• Le Fait du prince - Amélie Nothomb - 2008 -

    Et un Nothomb, un ! Un de plus devrais-je dire, tant cette écrivaine prolixe nous pond régulièrement, chaque année, un mini-roman pour son maxi-profit. Et parfois pour notre plaisir. Il est vrai que, en général, j’aime assez son écriture et ses histoires originales et impertinentes, dans lesquelles il n’y a pas de gras superflu, c’est du roman diététique, et Nothomb s’y entend pour surveiller sa ligne... de mots ; mais comme je ne suis pas un admirateur fou, je sais lire Nothomb avec tout de même assez de discernement et de distanciation pour distinguer chez elle le bon grain de l’ivraie… Avec Le fait du prince, on est plus proche de l’ivraie, de la mauvaise herbe, que de la plante précieuse !… Ici, Amélie Nothomb se force visiblement à rester originale. On sent qu’elle rame pour respecter l’ordre probable de son éditeur : N’oubliez pas notre contrat, Amélie, il me faut votre bouquin pour la rentrée littéraire !... Elle nous donne donc à lire une histoire qui se veut vaguement policière : un type chez qui on sonne va ouvrir…Un inconnu entre, demande un vague renseignement, et s’effondre, raide mort ! Du coup, le type a une idée : prendre l’identité du mort, et laisser le cadavre chez lui. Notre type quitte donc son appartement, en se disant que lorsqu’on trouvera le cadavre, on prendra le mort pour lui, tandis que lui vivra sous le nom du mort ! Le classique changement d’identité. Enfin bref, voici notre héros parti pour de folles aventures, qui ne tiennent pas la route, mais au cours desquelles il y a tout ce qu’il faut pour faire vibrer d’envie le lecteur pignouf :  une belle Jaguar qui bouffe ses 20 litres de super 95 aux cent km (faites le calcul quand vous passerez à la pompe !), une jolie fille dont la poitrine super fait aussi du 95 (faites le calcul en regardant le prix des soutifs chez Princesse Tam-Tam !), une carte bleue inépuisable (comparez avec la vôtre, vide le 10 du mois !), une oisiveté de riche, donc idiote et inculte, et du champagne millésimé comme s’il en pleuvait à pleines coupes givrées ! Tout ça forme une ratatouille écrite tout de même d’une plume alerte, mais par contre fade et besogneuse, ce n’est pas incompatible… Heureusement, et c’est le bon côté de Nothomb, il y a peu de pages et on est donc vite débarrassé ! Car ne nous voilons pas la face, lire est parfois une corvée ! Et ce qui est triste, voyez-vous, c’est que ce vague brouillon tristounet a fait l’objet d’un battage médiatique bavard et emphatique, tandis que nul n’a parlé du pétillant bouquin de Paule Lunven Cache-cache et mat, que je vous ai récemment présenté…. Au fait, vous l’avez acheté ? non, pas encore ?... vous attendez quoi ?... Mon conseil, si un problème de sous vous retient, revendez votre Nothomb, ça vous paiera une partie du Lunven ! Vous ne perdrez pas au change !


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