• Sauvages - Mélanie Wallace -

    Il n'y va pas de main morte, celui qui a écrit la quatrième de couverture de "Sauvages" ! Je le cite : Avec ce premier roman inouï de beauté, splendide méditation sur la perte, la douleur et l'étrangeté, Mélanie Wallace s'impose comme l'une des voix les plus fortes et singulières des lettres américaines! Rien que ça ! Forcément, la quatrième de couverture, elle est là pour allécher le chaland, séduire le gogo et faire vendre ! Ainsi va le commerce, même en littérature.  La réalité est tout autre, c'est moi qui vous le dis, puisque je viens de lire Sauvages. De quoi s'agit-il ?  Si Jacques Chirac ne l'avait pas prononcé en d'autres circonstances, il dirait qu'on a là un roman abracadabrantesque ! Rien ne tient debout dans cette histoire . Le fond du décor est celui, râpé jusqu'à la corde, de l'Ouest américain après la guerre de Sécession. Y a des indiens ( les sauvages) et y a un poste avancé, perdu quelque part dans cette immense contrée désertique... Des soldats fourbus, dépenaillés et goulus de whisky, un commandant de poste qui a abdiqué son commandement en même temps qu'il a abandonné toutes ses illusions... Les choses vont donc à vau l'eau dans ce cantonnement... Il ne se passe rien, rien que la saleté d'un quotidien sans gloire ; et puis un jour, une patrouille revient au poste en ramenant deux femmes blanches après les avoir libérées des sauvages qui les avaient capturées quelques années plus tôt ! Là, le roman commence vraiment, c'est à dire qu'il se met à patiner lamentablement jusqu'au mot fin, qu'on attend avec une grande impatience et qu'on aperçoit enfin avec un immense soulagement, étonné soi-même d'avoir tenu jusque là ! L'ambition de l'auteur, Mélanie Wallace,  est de nous raconter l'existence pitoyable et douloureuse d'une des deux femmes, Abigail Buwell, qui semble être devenue elle-même une sauvage au contact des sauvages... L'auteur s'attache aussi à nous dépeindre Robert Cutter, le commandant désabusé du poste avancé... Mais tout cela est écrit, ou plus exactement décrit, sans la moindre émotion, sans suspense, rien que du factuel, des faits alignés les uns derrière les autres... On n'entre jamais dans l'histoire, on n'éprouve ni compassion, ni peur, ni émotion, rien : on lit, on s'acharne à lire, on se dit que ça va devenir intéressant... enfin... peut-être. et puis non, ..les pages succèdent aux pages, on a l'impression de lire cent fois les mêmes choses : Abigail qui lacère ses vêtements... le commandant qui écrit à sa femme... Abigail qui se coupe les cheveux à grands coups de ciseaux en s'entaillant le cuir chevelu... Pour pimenter le tout, on ajoute de la putréfaction, un accouchement, un bébé qui meurt et dont on place le cadavre sur un toit, où il est dévoré par les vautours, un commandant traduit en cour martiale, un cheval bleu qui meurt (pas dans les bras de sa mère, mais ça se veut poignant quand même) !!! Abracadabrantesque, je vous le disais ! Rien n'est crédible dans cette histoire qui ne sait même pas évoquer les paysages, qui ne sait même pas nous faire vivre les sentiments des personnages. C'est une écriture fadasse et désincarnée ! En voici un passage ;

    "Un long moment s'écoula avant que je puisse saisir ce qu'il me disait, et un moment plus long encore avant que je réussisse à me relever ; mais quand j'eus retrouvé un peu de bon sens, le lieutenant qui commandait aux soldats me demanda si une certaine Abigail Buwell se trouvait parmi les sauvages, et je lui répondis que c'était en effet le cas. Le lieutenant parut troublé par ma réponse ; j'appris ensuite que les sauvages avaient tenté de le convaincre qu'il n'y avait pas d'autre captive parmi eux. Les sauvages venaient de se faire prendre en flagrant délit de mensonge et risquaient de perdre la face si le lieutenant ne jetait pas tout le poids de ses arguments dans la balance, ce qu'il fit."

    Qu'est-ce que je vous disais ! Le style est linéaire, froid et descriptif, plat avec une surcharge lourde de "que"... Ce n'est pas parce que ça parle d'un commandant qu'il faut abuser des subordonnées !!!...  Et pourtant, l'auteur partage sa vie entre New-York, l'île de Myloi au pied des montagnes du sud de la Grèce, et Paris ! Rien que ça !!! Hein ! C'est autre chose que vos deux semaines de congés payés aux Sables d'Olonne sous la pluie !.... Il faut donc croire que beaucoup de lecteurs ont acheté son  bouquin ! Tous ces gogos ont fait comme moi, ils se sont laissé piéger par la quatrième de couverture ! Au moins, vous, ne faites pas la même connerie !  Au fond, la dernière phrase du livre résume très bien ce qu'est tout le roman : "Ce pourrait être n'importe quoi ou rien du tout."  Alors bon,  lisez autre chose, conseil d'ami !


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