• Floride, film de 2015

    Floride, film de Philippe Le Guay, 2015

    Acteurs : Jean Rochefort, Sandrine Kiberlain,

    Le sujet du film est grave puisqu’il s’agit de la maladie d’Alzheimer, devenue très à la mode, comme le furent au cinéma, il y a quelques paires d’années déjà, le divorce, l’avortement, le sida…  Alors vas-y Toto maintenant ! Place à Alzheimer au cinoche ! Bien entendu, comme tous les sujets de société, la maladie d’Alzheimer est un sujet sensible, alors le réalisateur a fait gaffe : attention au voyeurisme, attention au respect de la dignité humaine, attention à la pudeur du spectateur, attention à tout ! Et à vouloir naviguer entre tous ces écueils, il s’est pris les pieds  dans le tapis et s’est cassé la gueule, en restant, faute de courage, dans un petit conformisme gentillet. Le film est donc une suite de petites scènes, avec un fil conducteur : la Floride. La Floride car le vieux (qu’on ne dit jamais gâteux) ne jure que par sa fille qui vit en Floride… Floride, comme la voiture décapotable Renault que le vieux possédait autrefois, Floride enfin, comme le jus d’orange exigé par le gâteux, qui refuse avec indignation le jus d’oranges d’Espagne ! … Et donc, on voit le vieillard déconner à maintes reprises, à propos de tout et n’importe quoi : il refuse d’admettre son état…. refuse qu’on l’aide… fait des achats un peu stupides… dit quelques gros mots sexuels (bite, couille baise !)… ne reconnaît pas certains lieux… confond les dates… Mais tout ça est finalement terriblement édulcoré. Jamais rien dans ce film qui puisse trop déranger le spectateur : Rochefort est tout de même capable de paroles sensées, il ne pisse pas dans son froc, pas de caca partout non plus, il accepte de se nourrir à peu près correctement, et n’est pas très méchant avec son entourage, juste emmerdant. Bref, tous les côtés les plus sales et les plus durs, et donc les plus vrais de la maladie d’Alzheimer, ont été soigneusement évités ici. Le film ressemble à ces camemberts, tellement pasteurisés pour éviter tous problèmes éventuels, qu’ils n’ont plus aucun goût. Et comme toujours au cinéma, le réalisateur  a évité soigneusement de choisir son « vieux » parmi les ouvriers ou les petites gens de la France profonde qui vivent en HLM ou dans un bout de ferme sordide ! Notre héros vit dans une vaste maison de famille au milieu d’un paysage grandiose, c’était un grand capitaine d’industrie, et il n’a aucun problème d’argent, sa fille Carole dirigeant désormais l’usine de papa. En résumé, on a un film assez ennuyeux, un film qui se traîne de plan en plan, où il ne se passe pas grand-chose, hormis l’inexorable évolution qui va conduire le vieillard vers la maison de retraite. Ce n’est pas un film, mais un diaporama soft. Mais heureusement, un diaporama superbement interprété par Jean Rochefort et par Sandrine Kiberlain. Sans ces deux acteurs, je quittais la salle au bout d’une demi-heure…


  • Commentaires

    1
    Sophie
    Vendredi 21 Août 2015 à 09:12
    Je n'ai pas vu le film, aussi je ne porterai aucun jugement sur celui-ci. Mais je peux dire que seuls ceux qui ont été confrontés à cette maladie peuvent en parler, et jamais au grand jamais, ils n'utiliseraient le mot "gâteux". Et cette maladie évolue lentement et par à-coups. Si le réalisateur avait montré la suite, c'eut été un documentaire médical.
    2
    robertcri
    Vendredi 21 Août 2015 à 18:19
    Nous vivons les temps de l'euphémisme détestable ! les vieux, on le sait, deviennent gâteux, on le sait depuis des siècles, il n'y a rien de péjoratif là-dedans ! Mais on s'achète une bonne conscience à bon compte ! Avant on gardait le vieux gâteux chez soi et on sen occupait ! maintenant, on s'en débarrasse dans une maison de retraite..mais on l'appelle Allzheimer, pour lui fabriquer une fausse dignité ! Pitoyable !
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    3
    Sophie
    Lundi 24 Août 2015 à 20:09
    C'est bien ce que je disais ; tu ne connais rien à rien. Et je vais être bien bonne avec toi, je souhaite que tu restes dans cette ignorance bénie qui te garde hors de la réalité.
    4
    robertcri
    Lundi 24 Août 2015 à 21:12
    Que nenni, chère Sophie !! Deux de mes proches sont atteints ! L'un de la maladie d'Alzheimer avec démence sénile ! et l'autre un parkinsonien ! Je connais donc très bien les terribles réalités que cache soigneusement le cinéaste, qui s'en tient à un ersatz de maladie, pour rendre presque sympathique une déchéance qui est odieuse ! amitiés
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