Par Robertcri
La cote 512, roman de Thierry Bourcy, 2005
Ce roman est la preuve par l’écrit qu’un polar peut être intelligent... Je dirais même plus : ce polar a même une indéniable dimension culturelle. Evidemment l’adjectif culturel, ça fait généralement fuir les cancres, ce qui est paradoxal, car ce sont eux qui manquent déjà cruellement de culture ! Mais enfin, c’est ainsi !... Ce polar est intelligent et culturel, car l’auteur situe l’action dans le cadre de la terrible Première Guerre Mondiale, de 1914-1918. L’histoire est simple : Célestin, inspecteur de police à Paris, est mobilisé le 2 août 1914. Il part comme tant d’autres pour cette boucherie épouvantable que fut ce conflit. Il retrouve dans les tranchées un jeune lieutenant qu’il avait connu peu avant la guerre. Tous deux sympathisent... Un jour, au cours d’une violente attaque, comme il y en eut tant, Célestin voit le lieutenant s’abattre, mortellement atteint par une balle. Simple curiosité ou réflexe de policier, Célestin cherche la blessure qui a tué le lieutenant, et découvre qu’il a été abattu d’une balle dans le dos ! Il n’a pas été tué par l’ennemi, mais par un tir français... Accident ? Ou... meurtre ?... Mais par qui et pourquoi ? Sous l’uniforme du soldat, Célestin redevient inspecteur et mène l’enquête dans des conditions difficiles... Le décor des champs de bataille est minutieusement décrit avec une poignante vérité. Pour le prix d’un polar on a le double avantage de suivre une énigme policière et de découvrir en même temps ce que fut cette guerre atroce. Ça tombe à pic, les footeux, ruinés et désespérés parce qu’ils ne gagnent qu’un million d’euros, ont décidé de faire la grève, une sale petite grève de privilégiés sans pudeur !... Du coup, vous êtes privé de stade ! (c’est pas grave, allez !)... Profitez-en donc pour lire La cote 512, là vous verrez ce qu’est la misère humaine, la vraie, celle qui force le respect. La cote 512 est publié chez Folio, pour quelques euros. On peut tous l’acheter, même si on gagne moins d’un million d’euros et qu’on ne fait pas grève pour ça !
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