Riquet à la houppe, par Amélie Nothomb, 2016

Quand Amélie Nothomb s'inspire des contes de Perrault, ça donne ce roman "Riquet à la houppe"... Comme dans le conte, l'histoire est dominée par deux personnages : Déodat, un petit garçon, et Trémière, une petite fille... Déodat est né très très laid, c'est-à-dire à peu près comme naissent tous les bébés : une tête trop grosse, pas de cheveux, des rides affreuses, le visage cramoisi, avec bouts de peau qui se détachent en squames répugnantes, tandis que tout le monde dit  :"Oh comme il est mignon !"... Et puis il y a la petite fille... Comme sa maman se prénommait Rose, on l'appela Trémière !... Et elle, au contraire de Déodat, elle est d'une beauté absolue, plus belle que belle ! Ces deux-là vont grandir, et ils vont subir les autres, autrement dit un enfer : Déodat sera moqué et persécuté pour sa laideur repoussante, tandis que Trémière sera mise en quarantaine, car si tout le monde a horreur de la laideur, tout le monde en revanche a très peur de l'extrême beauté... Or, c'est bien connu, les extrêmes se rejoignent : Déodat et Trémière vont se rencontrer... Il est vrai que ces deux êtres ont un point commun : ils sont, pour des raisons contraires, rejetés... Allez, lisez ce petit roman, il vous coûtera moins cher qu'un paquet de clopes et ne vous foutra pas le cancer... Certes, l'histoire n'est pas originale, puisqu'on y retrouve la beauté et la laideur, des thèmes qui reviennent très fréquemment dans presque tous les livres d'Amélie Nothomb... Mais on ne se lasse pas de son ton espiègle et décalé, et de son style vif, percutant et enlevé...