Par Robertcri
Au secours ! Au secours !... J'en peux plus de cette ratatouille d'écriture ! Je me suis cramponné jusqu'à la page 249, mais trop c'est trop, je jette l'éponge ! Comment peut-on écrire ainsi 638 pages d'un tel fouillis de personnages, qui glandouillent du côté de La Hague, face à la mer, et qui distillent à longueur de pages leurs états d'âme, leurs souvenirs confus ou précis, dans des dialogues incroyablement chiants par leur petitesse étriquée, et tant pis pour ce pléonasme ! Mais comme je ne veux pas être accusé de cracher mon venin sans justification, je vous mets un passage de cette prose, page 130 :
"- T'as fait quoi pendant tout ce temps ?
- Rien... J'habite dans le Morvan. Mes grands-parents étaient de là-bas, c'est eux qui m'ont récupéré.
- Le Morvan, c'est bien ?
- C'est bien oui... un peu comme ici, avec des prés, des vaches, des petites routes tranquilles.
- Sauf que là-bas, t'as pas la mer !
Ca l'a fait rigoler.
- Non, on n'a pas la mer... on n'a pas le nucléaire non plus, il a dit en faisant allusion la Cogema.
Lili a haussé les épaules. Elle est allée chercher un gant de cuisine, elle a frotté les mains de sa mère.
- Et maintenant, tu fais quoi ?
- Rien.
- Plus rien ?
- Non, plus rien"
La platitude de ces échanges m'insupporte ! Une interminable litanie de petits ragots sur des vies douloureuses et banales... Si encore l'action démarrait à un moment ou à un autre ! Mais non, rien ! Que dalle, ça bla-blate comme ça jusqu'au bout ! Vous imaginez ? Plus de 600 pages comme ça ?... Moi, ça me fait mal, une écriture pareille ! Je pense à toutes ces pages si belles de notre littérature, Boris Vian, Maupassant, Zola, Henri Barbusse, Gide, et même par exemple le tandem Boileau-Narcejac, qui savait mener rondement une histoire, dans un style vivant... On dirait que le roman contemporain suit le même courbe que le baccalauréat : à la baisse, en attendant le naufrage... Mais bon, ce roman insupportable a tout de même obtenu le Grand Prix des Lectrices de Elle !!! ... y en a donc qui aiment !
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