Cinquante nuances de grey - roman de AE James - 2012 -

Cinquante nuances de Grey – roman porno nul – par AE.L. James- 2012 -

La presse ne parle que de ça : 40 millions d’exemplaires déjà vendus pour ce roman porno ! Enfin, du porno pour le populo, c’est pas pareil !... Le porno pour populo, c’est du cochon assaisonné avec une sauce bien pensante faite de convenances et de clichés. Ainsi, la jeune héroïne de l’histoire est vierge ! Indispensable, ça, la virginité ! Déflorée, c’est tout de suite une forte décote, trente points de moins, bien que rien ne soit abîmé, c’est pire que pour une bagnole !  Maintenant, si vous imaginez que vous allez vous exploser dès les premières pages, alors débandez, euh… je veux dire déchantez, car il vous faudra attendre une bonne centaine de pages pour en arriver aux crudités vaguement salaces. Et encore, il s’agit seulement de passages osés, mais beaucoup moins que la littérature d’un Bukowski en terme de pornographie ; et puis attention, faudrait pas que le porno choque le gogo : donc ces choses osées le sont entre deux héros amoureux ! Anastasia est follement amoureuse de Christian qui lui-même se dit ensorcelée par ladite Anastasia. Donc c’est du porno sagement enfermé dans les bornes bien convenables d’un amour réciproque et partagé, avec la mairie et l’église pas loin, et probablement quelques mouflets probables pour faire plaisir à la grand-mère chiante, qui radote depuis des années ; c’est quand que tu me fais-des petits-enfants ?... Et donc, à part quelques détails qui croustillent un peu, l’histoire est bien plan-plan, avec des tonnes et des tonnes de clichés : Anastasia est fleur-bleue (cliché). Elle termine ses études et doit interviewer Christian, un homme d’affaires richissime (cliché). Bien sûr Anastasia se révèle très maladroite dans son approche (normal c’est une fille… cliché). Christian, lui, est maître de lui (normal c’est un mec, cliché !) et entreprenant (re-cliché). Il va donc rechercher Anastasia à qui il propose une relation de type sado-maso… Et bien sûr, elle est séduite (normal c’est une meuf, cliché)… Tout le reste, c’est la sauce habituelle, les agaceries, les cadeaux qu’on fait, qu’on refuse, on se rabiboche ! Et bien entendu, pas de Renault Clio  ni de chambre Ikéa dans ce roman, rien que des suites d’hôtels et un hélicoptère personnel, encore mieux qu’une Porsche ! Enfin, on trouvera tous les poncifs à la con des feuilletons et des romans mièvres : le héros Christian est un enfant adopté par une famille de gens doués… Anastasia joue du piano, et gna-gna-gna… Par contre, il y a quelques points positifs : la description d’une vie facile, dans laquelle tout pourrait être idyllique s’il n’y avait pas les sempiternels problèmes de cul qui viennent tout compliquer ! Et puis, au plan de l’écriture, l’auteur emploie beaucoup les e-mails, ce qui place le roman dans notre époque d’une manière délibérée, l’e-mail et le texto ayant remplacé la lettre de grand-papa et de grand-maman, pour le meilleur et surtout pour le pire, mais c’est comme ça… Et attention, non seulement ce roman mièvre, pseudo-porno, fait ses 650 pages… mais il sera suivi de deux autres, pour former une lourde trilogie qui va encombrer les étagères des petites gens qui vont se ruer bêtement sur ce bouquin, qui finira dans dix ans dans les boîtes en carton des brocanteurs et des vide-greniers ! On pourra y acheter les trois tomes ensemble pour deux euros ! A votre place, moi, j’attendrais, je ne paierais pas trois fois 17 euros. Car ce bouquin est une arnaque propulsée par un redoutable tapage médiatique assez odieux. Ce bouquin prétendu porno fera surtout jouir l'éditeur quand il comptera les recettes ! De la littérature, ça ? Non !... Du porno ? Non plus !... Juste de l’eau de rose dans laquelle sont tombées quelques gouttes de sperme ! Mais après tout, si cette mixture vous tente, ça vous regarde ! Moi au moins, je vous aurai prévenus !