• Après la guerre, par Hervé Le Corre, 2014

    Quel pavé bavard et complaisant : 575 pages d'un roman policier à prétention historique , dénonçant tout à la fois les déportations de la deuxième guerre mondiale, la collaboration des gens de Bordeaux et les horreurs de la guerre d'Algérie.. Tout cela à travers une saga confuse, dans laquelle on croise le commissaire Darlac, un pourri collabo repeint en policier efficace... Mas aussi Daniel, dont les parents sont morts en déportation, et qui part en Algérie pour participer au "maintien de l'ordre" qui n'ose pas s'appeler encore guerre... Tout cela aurait pu faire un roman haletant, mais il n'en est rien. Le livre est besogneux, touffu, parfois abscons dans le fatras des détails. Il est aussi bavard, avec des tonnes de descriptions pointillistes inutiles.. Tout cela tourne aux règlements de compte sauvages, aux assassinats  arbitraires et sans jugement... au nom du Bien évidemment comme tous les massacres individuels ou collectifs...s ! Et je ne parle même pas de la clope, omniprésente dans l'histoire, et toujours présentée avec  complaisance, liée au plaisir et à la "liberté", comme si 78 000 morts par an en Fance, ce n'était que de la broutille... Je reproche aussi à ce bouquin son côté convenu : en voici un exemple : Daniel, le jeune communiste pacifiste qui est parti en Algérie, assiste à une scène terrible : deux de ses camarades, au cours d'une expédition punitive dans un village arabe, violent une petite fille de 12 ans... Et alors, direz-vous ?? Eh bien je 'étonne qu'il faille être communiste pour s'indigner de cette horreur ! On est ici dans le parti-pris délibéré, dans le stéréotype : les Français sont des salauds, hier collabos.. violeurs en Algérie... Heureusement qu'on a ce brave communiste sensible et si humain, lui !!!...  Enfin, cette littérature manifeste une indignation bien facile  ! Evidemment,  ça ne coûte pas cher de dénoncer le passé ! et ça permet de fermer les yeux sur le présent : des morts par centaines de milliers, il y en a partout dans notre monde d'aujourd'hui, dans de nombreux pays... Mais là, pfuiiitt, on n'entend pas les écrivains ! Tous la tête sous le sable comme des autruches !...Pourtant, la plume est une arme, et il vaudrait mieux s'en servir pour sauver des vies qui pourraient l'être aujourd'hui, plutôt que de ratiociner  inlassablement sur un passé révolu, dans une dénonciation bien tardive qui ne fra pas revivre les morts !


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