Par Robertcri
Le château d’Amberville, roman de Thierry Bourcy
Thierry Bourcy a eu une fort bonne idée pour commémorer la Grande Guerre, celle de 1914-1918 : il a écrit toute une série de romans qui ont tous pour sombre décor la guerre, les tranchées, la boue et la mort. Mais au lieu de nous rabâcher les souffrances des Poilus ( il y a bien assez de documents, de livres et de témoignage sur ce sujet), il nous raconte dans chaque volume une enquête policière. Son héros, l’inspecteur Célestin Louise, a quitté son service parisien pour devenir simple soldat. Partageant la vie des bidasses, leurs peurs, leurs combats et leurs assauts, il n’en demeure pas moins policier dans l’âme, et lorsque surgit une mort étrange, qui ne semble pas avoir été provoquée par une balle ennemie ou un obus, et qui ne semble pas pour autant naturelle non plus, l’inspecteur, c’est plus fort que lui, cherche à en connaître la raison. Or, la nature humaine étant ce qu’elle est, en général une belle saloperie, il s’avère qu’il y a eu un crime ! Et donc un criminel à démasquer ! Dans le présent titre, nous sommes en 1916, l’année des terribles combats de la Somme et de Verdun. Célestin Louise, assez gravement touché par une balle dans le dos, est évacué du Front, et soigné. On l’envoie ensuite en convalescence dans une grande propriété, le château d’Amberville, où il doit passer plusieurs semaines, en compagnie de nombreux autres blessés. Or voici qu’un soldat convalescent est retrouvé mort dans un étang du parc du château. Ras-le bol de la guerre ? Désespoir ?... Accident ?... Quelque chose ne colle pas... Célestin veut en avoir le cœur net : son enquête commence... L’intrigue n’est pas exceptionnelle par son originalité, mais le roman est bien écrit, on tourne les pages sans bâiller, on attend la suite avec impatience... Et puis, comme toujours, on retrouve en arrière-plan, la guerre, très présente et fort bien évoquée par l’auteur, que l’on sent bien documenté. A noter : chaque roman de cette série se déroule dans une année particulière de la guerre : 1914, 1915, en 1916 pour le Château d’Amberville. Le roman suivant : Les Traîtres, se déroule en 1917, l’année des tristement célèbres mutineries. Il faut lire Thierry Bourcy, absolument.
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