Par Robertcri
Ne nous voilons pas la face, ce roman ne casse pas trois pattes à un canard. On nage en plein misérabilisme façon Zola, le talent d'écriture en moins... Mais par contre, le récit offre une extraordinaire plongée dans le milieu de ce qu'on appelait "la zone", cette sorte de no man's land qui entourait Paris, à l'emplacement des fortifications de Thiers. La zone ceinturait Paris sur plus de 30 km. Y vivaient les "zoniers" : des ouvriers chassés de Paris par le coût prohibitif de l'immobilier, des petits retraités pauvres, des paysans chassés par l'exode rural, des paumés, des chiffonniers, des chômeurs professionnels, tout un sous-prolétariat fortement alcoolisé où règne la violence comme mode de vie ordinaire.. On loge ici dans des cabanes faites de bois, de toile, de carton et de tôle ondulée... JH Rosny nous raconte ici l'histoire de Claude, un jeune architecte peu fortuné, qui a l'idée de s'installer dans cette zone, car il pense qu'un jour , il faudra construire de vrais logements... Bien entendu, il va tomber amoureux de Denise, une jeune fille chaste et pure, véritable fleur précieuse poussée sur ce champ d'ordures !.... Mais là n'est pas l'essentiel, l'essentiel étant le témoignage extraordinaire sur les conditions de vie oubliées de cette époque, vers les années 1930... Un livre original et instructif, sur une misère dont on n'a plus idée de nos jours, quoi qu'on dise...
Thème Magazine © - Hébergé par Eklablog