Vol au-dessus dun nid de coucous - film de 1976 -

Vol au-dessus d’un nid de coucous – film de Milos Forman – 1976 –

Voici un film qui date de 36 ans et qui pourtant n’a pas pris une ride. Vol au-dessus d’un nid de coucou est, à première vue, une histoire très dure, celle de la condition des malades mentaux dans un hôpital psychiatrique tenu d’une main de fer par des médecins secondés par un personnel zélé, en particulier une infirmière effrayante d’impassibilité, miss Ratched. Mais c’est surtout un film allégorique, une fable qui nous montre la terrible difficulté qu’il y a à faire bouger les lignes, dans une société qui a ses règles rigides… Je vous raconte un bout du film : la société aux règles strictes est ici représentée par un hôpital psychiatrique. Dans cet univers clos vit un troupeau de cinglés divers, déjantés, tarés congénitaux, déprimés ayant mal tourné, malades mentaux, tous plus ou moins abrutis. Abrutis surtout par les tranquillisants et par le règlement strict, infantilisant et déresponsabilisant, qui transforment tous ces humains en des loques… Or voici qu’arrive dans cet hôpital un délinquant (interprété par Jack Nicholson). Il pense d’abord trouver à l’hôpital un régime moins dur que celui de la prison. Mais très vite, voyant l’état des pensionnaires, réduits à une condition d’esclaves, assujettis et obéissants, il va tenter  de redonner à ces êtres un peu de joie, d’humour, d’autonomie, et les inciter aussi à se prendre en main, à se conduire en êtres responsables, à la reconquête de leur humanité et de leur dignité ! Sa tâche est rude. Les pensionnaires sont terrorisés par la terrible infirmière-surveillante et osent rarement montrer une quelconque volonté… Souvent ils se soumettent au pouvoir, et même semblent aimer les liens qui les enchaînent ! Mais parfois, il parvient à changer quelque peu le comportement des malades. Hélas ! On ne s’en prend pas ainsi impunément à la loi et à l’autorité ! Et une véritable partie de bras de fer va s’engager entre Nicholson et la direction de l’hôpital. Une force écrasante va s’employer à broyer définitivement celui qui vient souffler un vent de révolte et d’indépendance… Mais l’homme se laisse-t-il aliéner toujours ? Est-il condamné à l’obéissance ou à la mort ?... Ne peut-on malgré tout faire tomber les barreaux, faire triompher la liberté ? Comment ? Et à quel prix ?... C’est à toutes ces questions que le film répond. Il ne vous reste plus qu’à le voir, ou à le revoir. Mais ne vous attendez pas à rigoler, je vous préviens ! Vol au-dessus d’un nid de coucous, c’est du lourd, c’est du grave. Amateurs indécrottables de Dubosq, de Patrick Sébastien et autres pochades rigolardes, passez votre chemin, allez vous servir un pastis et tortillez du croupion dans la danse des canards en agitant des serviettes si ça vous amuse ! Ici on est au cinéma, le vrai, le grand !... Celui qui compte, celui qui reste d’actualité plus de trente ans après…