• La Jeune fille au sablier - Marcel Schneider -

     La Jeune Fille au sablier est une nouvelle écrite en 1996, une longue nouvelle de 87 pages qu'on lit d'une traite... Voici l'histoire. Elle s'appelle Méta, et c'est une petite fille de neuf ans. Adorable, fraîche, spontanée, pétillante et enthousiaste. Bref, elle est comme toutes les petites filles de cet âge, pas encore abruties et abêties par trois mômes à chercher à l'école, un boulot de con, deux heures  de RER ou d'embouteillages, 25 ans de lourdes mensualités pour l'achat de la maison, la belle-doche qui se pointe le dimanche et le mari qui rote devant la télé en braillant devant le PSG !... Alors, la petite Méta décide de ne pas grandir : elle restera toujours une petite fille, toute mignonne. Mais comment faire ?... L'histoire se déroule dans le vieux Strasbourg au 18è siècle. (Oui, je sais, y avait pas la télé ni le PSG au 18è siècle, mais ça ne change rien à mon propos !)...  La petite Méta se promène souvent avec sa grand-mère, et même seule parfois. Un jour justement qu'elle est toute seule, elle tombe en arrêt devant la vitrine d'un brocanteur du vieux Strasbourg : il y a là un magnifique sablier, très grand et très décoré. Méta veut absolument ce sablier : c'est lui qui lui permettra d'arrêter le temps, elle en est sûre. Elle entre dans la boutique, et de tout son enthousiasme insouciant de petite fille, elle propose au marchand de casser sa tirelire, mais le marchand éclate de rire : "Mais, ma petite,  ce sablier est un trésor ! Il faudrait au moins que tu m'apportes un diamant pour que je le donne, ce sablier !"... Méta sort de la boutique, toute triste : comment pourrait-elle se procurer un diamant ; sa famille est pauvre... Mais Méta est intelligente et vive : elle va réussir à se procurer un diamant, et elle achète le sablier. Alors le miracle s'accomplit : elle ne grandit plus, elle reste une petite fille, le temps pour elle s'est arrêté... Et Méta est heureuse... Mais peut-on ne pas grandir quand tous les autres autour de soi vieillissent ?... Méta se rend compte peu à peu qu'il lui faudra enfin devenir grande. Il lui faudra pour ça briser le sablier... Et ensuite, que se passera-t-il ?...  Eh, pour le savoir, allez vite acheter le livre de Marcel Schneider La Jeune Fille au sablier. C'est publié par les éditions du Rocher et ça ne coûte que quelques euros... Vraiment, ce récit, court et dense, anecdotique et allégorique, est caractéristique de l'écriture de Marcel Schneider, toujours aux frontières du rêve et du fantastique... Un bon moment de lecture...

    Bio :  Marcel Schneider, j'ai failli le connaître : il était prof de Lettres au lycée Charlemagne, aux temps lointains où j'y étais potache, de 1954 à 1961... Mais je ne l'ai pas eu comme prof. Je le voyais passer dans la cour, mince et élégant... parfois aussi, pendant la récréation, je l'apercevais à la fenêtre de sa classe, nous regardant... Né le 11 août 1913 à Levallois-Perret, Marcel Schneider est mort le 22 janvier 2009, dans son domicile parisien, rue de Turenne, dans le Marais, à deux pas du lycée Charlemagne. La mort de Marcel Schneider est passée inaperçue. Car il n'était pas un grand amateur des plateaux télé de la modernité. Marcel Schneider, né trop tard, portait en lui le regret d'une époque révolue. Il a vu disparaître  la civilisation élégante et cultivée de l'Europe,  emportée dans le tourbillon démocratique d'une culture de basse classe pour peuple ignorant... Entré en littérature en 1947 avec  "Le Granite et l'absence", Marcel Schneider a publié ensuite de nombreux ouvrages marqués par le rêve et le fantastique. Proche d'André Gide et de Georges Dumézil, il a également fréquenté Paul Morand, lequel lui a légué.. sa garde-robe !...  Déraciné dans un monde qui n'était pas le sien, Marcel Schneider a senti venir sa fin : en janvier 2009 il venait de terminer un livre au titre prémonitoire : "Il faut laisser maisons et jardins"... Marcel Schneider a quitté sa maison de la rue de Turenne et abandonné à jamais ses jardins secrets le 22 janvier 2009. Son dernier livre a été publié un mois plus tard en février 2009.


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