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Littérature et écriture, dans les thèmes suivants : récits et nouvelles - souvenirs - chroniques - critiques littéraires et cinématographiques - humour - poésie - voyages et balades -

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Aziyadé - Récit de Pierre Loti - 1879 -

 

Aziyadé, récit de Pierre Loti - 1879 -

Récit ? Roman ? Souvenirs ou fiction ?... Les deux mon capitaine ! Pierre Loti, cet officier de marine devenu membre de l’Académie Française en mai 1891, à l’âge de 42 ans, est un écrivain bien oublié de nos jours. En lisant Aziyadé, on comprend mieux le succès qu’a eu Loti à son époque, de même qu’on comprend mieux comment sa littérature est tombée en désuétude… Aziyadé est le récit romancé d’une folle histoire d’amour vécue par l’auteur Pierre Loti (de son vrai nom Julien Viaud), alors que, en 1877, son navire fait escale en Turquie. Pierre Loti rencontre Aziyadé, une belle odalisque, jeune fille aux yeux verts et à la belle ligne fluide, avec laquelle il s’explose grave, comme dirait un ado-cancre contemporain au verbe fleuri et approximatif… Rien de particulièrement lascif dans ces amours pourtant orientales. Mais ce qui a plu sans doute aux contemporains (ce récit a été écrit en 1879), c’est le décor, l’exotisme de la Turquie, toute cette ambiance très dépaysante pour les lecteurs de la fin du 19è siècle, pour lesquels un voyage de Paris en Bretagne pour rendre visite à Tante Lunven relève encore presque de l’expédition ! Alors pensez donc... La Turquie ! Les gens, qui à l’époque ne pouvaient pas mettre la télé pour regarder des conneries, puisqu’on vivait encore sans avoir besoin de TF 1,  cherchaient le rêve dans les récits de Pierre Loti ( ou ceux de Jérôme et Jean Tharaud sur le Maroc par exemple). Ici avec Aziyadé c’est la Turquie mystérieuse et fascinante, il y aura aussi, dans d’autres œuvres de Pierre Loti, l’Islande, la Chine, Tahiti… car Pierre Loti, écoeuré du monde occidental qu’il estime dépassé, conformiste et racorni, cherche d’autres émotions et d’autres rêves dans les contrées lointaines où les peuples sont moins coincés… Et ces rêves de Loti exaltent les lecteurs… et surtout les lectrices ! Nombre de jeunes filles - incroyable mais vrai - portent sur elles un médaillon en or, dans lequel est gravé le nom de Loti !!!! Pourtant, malgré cette adoration féminine, on a parfois évoqué pour Pierre Loti une franche homosexualité, qu’il aurait dissimulée sous des héroïnes féminines, puisqu’il était très difficile de parler d’homosexualité au 19è siècle. Soyez sans illusion, c’est toujours difficile de nos jours ! On peut certes se vanter d’être pédé sur un plateau télé où ça fait chic et branché, mais allez dire ça dans les barres d’immeubles d’Argenteuil ou des Mureaux… et je vous garantis une mémorable raclée, quand ce n’est pas un coup de surin létal ! Comme quoi la « libération sexuelle » de mai 68, c’est à vitesse variable, ça dépend où et chez qui !...  Mais je reviens à Aziyadé : il faut lire ce texte en se remettant dans le contexte, avec ce besoin d’exotisme des lecteurs de l'époque, il faut oublier qu’avec Easy Jet on peut être au bout du monde en quelques heures, et en rapporter 3000 photos numériques toutes plus nulles les unes que les autres, floues, mal cadrées, pour emmerder sa famille, ses voisin et amis avec d’interminables soirées-souvenirs de vacances ! Au moins en lisant Loti, on ne s’ennuie pas !... Et puis Pierre Loti était aussi un pionnier, parfois en avance sur son temps il faut le savoir, lisez plutôt : au Japon par exemple, alors qu’il a 35 ans, il épouse une jeune japonaise de 18 ans, Okané San. Mais pas un mariage comme ici, long et chiant avec le divorce coûteux au bout, la pension alimentaire et les emmerdements de la famille décomposée et qu’on prétend « recomposée » histoire de faire semblant de positiver… Non : il passe en effet un contrat de mariage d’un mois, renouvelable, oui, vous avez bien lu ! Pas génial, ça ?... Une épouse en location, le leasing matrimonial, garantie de reprise à la fin !!! Et ça marche ! Avec Loti, ça a duré deux mois, et notre petite Japonaise a trouvé ensuite un autre mari, un Japonais ! Précision : cette pratique de la « location-ventre » était d’usage courant au Japon au 19è siècle : on payait un loyer, variable suivant la durée de location de l’épouse !.... Franchement, quand on voit ce qu’il advient du mariage de nos jours, autour de nous… on devrait y  réfléchir, à cette sagesse orientale…Vous voyez, ça vaut le coup de lire Pierre Loti ! On en apprend des choses, des choses qui vont bien au-delà de la littérature !... Allez, dites moi merci, ça me fera plaisir !...

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S
merci, non, j'aime pas les blagues douteuses !
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T
Merci Bob pour toutes ces informations super intéressantes ! Encore MERCI Bob
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