Par Robertcri
Le Capitaine Fracasse – film de Pierre Gaspard-Huit – 1961 –
Acteurs :Jean Marais, Geneviève Grad, Riccardo Garrone, Philippe Noiret, Louis de Funès, Jean Rochefort
Ça ne fait pas de mal de se plonger de temps à autre dans l’univers de ce que certains appellent parfois les « vieux films »... On y retrouve de belles histoires, filmées selon des techniques différentes de celles d’aujourd’hui, et en même temps on y retrouve des artistes à leurs débuts : ainsi il est amusant de voir ici Jean Rochefort, Louis de Funès et Philippe Noiret alors qu’ils étaient encore loin de leur célébrité ultérieure... Et puis il y a aussi Geneviève Grad, bien oubliée de nos jours bien qu’elle vive encore, retirée depuis longtemps du cinéma... Le Capitaine Fracasse, tiré du roman de Théophile Gautier, est une histoire de cape et d’épée, qui se situe dans la France du 17è siècle. La baron de Sigognac, noble mais pauvre, vit dans son vieux manoir délabré des Landes, quand il héberge pour une nuit une troupe de comédiens égarés... Las de son existence misérable, Sigognac (Jean Marais) décide d’accompagner la troupe, et même, après le décès d’un comédien, de le remplacer, en prenant le nom de Capitaine Fracasse. Bien entendu, dans toute histoire, il faut du piment, même s’il n’est pas d’Espelette, et donc Sigognac tombe amoureux de la belle Isabelle, une comédienne de la troupe ! N’imaginez pas une bad girl allumeuse et baiseuse...pas du tout ! On est en 1961, et Isabelle est jouée par Geneviève Grad : une jeune fille chaste et belle, innocente et sensible... du cinéma, quoi !... Quant à Sigognac il incarne un amoureux chevaleresque, loin de la fougue sexuelle du releveur de compteurs ou du représentant en encyclopédie... Alors, pour pimenter encore davantage l’histoire, voici qu’arrive le vilain duc de Vallombreuse. Il tombe amoureux lui aussi d’Isabelle, mais n’a pas la délicatesse de Sigognac : il veut se faire la belle au plus vite, à la hussarde ! Mais vous pensez bien que Sigognac va sortir alors son épée (en attendant plus si affinités), pour défendre l’honneur de la belle Isabelle, laquelle repousse avec véhémence toutes les avances de Villombreuse. Et heureusement, car on apprendra, coup de théâtre, que Vallombreuse est en réalité le frère d’Isabelle ! Aïe ! On n’est pas passé loin de l’inceste à l’insu de son plein gré !... Mais oui, c’est invraisemblable et fou, délirant et hyperbolique... mais on trouve ici la fougue étincelante des aventures folles qui faisaient rêver nos parents et arrière-grands-parents, au coin du feu, à une époque où la lecture était le plus beau des voyages... Vous l’avez deviné sans doute : à la fin, tout va rentrer dans l’ordre : le très laid Villombreuse sera châtié, et un beau mariage pourra enfin unir Isabelle et Sigognac, qui pourront donc avoir des enfants et profiter des allocs en attendant leur suppression prochaine par Hollande, ce qui entre nous n’est pas une si mauvaise idée, d’une part parce qu’on est trop nombreux, et d’autre part parce que lorsqu’on fait des mouflets, on doit en être heureux et les assumer, sans demander aux autres de payer pour ça... Mais là, je m’éloigne du cinéma ! Alors stop ! Et bon film !
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