Eklablog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Littérature et écriture, dans les thèmes suivants : récits et nouvelles - souvenirs - chroniques - critiques littéraires et cinématographiques - humour - poésie - voyages et balades -

Publicité

Têtes de l'art ou têtes de cons - chronique -

 

Têtes de l’art ou têtes de cons ?

Les frères Chapuisat sont deux Suisses qui ont tout compris : le fric c’est tout !... On n’est pas au pays des banquiers pour rien ! Comme ils n’ont aucun talent artistique, ils profitent d’un slogan bien connu de notre époque : tout le monde est artiste ! (sans études et sans diplômes évidemment ! ça va de soi puisqu’on est tous égaux, eh banane !)…Et si tout le monde est artiste… pourquoi pas eux ?... Bien entendu ces deux zigs ne descendent ni de Léonard de Vinci, ni de Boticelli, ni de Van Gogh… Du coup, profitant des medias,  ils remplacent le talent par la mauvaise créativité, celle qui fait se pâmer les snobs et les cons, ces deux vices pouvant se cumuler, mais faut faire gaffe : tous les snobs sont cons, mais beaucoup de cons ne sont pas snobs, seulement cons, ce qui est déjà pas mal ! Or donc, une exposition se tient actuellement à Saint-Nazaire, intitulée  « Métamorphoses d’impact »… ça jette, hein, un titre pareil ! On n’y comprend rien, c’est ça qui est bien ! Tout pouvoir sur les cons, ça passe par le charabia. Avant on subjuguait les cons  à la messe en leur parlant en latin ! De nos jours on subjugue les cons en donnant des titres crétins  à des objets triviaux ou délirants qu’on présente comme de l’art contemporain ! Telle est l’expo « Métamorphoses d’impact » qui se tient à Saint-Nazaire. Et comme la mode est d’être « partie prenante » de l’œuvre, chacun est invité à participer. Comment ?... Voici : Vous entrez dans un local obscur. On ne voit rien, vous manquez dix fois de vous casser la gueule, et vous entendez des sons, j’ai dit des sons, pas de la musique,  car les frangins suisses ne savent pas composer de musique non plus !  Non seulement ils ne descendent pas de Boticelli, mais pas non plus de Mozart ou de Debussy, c’est sûr ! Alors vous entendez des sons étranges… bruits se sous-marins perdus dans les abysses ?... bombardements lointains d’un champ de bataille ? Mystère ! ou plutôt mystification !... Et l’œuvre d’art, elle est où ?... Patientez chers lecteurs, j’y arrive ! Maintenant que vous êtes entrés dans ce merdier obscur (en fait un hangar de la base sous-marine allemande de St Nazaire transformé en salle d’expo), il faut vous mettre à quatre pattes et avancer en crapahutant dans un étroit tunnel au ras du sol, tunnel au bout duquel luit une lumière, but suprême de votre quête… (Notez le manque d’originalité qu’est le passage de l’ombre à la lumière, un truc complètement éculé depuis des millénaires !)… Au bout du tunnel est la sublime  œuvre : vous découvrez alors un cratère fait de parois en papier doré ! Rien d’autre ! C’est tout ! Et bien entendu, pour sortir de là, il vous faut rebrousser chemin, toujours à quatre pattes ! ça c’est une expo qui vous laisse sur les genoux ! A partir de là, deux cas de figure se présentent :

- soit vous êtes un individu normal, moyennement intelligent, cultivé et doté de bon sens, et vous dites alors : « Putain, quelle fumisterie, cette expo à la con, c’est vraiment du foutage de gueule dans les grandes largeurs ! Complètement à côté de leurs pompes, les deux frères ! »

- Soit vous êtes un vrai con… peut-être un snob qui veut faire son intéressant, ou bien encore un critique d’art  de Saint-Nazaire ou un journaliste local à qui les frangins ont payé une bonne bouffe pour acheter leur complaisance, auquel cas vous écrivez un truc du genre : « Les frères Chapuisat nous convient au summum de l’art compulsionnel, en nous plongeant ici dans une métamorphose ontologique extraordinaire, à la fois régressive et progressionnelle,  qui nous mène de l’ombre à la lumière à travers un parcours personnel qui nous ramène d’abord à l’animalité du quadrupède, nous obligeant à ramper sous l’impact des sons premiers de la création, pour nous permettre de renaître à la lumière, retrouvant du même coup cette posture de verticalité humaine qu’on croyait acquise et que l’artiste nous oblige à remettre en cause par une métamorphose conceptuelle et pragmatique pendant quelques instants de reptation participative, pour mieux la reconquérir en mesurant sa précarité ! Une exposition absolument remarquable et époustouflante qui bouge les lignes et bouscule les codes ! »

Ben voyons, mon con, cause toujours tu m’intéresses !...

Et merci à mon amie Marielle T… de m’avoir confié sa salutaire exaspération, me fournissant du même coup la matière de cette chronique.

 

 

Publicité
Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
S
texte marrant ! Et les expos à Versailles ? (qui ont les honneurs d'être relayées (magnifiées) à la télé)
Répondre