Par Robertcri
Qu'il est bon, en ces temps de confinement et de pandémie, de rêver un peu en lisant des contes, et plus précisément ceux écrits par Madame d'Aulnoy, Catherine de son prénom, née à Barneville dans le Calvados en 1651, et morte en 1705, à 54 ans. Ces contes ont été publiés presque en même temps que les contes de Perrault (Le chat botté.. le Petit Chaperon rouge...). J'ai donc lu Gracieuse et Percinet... La Belle aux cheveux d'or... l'Oiseau bleu...Le Nain jaune... et quelques autres...Il serait excessif de dire que ce fut passionnant. Les contes de madame d'Aulnoy sont imprégnés d'un fantastique échevelé, mais qui tourne en boucle autour du mariage... Certes il y a des variantes d'un récit à l'autre, mais à chaque fois on retrouve une fille de roi, belle à en tomber à la renverse, et un prince... riche à faire pâlir Crésus... Ils ne veulent qu'une chose: copuler (enfin s'aimer si vous préférez le style de Point de vue images du monde !) ; mais dès lors, il va y avoir plein d'obstacles : souvent l'obstacle c'est une autre princesse, mais moche comme un pou celle-là, et jalouse comme une tigresse de la très belle, au point d'envoyer des sorts funestes à la Belle, voire à la transformer en crapaud, tandis qu'un Prince est métamorphosé en oiseau bleu dans un des contes... On peut aussi faire enfermer une princesse dans une tour pendant cent ans, histoire de la rendre moche par le seul effet du temps qui passe... On trouve aussi dans ces contes de la richesse à profusion ! C'est par millions que l'on compte les diamants offerts aux princesses, les portes sont faites de rubis, et les palais sont en émeraudes, pendant que le populo alentour crève la dalle mais applaudit, ébloui d'admiration devant les beaux habits scintillants !... Je n'entre pas facilement dans ce monde pailleté qui déborde également de violence : on décapite, on emprisonne, on massacre, c'est pas croyable ! La Chine d'aujourd'hui est un modèle de démocratie vertueuse à côté de l'univers fantastique et féerique des contes de madame d'Aulnoy... Je trouve enfin que Mme d'Aulnoy ne sait pas nous raconter une histoire fantastique à partir de gens simples comme le fait Perrault en nous parlant d'un chat... d'un meunier... d'une petite fille qui va porter du beurre à sa grand-mère... Chez Mme d'Aulnoy, on ne trouve que de grands personnages, princes, rois et seigneurs bouffis d'eux mêmes et gavés de thune, des gens assez abjects finalement, méprisant le menu peuple mais gaspillant des milliards en émeraudes, en rubis et en diamants pour acheter un cul de princesse ! Franchement au bout du compte.. et des contes, madame d'Aulnoy, ça ne me fait pas rêver ! Raté !
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