Par Robertcri
Gustalin, roman de Marcel Aymé, 1938
Se déroulant à la campagne, ce livre n’est pourtant pas un roman paysan comme il y en a trop, à la gloire de la bouse de vache, et à la mémoire du fumier perdu. Non, c’est un drame humain. Dans ce coin de France dans le village de Chesnevailles, entre Dole et Besançon, vivent deux couples : Gustalin et Flavie d’une part, Hyacinthe et Marthe d’autre part. Flavie travaille dur la terre et fait face aux besognes les plus rudes, tandis que son mari Gustalin, passionné de mécanique, poursuit un rêve chimérique : ouvrir un garage. Hélas, aucune voiture ne passe dans le village (nous sommes en 1938), et Gustalin doit se contenter de réparer quelques vélos, sous les sarcasmes et les reproches de sa femme... C’est mal barré pour l’amour-toujours !... Pour l’autre couple, c’est pas gagné non plus, car ils sont irréconciliables dès le début : Hyacinthe est en effet un homme de la terre, des champs, tandis que sa femme Marthe est une « fille des bois », fille d’un bûcheron, un scieur de long... Et la nature humaine n’étant qu’une véritable saloperie où tout est bon pour le mépris des autres, paysans et bûcherons se détestent mutuellement... Dans cette ambiance délétère, voici que se pointe dans la région un couple de parisiens chics, Victor, un universitaire pédant et chiant, et Sarah, qui sont l’oncle et la tante de Hyacinthe. Ils avaient payé à Hyacinthe des études d’ingénieur, et lui reprochent de se complaire dans la glèbe du sol bouseux... De toutes ces confrontations familiales, de toutes ces fermentations et ces ruminations, naîtra le drame : Gustalin quitte sa femme Flavie et emmène avec lui Marthe. Ils partent pour la ville... Gustalin pourra y réaliser son rêve : ouvrir un garage. Le temps passe... Hyacinthe reste au pays.... Un jour il aperçoit une automobile qui arrive au village : il en descend Gustalin, il est seul... La suite ? A vous de la lire dans ce roman que je vous recommande : Gustalin, de Marcel Aymé. Pas si facile à trouver que le dernier Harlan Coben ou « Guimauve Musso »... mais la qualité, ça se mérite !
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