• Turcs et Indiens - 21 juin 2001

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           TURCS ET  HINDOUS DE PARIS

                                                          

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     Pour la première fois, j’effectue une balade à Paris, grâce à la Société Littéraire de la Poste dont je fais partie depuis peu ; au programme aujourd’hui, une balade dans le 10è arrondissement de Paris, pour découvrir les communautés turque et hindoue de Paris. Le rendez-vous est fixé au métro « Château d’eau ». Nous ne sommes guère nombreux pour parcourir ce quartier cosmopolite ; à la sortie du métro, tout un groupe de noirs vocifère et s’anime, ce sont des « rabatteurs » travaillant pour le compte des salons de coiffure « afro » du quartier…Ils abordent toutes les filles qui sortent du métro, leur proposent la carte de visite d’un salon de coiffure dont ils vantent les mérites… Finalement, nous ne sommes que trois « touristes »… Du métro Château d’Eau, nous remontons le Boulevard de Strasbourg sur une vingtaine de mètres, pour nous engager dans la rue du Désir, aujourd’hui coupée en deux par le boulevard de Strasbourg percé par Haussmann. La rue du désir est l’exemple d’une rue devenue industrielle à la suite de l’implantation de la gare de l’Est… Se sont alors construits nombre d’entrepôts et d’industries, puisque désormais les matériaux lourds étaient acheminés jusque là par le train. Se construisirent aussi des immeubles populaires, contrastant avec les hôtels particuliers ou les bâtisses antérieures, plus prestigieuses… Mais c’est dans la rue de la Fidélité que nous découvrons la communauté turque. Au numéro 5, un double portail s’ouvre sur une cour pavée ; au fond, un immeuble, dans lequel nous découvrons une salle de prière des Kurdes. Un Imam, barbu et vêtu de noir, mais souriant, nous invite à nous déchausser… Nous entrons : la salle de prière est une vaste pièce presque carrée d’environ 8 mètres de côté. Les murs sont blancs et nus. Au sol, une grande moquette recouvre toute la pièce ; des bandes rectilignes de couleur beige partagent la moquette en des sortes de couloirs de 70 cm de largeur, permettant aux musulmans de former des files alignées pour la prière. A l’avant de la salle, sur la gauche et surélevée de deux marches blanches, une petite estrade marque la place de l’imam. Le long d’un des murs,  sur un long banc de bois, sont posés des livres de prière…A l’arrière de la salle, une porte permet de communiquer avec un local plus petit : c’est la salle de prière des femmes, qui ne peuvent pas être avec  les hommes ; par ailleurs, pendant la prière, les femmes ne peuvent pas non plus voir l’imam, mais seulement l’entendre par la porte séparant la salle des hommes de celle des femmes…<o:p></o:p>

    Après la visite, l’imam nous invite à nous rechausser, et nous conduit dans un local qui fait face à la salle de prière : on y découvre un bar musulman… Un comptoir d’acajou, des tables rectangulaires en formica beige et des chaises de bistro composent tout le mobilier. Les murs sont nus…Des musulmans sont là, attablés et silencieux, buvant le thé. On fait comme eux, le thé nous est servi avec gentillesse, et les Kurdes refusent tout paiement ! Ils parlent très peu et très mal le français, et après quelques questions du genre « do you speak english ? » pour commencer…puis « sprechen sie deutsch ?»… qu’un « Ja ! » franc et massif nous permet  enfin d’échanger quelques mots en allemand… Car les Turcs, à la différence des maghrébins, ne parlent pas le français, ils n’y tiennent d’ailleurs pas particulièrement, car ils n’envisagent généralement pas de s’intégrer en France. Ils y sont venus chassés pour des raisons politiques, et même quand ils viennent pour des raisons purement économiques, leur rêve est de retourner chez eux le moment venu…<o:p></o:p>

    En passant dans la Cour des Petites Ecuries, nous sommes entrés dans un café turc : regards curieux et vaguement inquiets des clients… Attablés, ils jouent à d’interminables partie d’un jeu qui ressemble vaguement à un scrabble qui comporterait des numéros placés sur un chevalet, et qu’on ne joue qu’après avoir lancé deux dés… Je renonce à percer le secret de cette activité à la fois turque, ludique et aléatoire !…<o:p></o:p>

    Dans cette même cour, un curieux restaurant, le « Tribal Café » propose un couscous gratuit le vendredi ! La légende locale veut que le patron du lieu, victime d’un grave accident dont il a réchappé, entendrait ainsi remercier Allah de l’avoir épargné…<o:p></o:p>

    La suite de notre balade nous conduit rue de Paradis ; au numéro 18, c’est la Galerie Paradis, siège la Société Boulenger ; c’était une faïencerie célèbre au siècle dernier, dont les usines se trouvaient à Choisy-le-Roi. La sté Boulenger a notamment produit tous les carrelages blancs ayant servi à recouvrir les murs des stations et des couloirs du métro. Le siège de la rue de Paradis est décoré de fresques carrelées polychromes.<o:p></o:p>

    Rue des Petites Ecuries, au numéro 43, on peut voir l’Hôtel Botrel-Quintin, hôtel particulier édifié au 18è siècle par cet officier des Gardes-Françaises.<o:p></o:p>

    Rue du Faubourg-Saint-Denis, il reste un immeuble ayant appartenu aux Lazaristes, et qui leur servait d’immeuble de rapport ; y logeaient souvent des prêtres de passage à Paris pour quelque temps. Cet immeuble fut construit sur l’emplacement d’une ancienne léproserie du Moyen-Age.<o:p></o:p>

    Rue des Petites Ecurie, au numéro 18, nous entrons dans une boutique hindoue : «  Darma Sangh »…Beaucoup de statuettes, de l’encens…Là encore, on se déchausse pour aller au sous-sol, où se trouve un temple hindou : tapis au sol, trois autels dédiés à des divinités hindoues, et de l’encens qui brûle dans des coupelles… Le commerçant est apparemment un prosélyte de la religion de l’Inde et nous fait l’article sur les activités de son Centre d’Astrologie et de spiritualité hindoues…<o:p></o:p>

    En sortant, nous terminons la balade par l’un des hauts lieux de la communauté hindoue à Paris : le passage Brady ; comme la rue du Désir, le passage Brady a été coupé en deux par la percée du Boulevard de Strasbourg ; d’aspect très exotique, décoré de statues, d’éléphants, de boiseries dorées, il rassemble de nombreux commerces indiens, et c’est là que nous déjeunons en terrasse, dans un restaurant indien  réputé, fier d’afficher en vitrine des articles de presse élogieux.<o:p></o:p>

    La nourriture indienne est particulièrement parfumée, et le menu n’était pas trop cher : 65 francs…<o:p></o:p>

    Ainsi s’est achevé ma première balade culturelle (et gastronomique) dans un Paris méconnu et pittoresque.<o:p></o:p>


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