Par Robertcri
Le blé en herbe – roman de Colette – 1924 –
Ce roman est celui de l’éveil des sens au moment de l’adolescence. Vinca et Phil viennent tous les ans en Bretagne avec leurs parents, pour passer les vacances d’été. Mais cette année-là, ces deux amis inséparables sont troublés par des intuitions étranges qui les dérangent et dénaturent leur complicité sans faille. Phil remarque les roueries séductrices de Vinca. Il supporte mal la routine d’un avenir tracé d’avance, et dans lequel on le destine à Vinca. Un jour, Phil croise sur sa route une belle en robe blanche. De rencontres furtives en mots échangés, Phil prend conscience, confusément de l’emprise qu’il peut exercer sur une femme, comme de l’emprise qu’a la féminité sur lui. Il découvre le plaisir entre les bras de cette inconnue... Phil se garde bien de parler de cette aventure à Vinca, tout en ressentant la distance qui maintenant le sépare d’elle. Mais bien que secrètes, ces premières amours n’échappent pas à l’intuition de Vinca. Et du coup, L'insouciance et la confiance des années précédentes font place au doute, à la suspicion, à la douleur, à la jalousie et à la tristesse. Mais c’est la fin des vacances, Vinca et Phil doivent rentrer à Paris. Mais avant leur retour, Vinca se donne à Phil... Le roman s’achève sur cette étreinte, qui n’apparaît pas ici comme une émancipation ou un nouveau départ, mais comme un adieu nostalgique à l’enfance et à son insouciance heureuse. D’ailleurs, Colette a défini elle-même Le Blé en Herbe, en 1954, l’année de sa mort : « C’est l’amour naissant et le dur passage de l’enfance à l’adolescence ».
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