épousera Isabelle, la sœur de Henri Fournier. Isabelle était très attachée à son frère ; après la mort de ce dernier en 1914, à la guerre, elle va tout faire pour occulter certains aspects de la vie de son frère, et contribuer à la légende d’Alain-Fournier, qu’on pourrait résumer ainsi :
    « Un seul grand amour, un seul roman, après quoi, il ne restait plus qu’à mourir »… En réalité Henri Fournier a eu d’autres aventures sentimentales…
    Le roman : Le Grand Meaulnes est un roman qui plaît beaucoup, et qui continue de fasciner nombre de lecteurs. Cela tient en partie au fait qu’il est construit un peu à la manière d’un rêve, où se mêlent des éléments réels et des éléments purement oniriques… On retrouvera une atmosphère semblable dans un film d’André Delveaux sorti en 1968 : «  Un soir un train », avec Anouk Aimée, et Yves Montand. Dans ce film, un train qui a quitté la gare depuis un moment s’arrête en rase campagne suite à un incident. Des gens en descendent, et se retrouvent quelques instants plus tard dans une région inconnue, comme s’ils s’étaient soudain égarés… Or on trouve une scène équivalente dans le Grand Meaulnes, lorsque Meaulnes, qui a emprunté la charrette du père Firmin pour chercher le grand-père de monsieur Seurel à la gare de Vierzon, se perd en forêt, et se retrouve soudain dans un domaine mystérieux où se passent des choses étranges, et où Meaulnes rencontre pour la première fois Yvonne de Galais…
    Le roman comprend trois parties, qui ne présentent pas une grande unité entre elles.
    La première partie comprend 17 chapitres ; on a dit parfois de cette première partie du roman qu’elle est la meilleure, et que le reste du roman est plus faible. En fait, ce qui est vrai, c’est que cette première partie contient l’essentiel des thèmes qui font le succès du Grand Meaulnes, à savoir une dimension champêtre, un peu à la manière de George Sand, une dimension nostalgique sur l’adolescence, une adolescence mêlée à la vie scolaire, une dimension sentimentale aussi, avec la rencontre de l’amour comme on le rencontre à l’adolescence, et enfin cette extraordinaire dimension onirique, en particulier lorsque Meaulnes, perdu dans la forêt un soir, se retrouve soudain au cœur d’une fête mystérieuse en forêt, au cours de laquelle il va rencontrer Yvonne de Galais et en tomber amoureux…
    La deuxième partie du roman, qui comprend douze chapitres, est un peu en rupture avec la première… Après le retour de Meaulnes, suite à sa mystérieuse aventure en forêt, la vie reprend son cours à l’école, mais les élèves jouent d’une manière qui semble davantage puérile ; autrement dit, tandis que l’ambiance de la première partie est plutôt celle de l’adolescence, la deuxième partie est quant à elle davantage tournée vers l’enfance et ses jeux ; et on voit arriver à l’école un mystérieux bohémien, qui devient rapidement un rival de Meaulnes… En fait la deuxième partie est écrite comme une histoire pour enfants, avec une intrigue purement matérielle. On y trouve le monde de l’enfance, décrit comme celui d’un paradis perdu…
    La troisième partie du roman est encore très différente ; on peut dire que le centre d’intérêt change… En fait, dans les trois parties du roman, le centre d’intérêt change à chaque fois :
    -        dans la première partie, c’est le Grand Meaulnes
    -        dans la deuxième partie, c’est Franz de Galais
    -        dans la troisième partie, c’est le narrateur, François Seurel, qui prend de l’étoffe, tandis que le personnage du grand Meaulnes devient plus flou, comme égaré dans l’adolescence… La troisième partie du Grand Meaulnes, on peut dire que c’est la partie la plus adulte du roman. En effet le temps a passé, et les enfants sont devenus des adultes. Le Grand Meaulnes épouse Yvonne de Galais. Quant au narrateur, François, il est aussi amoureux d’Yvonne de Galais mais il lui est impossible de l’aimer, parce qu’il y a d’abord cette idée qu’on ne prend pas la femme d’un ami. Mais il y a aussi, sous-jacente une autre idée : celle que, à un moment donné, l’amour est si fort entre deux êtres, sur le plan sentimental et spirituel, qu’il ne peut se réaliser, comme si le fait de se réaliser charnellement détruisait la force spirituelle et la beauté sentimentale de cet amour.
    Dans un roman, l’auteur se retrouve la plupart du temps dans un des personnages, un des héros du roman. Il faut donc ici se demander dans quel personnage du roman se projette Alain-Fournier. La réponse semble évidente : c’est Augustin, le Grand Meaulnes, amoureux d’Yvonne de Galais, tout comme Henri Fournier avait été amoureux d’Yvonne de Quiévricourt… Pourtant, et ça apparaît nettement dans la troisième partie du roman, Henri Fournier se trouve également dans le personnage de François Seurel, le narrateur, lequel est en quelque sorte le double du Grand Meaulnes… On le voit dans cette scène étonnante de la rencontre entre François Seurel et Yvonne de Galais, après le départ du Grand Meaulnes :
    « Il fallait bien, dis-je, que je vinsse au plus tôt pour vous tenir compagnie.
    -        Il est vrai, dit-elle presque tout bas avec un soupir, je suis seule encore, Augustin n’est pas revenu… Prenant ce soupir pour un regret, un reproche étouffé, je commençais à dire lentement :
    -        Tant de folies dans une si noble tête. Peut-être le goût des aventures plus fort que tout…
    Mais la jeune femme m’interrompit. Et ce fut en ce lieu, ce soir-là, que pour la première et la dernière fois, elle me parla de Meaulnes.
    «  Ne parlez pas ainsi, dit-elle doucement, François Seurel, mon ami. Il n’y a que nous, i n’y a que moi de coupable. Songez à ce que nous avons fait… Nous lui avons dit : Voici le bonheur, voici ce que tu as cherché pendant toute ta jeunesse, voici la jeune fille qui était à la fin de tous tes rêves ! Comment celui que nous poussions ainsi par les épaules n’aurait-il pas été saisi d’hésitation, puis de crainte, puis d’épouvante, et n’aurait-il pas cédé à la tentation de s’enfuir !
    -        Yvonne, dis-je tout bas, vous saviez bien que vous étiez ce bonheur-là, cette jeune fille-là.
    -        Ah, soupira-t-elle. Comment ai-je pu un instant avoir cette pensée orgueilleuse. C’est cette pensée-là qui est cause de tout. Je vous disais : Peut-être que je ne puis rien faire pour lui. Et au fond de moi je pensais : Puisqu’il m’a tant cherchée et puisque je l’aime, il faudra bien que je fasse son bonheur. Mais quand je l’ai vu près de moi, avec toute sa fièvre, son inquiétude, son remords mystérieux, j’ai compris que je n’étais qu’une pauvre femme comme les autres…
    -        Je ne suis pas digne de vous, répétait-il quand ce fut le petit jour et la fin de la nuit de nos noces. Et j’essayais de le consoler, de le rassurer. Rien ne calmait son angoisse. Alors j’ai dit : S’il faut que vous partiez, si je suis venue vers vous où rien ne pouvait vous rendre heureux, s’il faut que vous m’abandonniez un temps pour ensuite revenir apaisé près de moi, c’est moi qui vous demande de partir… »
     
    Le Grand Meaulnes, roman intemporel, est bien d’une certaine façon le roman d’un amour impossible, ou du moins d’un amour qui reste sentimental, et ne peut s’incarner dans un amour charnel. Si on regarde ce que fut la vie de Henri Fournier et sa rencontre avec Yvonne de Quiévricourt, et si on se replace dans le contexte de l’époque, on est en 1905, au tout début du 20è siècle, et la Grande Guerre n’avait pas encore, en quelque sorte, nivelé la société, on se dit que, probablement, la fascination mutuelle de Henri Fournier et d’Yvonne de Quiévricourt a été renforcée par la conscience qu’ils avaient tous les deux de l’écart social qui les séparait : Yvonne de Quiévricourt appartient au monde la noblesse aristocratique, tandis que Henri Fournier est un roturier, issu d’un milieu plus simple, un pur produit de l’ascension sociale républicaine, fils d’un couple d’instituteurs, lui-même se destinant aux études supérieures, à l’enseignement… Mais en même temps, il est probable aussi que cet écart de classe sociale a pu empêcher cette rencontre d’aboutir… Le thème de la séparation des êtres, dans une certaine impossibilité d’aimer, revient fréquemment dans le roman, comme dans ce passage encore :
    «  Ils arrivaient en vue de l’embarcation. Elle s’arrêta soudain et dit pensivement : Nous sommes deux enfants ; nous avons fait une folie. Il ne faut pas que nous montions cette fois dans le même bateau. Adieu. Ne me suivez pas. Meaulnes resta un instant interdit, la regardant partir. Puis il se reprit à marcher. Et alors la jeune fille dans le lointain, au moment de se perdre à nouveau dans la foule des invités, s’arrêta et, se tournant vers lui, pour la première fois le regarda longuement. Etait-ce un dernier signe d’adieu ? Etait-ce pour lui défendre de l’accompagner ? Ou peut-être avait-elle quelque chose encore à lui dire ?... »
    En conclusion, on peut dire que, sur le plan littéraire, le Grand Meaulnes est un roman qui rejoint la Princesse de Clèves, roman qui s’inscrit lui-même dans la tradition médiévale de l’amour courtois, dans lequel un chevalier courtise ardemment une châtelaine, laquelle résiste et demeure idéalisée en tant que femme, et inaccessible… Autrement dit, que ce soit dans la tradition de l’amour courtois, dans La Princesse de Clèves, et dans Le Grand Meaulnes, il y a toujours une femme idéalisée, et un amour qui ne se réalise pas. On peut songer également au poète italien Pétrarque, qui dans son recueil de sonnets «Canzone », chante l’amour toujours platonique qu’il a éprouvé pour la belle Laure… Finalement, la question qui se pose, c’est au fond de savoir si cette idée d’un amour très grand, mais qui ne se réalise pas, est une donnée permanente de l’esprit humain, une sorte de rêve éternel d’amour absolu et pur qu’auraient tous les hommes, ou bien s’il ne s’agit là seulement que d’un sentiment purement littéraire, qu’on ne trouve que dans les romans en général, et dans Le Grand Meaulnes en particulier… Henri Fournier ne nous donne pas la réponse ; c’est en nous-même qu’il faut la chercher !...
     
     
         

  • Commentaires

    1
    cgchgcgcgfh
    Jeudi 25 Octobre 2012 à 19:49
    jhhjvhvgvhvghcvgv bvhgfvgvjhgvyuigjh bgfcfdjhhbkjvhgdfthvhb ghcrdjhvuvn
    2
    pipi popo
    Jeudi 25 Octobre 2012 à 19:50
    sale emfoiré
    3
    Robertcri Profil de Robertcri
    Jeudi 25 Octobre 2012 à 20:14
    Pipipopo : PRRRROUT !!!!!!!!!!! cale-toi ça entre les dents !
    4
    L
    Dimanche 12 Avril 2015 à 20:03
    Waw! Vraiment fascinant! :)
    5
    Linnnnne
    Dimanche 12 Avril 2015 à 20:03
    Waw! Vraiment fascinant! :)
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