Par Robertcri
L’Âne Culotte – roman d’Henri Bosco – 1937 –
Ce livre est un bouquin au titre rigolo, léger et badin. Et comme il ne fait pas très sérieux, on se dit que c’est un livre pour les enfants. Comme si les enfants n’étaient bons qu’à lire des conneries ! Entre nous, quand on voit ce que lisent beaucoup d’adultes, on se dit que la bêtise crasse est bien implantée chez les grands, et que c'est n'est pas chez les enfants que se trouve le manque d'intelligence !... Or L’Âne Culotte est un livre étonnant, beaucoup plus profond que son titre ne le laisse supposer. Nous sommes en Provence, dans ce pays qui sent l’ail et la lavande. Un petit garçon, Constantin, voit passer un jour un âne curieux : il porte un pantalon aux pattes de devant, d’où son surnom : l’âne Culotte. Intrigué, Constantin veut savoir où va cet âne. Il désobéit donc à ses parents et au curé du village et s’en va toujours plus loin dans les collines. Or là-haut, vit un vieil homme nommé Cyprien, mystérieux et solitaire, qui entreprend de reconstituer le paradis sur la terre, en façonnant un jardin magnifique, accueillant fruits, fleurs et animaux... L’âne Culotte se rend tout seul au village et retourne ensuite dans la colline pour ravitailler Cyprien le solitaire... Mais l’atmosphère peu à peu s’alourdit... Constantin est attiré par une petite jeune fille, Hyacinthe, un peu plus âgée que lui, mais qui semble le fuir... Au loin, un renard tue chaque nuit, et l’on entend chaque fois le cri de la victime égorgée... Constantin fait la connaissance du vieil homme et ce dernier décide de faire du petit garçon l’héritier du beau jardin... Mais Constantin va trahir Cyprien, et des sortilèges étranges se produisent... la petite Hyacinthe va disparaître mystérieusement, et le refuge du vieux Cyprien va brûler. Il ne restera finalement rien du paradis terrestre... et l’âne Culotte redeviendra un baudet ordinaire... Œuvre étonnante de Bosco, riche de toutes sortes de symboles, et qui est habilement écrite, sous la forme de trois récits : celui du jeune Constantin, celui de Cyprien le solitaire et celui du curé, bousculé dans les certitudes de sa foi... L’Âne Culotte, un roman bien oublié et qui mérite d’être lu... Profitez-en, voici les longues et froides soirées qui reviennent ! Et mieux vaut lire Henri Bosco que regarder l’autre histrion rigolard sur TF1 qui fait tourner des serviettes avec une grande vulgarité.
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