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Littérature et écriture, dans les thèmes suivants : récits et nouvelles - souvenirs - chroniques - critiques littéraires et cinématographiques - humour - poésie - voyages et balades -

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CHENONCEAU - 28 mai 2011

 Château de CHENONCEAU – avec le Centre culturel de Vitry –

Samedi 28 mai 2011

Départ de la mairie de Vitry dans la fraîcheur mais sous un beau soleil. 12°C, on supporte une petite veste et un gilet. Le car démarre à 6h30, nous sommes 43. Direction Chenonceaux, pour visiter le château de Chenonceau. Non, je n’ai pas fait de faute : il y a un X à la ville, il n’y en a pas au château ! C’est comme ça, la langue française, elle est bourrée de pièges à cons ! Nous faisons une pause d’une demi-heure en cours de route, ne serait-ce que pour respecter les conditions draconiennes sur le temps de conduite du chauffeur, et pour mettre à jour la boîte électronique des données de conduite du car, car c’est informatisé tout ça… Qu’est-ce qu’on attend pour en faire autant sur les bagnoles des particuliers ?.....

10h15 : Arrivée à Chenonceaux, mais le car nous dépose à proximité, à Chisseaux, au bord du Cher. Là nous montons dans une gabare, bateau à fond plat spécifique des pays de Loire. La gabare navigue avec d’infinies précautions, car le Cher est presque à sec cette année. Son débit est de 20 m3 par seconde, contre 200 m3 par seconde en mai 2010. Plusieurs fois la coque râcle légèrement le fond. Nous naviguons ainsi jusqu’aux abords du château de Chenonceau, sans pouvoir nous en approcher complètement, à cause précisément du manque d’eau… Photos du château, puis la gabare fait demi-tour et nous ramène à l’embarcadère. Le car reprend la route et nous dépose enfin au château de Chenonceau. Beau temps, et beaucoup de monde. Chenonceau est le deuxième château le plus visité de France après Versailles.

Un peu d’histoire, approchez-vous un peu, et coupez la télé ! Pas besoin d’écouter TF1 sans arrêt en fond sonore, ça rend con, vous le saviez pas ?… Bon, ça y est ? Vous avez éteint la télé ? Alors voici, rien que pour vous, l’histoire du château de Chenonceau :

Vers les années 1400, il y a là un modeste manoir, genre maison Phénix de l’époque, qui appartient à un nommé Jean Marques. Mais en 1411, le roi Charles VI ordonne la destruction de ce manoir pour punir Jean Marques, qui avait joué au con en se rebellant contre le roi, une affaire genre Clearstream, un truc comme ça si vous voyez ce que je veux dire. Or les monarques n’aiment pas ça du tout, qu’on se rebelle contre eux !...  Et le château de Jean Marques est détruit. Mais Jean Marques ne se décourage pas, il ouvre un plan d’épargne-logement, met de la thune de côté en rançonnant les manants et les serfs du coin, et en 1432 il se fait construire un château-fort et un moulin fortifié, surtout qu’entre-temps on a changé de roi : Charles VI est mort, Charles VII règne.  Tout est OK pour Jean Marques. Mais les meilleures choses, déjà à cette époque, ont une fin. Les années passent, Jean Marques trépasse…

En 1513, son héritier, Antoine Marques, un con qui ne sait pas gérer, bourré de dettes, est obligé de vendre le château à Thomas Bohier, une grosse légume de Normandie, receveur général, donc un mec qui traficote grave dans la perception des impôts et s’en fout plein les poches au passage, oui, ça se faisait déjà, à l’époque… En 1515, Bohier, le nouveau proprio, fait tout raser, ne conservant que le donjon du château-fort. Il décide de faire édifier un nouveau bâtiment. Mais il part faire la guéguerre en Italie, et c’est sa meuf, Catherine Briçonnet, qui supervise les travaux et se tape tout le boulot. Mais Chenonceau est né, né de cette femme pourrait-on dire…  C’est pourquoi on appelle encore Chenonceau le château des dames, tant il y eut de femmes qui y jouèrent un rôle de premier plan. Mais hélas, les guerres et les travaux ça use, ça use… Thomas Bohier meurt en 1524, sa femme Catherine Briçonnet décède à son tour peu après, en 1526… Or Thomas et Catherine ont un fils : Antoine. Mais c’est encore un con (c'est pas ça qui manque sur terre), bourré de dettes. Alors, pour se faire un peu de thune, il vend Chenonceau à la Couronne en 1535. Voici donc le château de Chenonceau propriété royale. Et François 1er saute dessus vite fait, en 1539… Par ici la bonne soupe, faut pas louper une affaire pareille ! Eh oui, ça s'est passé comme ça !... Vous voyez, on avance, on avance… Encore un peu de patience et d’attention SVP, la culture est à ce prix… En 1547, François 1er meurt, et c’est Henri II qui lui succède et devient roi de France. Il a 28 ans et il est marié à Catherine de Médicis. Mais  une femme, Diane de Poitiers, lui a tapé dans l’œil, et ça ne lui portera pas chance, on verra pourquoi un peu plus tard… Et donc, le roi Henri II fait comme tous les rois (et pas que les rois !) : il a une maîtresse, sauf que lui c’est un peu différent, et même bizarre : les autres préfèrent massivement des jeunettes, mais lui, il se tape une « vieillette », puisque Diane de Poitiers à 48 ans quand il en a 28… N’empêche, il la trouve canon, et en échange de son cul il lui donne le château de Chenonceau, car les hommes sont toujours très généreux en amour, au-delà du raisonnable. Du coup, elle ne porte pas plainte pour viol ou pour harcèlement sexuel, ce qui prouve qu' Henri II s’est mieux démerdé à son époque que DSK de nos jours, y a pas photo, d'ailleurs la photo n’existait pas à l’époque de toute façon, ça tombe bien…  En outre, comme toute maîtresse, Diane joue les emmerdeuses et fait des caprices : elle exige de faire construire un pont pour pouvoir traverser le Cher sans mouiller ses petits petons, et aussi un jardin plein de roses, rien que pour elle, chochotte va, pour qui ça se prend, je vous jure !!! Et même, Diane de Poitiers ordonne à Henri II de venir s’installer à Chenonceau. Elle trouve que Paris c’est loin, et comme y a pas encore de TGV ni de RER, c’est assez chiant de faire le trajet. Henri II fait comme tous les mecs : il capitule pour avoir la paix et s’installe avec sa suite à Chenonceau en 1552. A Chenonceau donc, ça gouverne et ça roucoule, bref tout baigne (dans le Cher !)… Sauf que Catherine de Médicis, l’épouse d’Henri II, fait la gueule, à cause de Diane de Poitiers, qu’elle traite de pouffiasse, car toutes les femmes, nobles ou roturières, traitent toujours de pouffiasses les femmes qui couchent avec leur mari ! C’est d’ailleurs tout à fait illogique, car si toutes les femmes qui couchent avec le mari sont des pouffiasses, l’épouse, qui en fait autant, n’est alors, elle aussi, qu'une pouffiasse, toute légitime qu'elle soit ! Mais cette logique échappe aux femmes, c’est pourquoi on parle de logique féminine pour désigner en fait l’absence de logique !... Et après on viendra nous parler de solidarité féminine !... Passons… Mais en 1559, ce n’est plus Diane de Poitiers, mais une lance qui tape dans l’œil d’Henri II ! Et comme pour Diane de Poitiers, Henri II succombe, mais là c’est pour de vrai : il meurt après dix jours de souffrances atroces, un morceau de lance fiché dans l’œil jusqu’au cerveau… L’horreur !... Mais ce drame fait pourtant jubiler Catherine de Médicis, sa veuve. Elle la tient enfin sa vengeance contre l’autre pute de Diane de Poitiers !... Elle vire sa rivale de Chenonceau, zou ! casse-toi pauv'conne ! Ce n’est pas chose facile, car le château n’appartient plus à la Couronne, mais à Diane de Poitiers, eh oui, pas folle la guêpe ! Finalement, on fait une transaction : Diane de Poitiers donne le château de Chenonceau, mais elle reçoit en échange le château de Chaumont-sur-Loire.  Ensuite, Catherine de Médicis va entreprendre de grands et interminables travaux à Chenonceau : tous les jardins sont refaits, une galerie est bâtie sur des arches au-dessus du Cher, le château devient demeure royale, bref rien n’est trop beau pour effacer les traces de cette salope de Diane de Poitiers ! Et en 1577, on inaugure enfin la fameuse galerie sur le Cher, avec une méga-teuf, avec que du beau monde, tout comme au Fouquets de nos jours : la mère du roi, la reine Louise épouse d’Henri III (oh, trop mignon !!!), Marguerite de Navarre, épouse du futur roi Henri IV. C’est la grande période du château de Chenonceau. Sachez qu’ensuite, vont se succéder toute une floppée de propriétaires, des simples particuliers, mais fortunés évidemment. On va citer les principaux :

  • Louise Dupin (dont descendra plus tard George Sand), qui sauvera le château de la Révolution Française
  • René Vallet de Villeneuve en 1799
  • Madame Pelouze en 1864, qui refit évidemment tout le gazon !
  • Le Crédit Foncier en 1882, qui fit une belle plus-value, les banques c’est fait pour ça !
  • Mister Terry, riche Amerloque en 1891
  • Henri Menier, l’empereur du chocolat, en 1913 (Y a Bon Chenonceau, histoire de concurrencer Banania !)
  • Laure Menier, descendante de la famille Menier, est la propriétaire actuelle. Le château ne reçoit aucune subvention de l’Etat.

Revenons à notre balade :

  • A midi, après la promenade en bateau sur le Cher presque à sec, on a déjeuné au restaurant l’Orangerie, dans le jardin du château de Chenonceau : salade maraîchère, coq au vin rabelaisienne, fromages et salade, omelette glacée Chenonceau, vin et café compris…

Pour digérer tout ça, visite du château : Elle n’est pas très facile, car il y a presque autant de populo ici que dans les couloirs du métro Châtelet vers 18 heures. Pas de conférencier non plus : on nous file un Ipod ( quel modernité, mazette !), qui nous montre les salles du château en vidéo, tandis qu’un casque sur nos oreilles diffuse musiques et commentaires, tout en se cassant la gueule toutes les 10 secondes, merde on n’entend plus rien, on remonte le casque, mais comme on a effleuré l’écran de l’Ipod, ça a coupé, putain !... et on se tape le commentaire d’une autre salle, bref c’est assez bordélique. Surtout qu’il n’est pas facile de regarder à la fois l’écran de l’ipod et les fresques du plafond ! Mais bon, de toute façon, à peine sorti on a déjà à peu près tout oublié, tout se mélange dans les petites têtes sans culture des touristes à la va-vite ! Et l’Histoire est si complexe également, il faut en convenir ! Mais on retient l’essentiel : on voit la chambre de Diane de Poitiers, avec le lit à baldaquin qui porte encore quelques traces d’ADN d’Henri II, qui ne sont pas parties malgré une lessive avec Dash 3 en 1, on voit la fameuse galerie qui franchit le Cher, je ne vais pas tout vous énumérer. Il faut y aller, car les pièces sont toutes décorées et meublées, même si on ne voit pas tout, à cause de tous les gros culs en bermudas, les cuisses velues sous les shorts obscènes, et les jeans crades des touristes braillards qui traversent les pièces en troupeau compact, en hordes dépenaillées, appareil photo pourri en main (photos autorisées mais sans flash) et Ipod déglingué sur les oreilles… La visite  se passe comme ça, au milieu de la populace, on est content de sortir enfin pour une balade dans les jardins… Les 150 hectares qui entourent le château sont faits de parcelles variées. On y trouve le jardin de Diane, jardin à la française orné de rosiers sur tiges, mais aussi des parties boisées, un labyrinthe vert, un potager important, une ferme du 16è siècle et ses bâtiments rustiques qui font penser un peu au Hameau de la reine à Versailles… Et il y a aussi un jardin des ânes, ils n’ont pas l’air plus bêtes que bien des touristes croisés ici…

17h30 : On regagne le car, pour le retour à Vitry, où nous arrivons vers 20 heures 15… Vous savez tout, ou presque. Pour le reste, connectez-vous sur internet, ou allez visiter Chenonceau, la région est belle et le château aussi…

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