Par Robertcri
Une Exécution ordinaire - roman de Marc Dugain – 2008 –
Marc Dugain est assurément un auteur inégal. Son roman L’Insomnie des étoiles est un petit chef-d’œuvre, tant par l’écriture que par l’histoire (voir ma critique dans cette même rubrique). Par contre, badaboum ! il dégringole de plusieurs crans avec Une Exécution ordinaire. Il faut dire que, comme souvent, j’avais été circonspect avant même de commencer ma lecture, pour une raison simple, toujours la même : le bouquin me semblait trop gros avec ses 518 pages… Inlassablement, je le répéterai : sauf de rares exceptions, un roman de cette épaisseur est un récit délayé et le texte devient prolixe, bavard et filandreux… Et ma théorie se trouve, une fois de plus, vérifiée ici : c’est long, on se perd dans des détails secondaires, inutiles, superflus… pire, il y a deux histoires distinctes dans ce livre : la première concerne une femme médecin aux pouvoirs de guérisseuse par l’imposition des mains. Staline, malade, décide de faire appel à ses dons, mais dans le même temps, l’intervention de ce médecin doit rester secrète, car l’Union soviétique, porteuse des seules valeurs de la science et de la raison, ne saurait admettre qu’on puisse reconnaître officiellement un talent surnaturel. La guérisseuse sera donc sacrifiée. La deuxième histoire concerne le naufrage du sous-marin soviétique Koursk dans la mer de Barents le 12 août 2000. Le submersible, suite à deux explosions d’origine indéterminée, s’échoue sur le fond de la mer de Barents, à 120 mètres de profondeur, ce qui est peu. Sur les 118 hommes d’équipage, 23 survivent aux explosions et se réfugient dans le compartiment arrière du sous-marin. Mais les secours tardent, et tous ces hommes mourront. On a donc deux histoires distinctes. Tellement distinctes que l’on a réalisé un film avec la première histoire uniquement, celle de la guérisseuse sacrifiée, ce qui prouve bien que ce récit n’a strictement rien à voir avec l’autre récit… Bref, l’auteur aurait pu écrire deux romans au lieu d’un seul. A noter aussi, que pour chacun des deux récits, de nombreuses phrases, de nombreux paragraphes ne sont que d’inutiles digressions, quand ce n’est pas tout simplement du délayage fastidieux. Ma lecture en a été gâchée. Marc Dugain est un auteur de qualité. Mais là, bof ! Ce n’est pas parce que des marins se noient en mer de Barents qu’il faut aussi noyer les lecteurs sous un babil fatigant. Ce roman n’est pas un grand cru, juste de la petite bière !...
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