• E tretat aux falaises de craie et de rêve

    T u dresses vers le ciel ta flèche et ta belle arche

    R essac et bruit du vent dans le jour qui se lève

    E coute, c'est le pas de Maupassant qui marche...

    T empête ou clair soleil au ciel de Normandie

    A l'aube quand la brume effiloche la nuit

     T u roules tes galets vers la mer qui s'enfuit.


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  • Je connais une rue au fond du vieil Ivry

    Dont les murs lézardés aux crépis séculaires

    Reflétant leur grisaille au miroir de la pluie

    Sur le pavé mouillé exaltent leur misère.


    Aux fenêtres l'ont voit toujours les mêmes gens

    Qui cherchent le soleil au fond de l'air brumeux

    Paisibles quelques vieux assis au même banc

    Se parlent d'autrefois puis restent silencieux.


    Cà et là une usine et sa bouche de feu

    Invectivent le ciel de leurs volutes sombres

    Dans ce décor banal et triste de banlieue

    Ton sourire est venu, soleil sorti de l'ombre.


    Alors toutes les rues dans une folle ronde

    Autour de moi chantèrent, et dans les cours obscures

    Où des rires s'éteignent en étreintes immondes

    Ton visage est entré comme une flamme pure.


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  • Un vieux syndicaliste, plein d'ire et de courroux

    Sur le forum du net s'irritait contre tout :

    La direction bornée, les managers frileux,

    Il n'y avait vraiment rien trouvant grâce à ses yeux.

    Il parla savamment de  productivité

    Il y passa trois jours, qui lui furent payés,

    A crier liberté et solidarité :

    "Il faudrait tout ouvrir, je veux le libre accès,

    D'internet, les infos, le cul, ce qui me plaît

    Et l'on partagera, en équité bien sûr :

    Moi j'aurai les infos, vous aurez les factures" !

     

    Sa journée terminée, cet esprit libertaire

    Retrouva sa maison et son lopin de terre.

    Le portail du jardin était cadenassé

    Et sa porte d'entrée  à double tour fermée.

    La grille du garage soigneusement baissée

    Abritait sa voiture aux portières verrouillées.

    Et même son épouse il l'avait enfermée

    Afin que nul jamais ne pût s'en approcher !

    Oui, c'est lui qui tantôt parlait de "libre accès"

    Parce que bla-bla-bla.. et que c'est le progrès !

    Lui qui le prend de haut lorsque la Direction

    Prononce seulement le mot de "précaution"

    Lui qui crie "Liberté", oui liberté pour tout...

    Chez lui ce triste sire met des verrous partout !


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  • Vous viendrez déguisés au bal de mes cent ans

    Ô vous mes chers amis, venez je vous attends,

    Et dessus vos squelettes aux faces décharnées

    Je vois l'horreur de vos orbites évidées...


    Déguisés en vieillards, en cupides rentiers

    Nous sourirons au monde avec notre dentier,

    Nous parlerons d'amour, des pauvres joies d'antan,

    On rira en toussant, joyeux pour faire semblant

    Et puis nous danserons une ronde endiablée

    Le jour de mes cent ans, au grand bal posthumé.


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  • Un petit nuage blanc

    Pleurait tout doucement

    Le ciel bleu s'approcha

    Et demanda tout bas :

    Dis-moi petit nuage

    Dis-moi, quel est ton âge ?

     

    Le nuage répondit

    Tout en séchant sa pluie :

    Je viens de l'océan

    Et depuis bien longtemps

    Je n'ai pas vu ma mer

    Cela me désespère

    Et je me sens si vieux

    En traversant les cieux

    Je ne suis qu'un nuage

    C'est tellement dommage...

     

    Pourquoi pleurer, nuage ?

    Toi au moins tu voyages

    Quand ton ami le vent

    Te pousse nonchalant

    Bien au-dessus des villes

    Jusqu'au-delà des îles...

    Moi, triste ciel immobile

    Pauvre décor inutile

    Je regarde l'astre d'or

    Qui tourne, tourne encore

    Et quand descend la nuit

    Ô combien je m'ennuie

    De n'être qu'une toile

    Où brillent les étoiles

    Je suis ciel, pas nuage

    C'est tellement dommage...

     

    Quand ils eurent parlé

    je me suis éveillé

    Et dehors ô merveille

    Brillait un beau soleil...


    Dans un coin de ciel bleu

    Paisible et silencieux

    Un petit nuage blanc

    Passait tout doucement.

     


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