• L'Ombre douce, roman de Hoai Huong Nguyen, 2013

    L’Ombre douce, roman de Hoai Huong Nguyen, 2013

    Un roman tel que l’Ombre  douce ne se rencontre pas tous les jours. C’est comme une pépite en littérature, qu’on découvre au milieu des scories d’écriture, de cette mauvaise littérature  faite  de bouquins snobinards et opportunistes d’auteurs « people » qui engorgent le rayon librairie des hypermarchés avec leurs titres racoleurs pour populo… Rien de tel ici : un roman discret, une écriture fine, pudique et délicate, avec laquelle l’auteur nous raconte l’éclosion d’un amour… L’histoire se déroule en 1953, au Vietnam, la bataille de Dien-Bien-Phu est proche. Dans un hôpital militaire, Mai, une jeune auxiliaire de santé, soigne Yann, un soldat français, un Breton de Locmaria. Bien entendu, les deux jeunes gens tombent amoureux, et peu après, Yann rejoint le front, et se retrouve dans l’enfer de Dien-Bien-Phu, qui verra la défaite totale de la France. Jusque là, on pourrait classer ce livre parmi les bluettes sentimentales comme celles de la collection Harlequin. Mais c’est mal connaître l’auteur ! En fait, essayons d’imaginer la suite. Premier cas de figure : Yann est tué à la guerre et le roman s’achève dans les larmes et la douleur… Deuxième cas de figure : Yann revient, il épouse Mai, et l’histoire finit dans un F4 HLM avec trois mouflets à torcher en attendant la retraite…  Eh bien, non, raté ! Des événements inattendus, mais pourtant vraisemblables, vont se produire, d’où il résultera une cascade de faits tragiques… Je n’en dirai pas davantage… Ruez-vous sur l’Ombre douce, ce superbe roman où la douceur côtoie effectivement la plus noire des ombres…

    Terminons par quelques citations extraites du livre :

    -         De part et d'autre, il y avait une appréhension qui grandissait avec le désir d'en finir - le goût du sang et de la mort - le maigre espoir de vaincre - ou de moins de mourir vite - et d'en tuer un maximum - parfois l'homme se transforme en bête avec les meilleures raisons du monde.

    -         Lorsque Yann la vit pour la première fois, il ne la trouva ni jolie ni laide, la simple indifférence des paysages silencieux. Mais, après quelques jours, son visage s'était dessiné comme celui d'un être singulier sans qu'il sût vraiment pourquoi.

    -         La lune était lumineuse dans le ciel troublé, un fin croissant de lune. Sa blancheur évoquait dans l’esprit de Mai ce vieux poème que Yann lui avait lu ; elle en avait appris quelques vers pour les avoir toujours avec elle, car avec un poème, on n’est jamais seul.


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