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    SAINT-CLOUD<o:p></o:p>

    Balade du 18 mai 2006, avec les anciens des écoles d’Ivry<o:p></o:p>

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    Saint-Cloud est une commune située à cinq kilomètres à l’ouest de Paris, dans le département des hauts-de-Seine. Le nom de la ville provient de Clodoald, qui était un petit-fils de Clovis. Craignant d’être tué par ses oncles pour des questions d’héritage, Clodoald (Troisième fils de Clodomir, fils aîné de Clovis) s’était réfugié dans un petit village de bûcherons et de pêcheurs : Novigentum.  Ordonné prêtre, il y édifia un monastère, où il mourut le 7 septembre 560, âgé de 38 ans. Deux siècles après sa mort, la bourgade prit le nom de Sanctus Clodoald, qui devint Saint-Cloud. Un os de l’avant-bras de Saint-Cloud, sauvé de la Révolution par une institutrice, Marie-Geneviève Pottée, est aujourd’hui conservé dans une châsse de bronze doré, située dans l’autel de la chapelle de Saint-Cloud, près de la porte d’entrée de l’église, à gauche.<o:p></o:p>

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    EGLISE SAINT-CLODOALD :<o:p></o:p>

    Elle est édifiée à l’emplacement de l’ancien monastère bâti par Clodoald. Les vestiges du monastère sont visibles place de l’Eglise. L’entrée de l’église était autrefois la chapelle Notre dame des Sept Douleurs. On y trouve une colonne à la mémoire de Marie-Antoinette, et l’orgue Cavaillé-Coll dont le titulaire fut  Charles Gounod. <o:p></o:p>

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    PARC DE SAINT-CLOUD<o:p></o:p>

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    L’histoire commence là en 1577, lorsque Catherine de Médicis offrit à son fidèle écuyer, nommé Jérôme de Gondi, l’hôtel d’Aulnay et treize arpents de terre sur le coteau de Saint-Cloud. Jérôme Gondi accroît encore sa fortune au décès de son oncle, le financier Jean-Baptiste de Gondi. Les lieux, somptueux, sont fréquents par la Cour. Pourtant un drame se déroule à Saint-Cloud : le 1er août 1589, le roi Henri III est assassiné par le moine ligueur Jacques Clément. En 1655, la propriété passe aux mains d’Hervart, Intendant des Finances de Louis XIV. Mais Mazarin le contraint à vendre le domaine en 1658 à Monsieur, Duc d’Orléans, frère du Roi. Louis XIV accroît ainsi sa mainmise sur l’ouest parisien. Monsieur fait agrandir le château ; l’architecte Lepautre conçoit un bâtiment en U. Le Nôtre aménage les jardins. La deuxième épouse de Monsieur, la Princesse Palatine, Elisabeth-Charlotte de Bavière, se plaît beaucoup à Saint-Cloud, même après la mort de Monsieur en 1701. Plus tard, en 1785, Louis XVI achète Saint-Cloud pour Marie-Antoinette. En 1799, Napoléon organise son coup d’Etat à Saint-Cloud, où étaient le conseil des cinq cents. Plus tard encore, en 1801, Napoléon Consul fera de Saint-Cloud sa résidence, après avoir racheté les terrains qui avaient été vendus au moment de la Révolution. Le 2 avril 1810, il célèbre ici son mariage civil avec Marie-Louise. Après le désastre de 1815, les jardins sont réaménagés par Louis XVIII puis Charles X. Le 2 décembre 1852, Napoléon III est nommé empereur à Saint-Cloud. Le château de Saint-Cloud est incendié en 1870, et ses ruines seront rasées en 1891.<o:p></o:p>

    Aujourd’hui, il reste un domaine de 460 hectares. La propriété de Villeneuve l’Etang, acquise par Napoléon III, et dont le château a été démoli en 1889, a été coupée du reste du domaine en 1939, par la percée de l’autoroute de l’Ouest.<o:p></o:p>

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  • Visite de la manufacture des Gobelins le 1er décembre 2005<o:p></o:p>

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    En 1443, Jehan Gobelin installe une teinturerie au faubourg Saint-Marcel, hors de Paris, sur les bords de la Bièvre. Elle est vendue en 1601 à des teinturiers Flamands spécialistes de l’écarlate. Mais c’est Colbert qui va donner son essor à l’entreprise en rachetant la teinturerie, et en l’enrichissant de nombreux corps d’état : la Manufacture des Gobelins est créée, les bâtiments agrandis, avec jusqu’à 250 lissiers, et des ébénistes, peintres, statuaires, le tout à l’usage exclusif des demeures royales. Lebrun donna aux artisans un véritable statut d’artistes. Aujourd’hui, il reste 35 lissiers dans les ateliers, dont la production, résolument contemporaine, est réservée entièrement à l’Etat ou aux cadeaux diplomatiques.<o:p></o:p>

    Nous avons visité un atelier de haute lisse (à métiers Vaucanson verticaux), ainsi qu’un atelier de basse lisse (métiers horizontaux), appréciant l’habileté des lissiers, croisant à l’aide de broches les fils de trame avec les fils de chaîne pour donner naissance aux motifs de la tapisserie. Une visite intéressante, à la découverte d’une longue tradition où se conjuguent l’art, le savoir-faire et la plus haute qualité.<o:p></o:p>


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                             L’HAY-LES-ROSES<o:p></o:p>

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    Ce 29 mai 2001, c’est ma toute première sortie avec les anciens des écoles d’Ivry-sur-Seine ; ils ont une amicale, très ancienne, fondée en 1925, à laquelle je viens d’adhérer, en payant comme il se doit ma cotisation annuelle, 100F. <o:p></o:p>

    Au programme aujourd’hui : La roseraie de L’Hay-Les-Roses… Les anciens d’Ivry ont une tradition : si en France tout finit par des chansons, pour les anciens d’Ivry, tout commence par un repas ! C’est ainsi que nous nous retrouvons rue Bourgeot, une petite voie du centre de l’Hay. Nous nous engouffrons au numéro 12, au restaurant « Zéro de conduite » »… dont l’enseigne, malgré une apparence trompeuse, n’a rien à voir avec notre passé scolaire qui fut évidemment studieux et sérieux !!! En fait, le patron des lieux est un passionné d’automobiles anciennes, et les murs de l’établissement ne sont qu’une vaste fresque dédiée aux voitures du temps jadis… Les murs sont décorés de phares, de calandres, d’affiches… Les marques les plus prestigieuses s’y côtoient : Mercédès-Benz, Hotchkiss, Delahaye, Delage… Les anciens me réservent un accueil chaleureux, avec gentillesse et simplicité ; désormais leur table est devenue aussi la mienne… Nous déjeunons de copieuses salades composées, arrosées d’un rosé frais et gouleyant, idéal par cette belle journée de printemps, ensoleillée et chaude… Après ce bon repas, allons respirer le parfum des roses, c’est à deux pas… Suivez le guide… Et de fait nous l’avons suivi, parcourant les allées fleuries et embaumées à sa suite, et voici ce qu’il nous a raconté :<o:p></o:p>

    Tout d’abord, c’est l’impératrice Joséphine qui consacra, comme ornement privilégié du jardin, la rose, qu’auparavant on adoptait ou rejetait selon les caprices du moment…<o:p></o:p>

    Collaborateur de Boucicaut, Jules Gravereaux, comme son inspiratrice du début du siècle, aime les roses, au point de réunir une collection sans équivalent à l’époque, au point aussi de se  trouver assez rapidement débordé par l’amoncellement des ses trésors…C’est pourquoi il décide de créer la roseraie… <o:p></o:p>

    Le terrain sur lequel est implantée la roseraie a été acquis en 1892 par Jules Gravereaux.  Il fait appel à un architecte-paysagiste, Edouard André, pour créer le premier jardin dédié à la rose. C’est la première fois qu’un jardin est dédié à une fleur unique, Gravereaux y présente, à partir de 1894, sur 1,75 hectares, sa riche collection de roses ( plus de 3000 variétés en 1900) Toutefois, pour en assurer la pérennité, ses héritiers vendent la roseraie au département en 1937. Depuis, c’est la commune qui en assure la gestion. Aujourd’hui, en déambulant dans les allées, on accomplit un véritable voyage, dans l’espace bien sûr, mais aussi dans le temps ; en effet, une allée est consacrée à l’histoire de la rose : on peut y voir les ancêtres sauvages du rosier, notamment l’églantier ; on y contemple aussi les roses très anciennes, celles qui étaient connues au temps de Ronsard, telles les Rosa Gallica ( roses galliques) : leur particularité est double : elles sont extrêmement parfumées, mais ne fleurissent qu’une seule fois par an. Seules ces roses étaient connues en France jusqu’au 19è siècle, à l’exception d’un rosier jaune (rosa lutea) venu probablement du Proche-Orient et cultivé en France à partir du 12è siècle. Au moment de la Révolution française, en 1789, furent introduites d’Extrême-Orient deux variétés : le rosier à odeur de thé, et le rosier du Bengale, qui apportaient des caractéristiques résolument nouvelles ; en particulier, ils « remontaient » c’est-à-dire qu’ils fleurissaient plusieurs fois par an. Croisés avec nos anciens rosiers galliques, ils donnèrent les premiers « hybrides de thé »  et « hybrides de Pernet », ancêtres de nos rosiers actuels remontants à grandes fleurs… Dans d’autres allées, les roses sont groupées par catégories homogènes : les rosiers anciens, les rosiers grimpants, les rosiers contemporains… On peut voir des exemplaires de la rare « rose bleue » à la teinte délicate mais approximative, tirant sur le mauve, et la « rose noire », dont les fleurs sont en fait d’un grenat très sombre… Tant d’autres encore… L’exubérance des formes, la profusion des couleurs et la prodigalité des parfums enchantent les visiteurs… Mais la roseraie, c’est aussi un lieu d’échanges, de rencontres internationales entre scientifiques, botanistes, rosiéristes et spécialiste de l’hybridation… Notons enfin qu’une autre commune mérite d’être associée à l’Hay : c’est Mandres-les-Roses, en Seine-et-Marne. C’est là qu’un nommé Berne introduit la culture de la rose en 1775. C’est à Mandres-Les-Roses que sont cultivés les rosiers qui sont ensuite installés dans la roseraie de l’Hay… A l’entrée du parc, une salle propose des photographies de l’histoire de la roseraie, ainsi qu’un film retraçant le passé de la roseraie… Mais la roseraie ne se raconte pas bien : il faut la voir, il faut la respirer… Alors, en guise de conclusion, je me bornerai à une brève incursion dans le pays de la littérature, en évoquant quelques lignes ou quelques mots par lesquels écrivains ou poètes de toutes les époques ont célébré la rose…<o:p></o:p>

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    BAÏF           : Rose ne naît pas sans piquerons<o:p></o:p>

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    RONSARD : Mignonne, allons voir si la rose…<o:p></o:p>

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    RONSARD: Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie<o:p></o:p>

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    MALHERBE :  Et rose elle a vécu ce que vivent les<o:p></o:p>

                           roses, l’espace d’un matin. <o:p></o:p>

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    AGRIPPA D’AUBIGNE : Une rose d’automne est plus<o:p></o:p>

                                              qu’une autre exquise…<o:p></o:p>

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    ROBESPIERRE : Je vois l’épine avec la rose<o:p></o:p>

                                 Dans les bouquets que vous m’offrez.<o:p></o:p>

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    LAMARTINE : Cueillons, cueillons la rose au matin de<o:p></o:p>

                             la vie.<o:p></o:p>

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    Théodore de BANVILLE : Et j’ai trouvé des mots <o:p></o:p>

                       vermeils pour peindre la couleur des roses.<o:p></o:p>

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    Marcelline DESBORDES-VALMORE : J’ai voulu ce matin te <o:p></o:p>

                                                       rapporter des roses.<o:p></o:p>

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    Victor HUGO : Viens, respire avec moi l’air<o:p></o:p>

                                 embaumé de roses.<o:p></o:p>

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    Gérard de NERVAL : Où sont les buissons de roses qui <o:p></o:p>

                                entouraient la colline ?<o:p></o:p>

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    Paul VERLAINE : Ah, quand refleuriront les roses de<o:p></o:p>

                                  septembre ?<o:p></o:p>

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    Jean MOREAS : Les roses que j’aimais s’effeuillent<o:p></o:p>

                               chaque jour.<o:p></o:p>

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    Tristan DEREME : Et que pour vous les heures soient<o:p></o:p>

                                   des roses sur la tige du temps…<o:p></o:p>

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  • LE MUSEE DES ARTS ET METIERS<o:p></o:p>

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    Le mardi 5 février 2002<o:p></o:p>

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    RDV à 13h30, au 60 rue Réaumur…<o:p></o:p>

    Parti à midi du Plessis-Trévise, j’arrive au Châtelet peu avant 13 heures… Temps très doux, mais avec beaucoup de vent, et de gros nuages noirs sur fond de ciel gris, il tombe quelques gouttes. Je connais mal le quartier de la rue Réaumur, cette rue dont on ne sait jamais si elle est dans le 3è ou le 2è arrondissement… Au numéro 60, d’ailleurs non indiqué, s’ouvre la cour du musée des Arts et Métiers, qui jouxte le  Conservatoire National des Arts et Métiers (le CNAM). A l’évidence, tout a été rénové et c’est superbe. Là où s’élevaient des façades noires et austères, il y a maintenant de superbes bâtiments en pierre de taille, avec des toitures de tuiles mosaïques ou d’ardoise… En fait, il y avait ici autrefois une abbaye… Dès 710, des écrits font mention à cet emplacement une église, l’église Saint-Martin-des-Champs, qu’on retrouve en 1060 dans une lettre du roi Henri 1er confirmant les droits d’une communauté de chanoines Augustiniens.<o:p></o:p>

    En 1150, s’y installe une communauté bénédictine.<o:p></o:p>

    Ce n’est que plus tard, au 18è siècle, que les lieux deviendront un musée, avec les apports de Vaucanson.<o:p></o:p>

    Le musée des Arts et Métiers présente un grand nombre d’objets liés au progrès des sciences et des techniques, dans tous les domaines : instruments de mesure, transports, communications, outils et machines, physique et chimie, aviation, télévision et radio, ainsi que tous matériaux, du béton à la porcelaine, en passant par la brique, le verre ou les matières plastiques…<o:p></o:p>

    Il faut noter que pendant très longtemps, la science et la technique ont été nettement séparés… Il y avait d’un côté des savants, des chercheurs, se préoccupant des progrès de la science, de l’autre des « techniciens », même si on ne les appelait pas encore ainsi : artisans divers qui maintenaient ou développaient des savoir-faire et des techniques dans toutes sortes de domaines… Mais les deux univers de la science et de la technique s’ignoraient, avec d’ailleurs une sorte de mépris réciproque : le fameux fossé entre les intellectuels et les manuels... En sorte que pendant longtemps les progrès scientifiques et les progrès techniques ont été en grande partie indépendants. Aux 16è et 17è siècles par exemple, il  y a eu beaucoup de progrès scientifiques, mais pas grand-chose dans le domaine technologique ; il faut attendre le 18è siècle pour que naisse enfin une coopération entre sciences et techniques ; la première illustration en est la Grande Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, où savants et techniciens unissent leurs savoirs dans un ouvrage rassemblant les sciences et toutes les techniques connues alors… C’est en quelque sorte la naissance de l’ingénieur, sorte de synthèse entre les deux mondes : un intellectuel préoccupé de techniques… <o:p></o:p>

    Visite du musée : On commence par le 2è étage, surmonté d’une superbe charpente du 18è siècle. Diverses salles présentent dans des vitrines le champ immense des techniques… Avançons dans ces nobles travées :<o:p></o:p>

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    -         l’astrolabe : cet instrument de forme cylindrique a été inventé plusieurs siècles avant JC : il permet de connaître la latitude du lieu où on se trouve, par l’observation de la hauteur des astres au-dessus de l’horizon. Il a été beaucoup utilisé par les Arabes. Il présente cependant un inconvénient important : il est quasiment inutilisable sur un bateau, car il exige une immobilité absolue ! D’autres instruments permettront de résoudre cette difficulté : l’octant et le sextant, dans lesquels on utilise un miroir qui renvoie une image que l’on doit faire coïncider avec un repère…<o:p></o:p>

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    -         Le laboratoire de Lavoisier : On y voit entre autres des balances d’une très haute précision ; en effet, Lavoisier a beaucoup travaillé sur les gaz, il a découvert l’oxygène. Par ailleurs, c’est lui qui a découvert l’explication de la combustion ; avant, on considérait que le feu était un des 4 éléments, avec l’eau, la terre, l’air… Lavoisier montre que, contrairement à une idée reçue, un corps ne s’allège pas en brûlant ! Les cendres sont plus légères que la bûche, mais si on pèse tout : le bois, mais aussi les gaz de combustion, le poids total reste le même, et rien ne se perd : c’est la loi de conservation des masses ; Lavoisier prouve que la combustion est une simple combinaison chimique avec de l’oxygène…<o:p></o:p>

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    -         Le système métrique : Avant la Révolution, il existait en France plusieurs unités de monnaie, ainsi que plusieurs systèmes de mesure ; le drap de Paris, le drap de Rouen, le drap de Lyon, n’étaient pas mesurées avec les mêmes unités ! D’où un frein important dans les transactions et des conversions fastidieuses. L’Ancien Régime connaissait ces difficultés et avait tenté sans succès d’harmoniser le système de mesure : il avait constamment échoué, en raison de vives oppositions de tous ceux qui avaient intérêt à conserver l’ancien système et qui, de toute façon, refusaient d’adopter le système du voisin… La grande idée des Révolutionnaires a été, pour mettre un terme à ces jalousies de clocher, de proposer un étalon à l’échelle de l’humanité : le mètre, défini comme une partie de la circonférence de la terre ! La mesure s’est faite par triangulation(1), entre Paris et Barcelone.<o:p></o:p>

    -         (1) la triangulation est basée sur le fait que, dans un triangle, si je connais un angle et l’un des côtés, je peux connaître la longueur des autres côtés. Donc, si dans la nature, je vise au loin un clocher dont je connais la hauteur, et que je mesure l’angle entre l’horizon et le sommet du clocher, je peux connaître la distance qui m’en sépare…<o:p></o:p>

    -         Vitesse de la lumière : Elle a été mesurée par Foucault, grâce aux instruments présentés au musée. Foucault fait passer sur un même miroir tournant très vite deux rayons lumineux : l’un direct, et l’autre réfléchi et ayant parcouru une plus grande distance. Il mesure l’angle fait par les deux rayons, et en déduit la vitesse de la lumière : un peu moins de 300 000 kilomètres par seconde…<o:p></o:p>

    -         Les machines de Vaucanson : Vaucanson est un spécialiste des automates ; à cette époque, des chercheurs essaient de reproduire les mouvements de la vie en fabricant des automates : jeune fille au piano, saltimbanque, oiseaux sifflant dans une cage… La seule préoccupation alors est de distraire la noblesse. Mais Vaucanson, le premier, a l’idée d’appliquer ces principes à l’industrie ; il observe que, sur les métiers à tisser, les artisans effectuent un grand nombre de gestes, mais toujours relativement simples et identiques ; et surtout, il voit que ces gestes n’ont rien d’intelligent, ils sont une simple succession de mouvements précis ; il voit aussi que de nombreuses erreurs se produisent : l’homme se trompe en oubliant un geste, ou en faisant deux fois le même, ou en  se trompant dans l’ordre… Vaucanson imagine alors des machines, dans lesquelles tous les gestes sont automatisés, programmés par un rouleau perforé qu’il suffit de faire tourner à l’aide d’une manivelle : travail d’une qualité parfaite, travail plus rapide car si l’homme n’a que deux mains, la machine peut en avoir plus, plus rapide aussi car la machine ne se fatigue pas… Toute l’idée de notre moderne « robotisation » est déjà en marche… Mais Vaucanson va échouer, et ses machines vont être cassées par les ouvriers qui n’en veulent pas, voyant que là où il fallait dix hommes, deux suffiront désormais ! Rien de nouveau sous le soleil !…<o:p></o:p>


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                Du Parc Montsouris à la Butte-aux-Cailles

                                             

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    Il pleuvait hier, mais le soleil brille ce samedi 28 juillet 2001, le temps est idéal pour cette balade parisienne. La promenade d’aujourd’hui a pour point de départ le boulevard  Jourdan, devant la sortie de la station RER « Cité universitaire ». Nous y arrivons vers 9h30, ce qui  laisse le temps d’une courte promenade pédestre dans les allées verdoyantes et vallonnées du parc Montsouris, avant le rendez-vous fixé à 10 heures ; il ne fait pas encore trop chaud, un restant de brise matinale nous rafraîchit… Allez !… Comme d’habitude, suivons le guide et ses pas ! Un mot d’abord sur le parc Montsouris ; ce parc occupe l’emplacement d’anciennes carrières de calcaire, d’abord exploitées à ciel ouvert puis dans des galeries souterraines au 19è siècle. Le sous-sol, particulièrement instable, rendait impossible tout projet immobilier. En outre, avec Napoléon III, Paris se dote, pour la première fois, d’un projet global et cohérent de politique urbaine, au terme de laquelle il est prévu d’entourer Paris de 4 grands parcs ; à l’est et à l’ouest, il y a déjà le Bois de Vincennes et le Bois de Boulogne… Dans ces conditions, l’ingénieur Alphand va créer deux nouveaux parcs : au nord, les Buttes Chaumont, au sud le Parc Montsouris, inauguré en 1869 ; le jour de l’inauguration, le lac artificiel, alimenté alors par le viaduc d’Arcueil, se vida ! Et l’ingénieur chargé de sa mise en oeivre se suicida ! élaboré selon la mode des jardins anglais, il est vallonné et s’articule en vastes clairières irrégulières destinées à mettre en valeur des arbres isolés ou des groupes d’arbres ou d’arbustes… Sa superficie est de 19 hectares. En face, nous parcourons la Cité Universitaire ; Celle-ci, destinée au logement des étudiants du monde entier, comprend un grand nombre de pavillons, dont chacun représente un pays, mais aussi un style d’architecture. La Cité Universitaire fut construite à partir de 1922, à l’initiative notamment de l’industriel Deutsch-de-la-Meurthe et de Paul Appell, recteur de l’Académie de Paris. Tous deux d’origine alsacienne, ils avaient été particulièrement marqués par les ravages de la première guerre mondiale ; il estimaient que pour éviter le retour d’un tel conflit, il convenait de promouvoir la formation de haut niveau de tous les peuples, et de faire en sorte que les étudiants du monde entier puissent se côtoyer, et étudier au calme, à l’écart du centre ville ; la Cité Universitaire est la réponse concrète apportée à cette préoccupation humaine et philosophique. C’est la raison pour laquelle, dans les divers pavillons, les nationalités sont mélangées délibérément : ainsi il n’y a pas que des américains au pavillon des Etats-Unis, et des quotas sont institués afin que les pavillons hébergent des étudiants provenant de pays très divers…La Cité Universitaire ne ressortit pas du Domaine Public mais relève d’une fondation. Nous parcourons quelques-une de ses allées ; le pavillon principal, construit par l’architecte Bechmann, reprend le style du 17è siècle. Plus loin se dressent les nombreux pavillons de la Fondation Deutsch de la Meurthe, autour d’un beffroi non religieux ; l’ensemble est de style anglo-saxon avec des bow-windows, et le rappel des régions du nord est suggéré par le beffroi… Nous rejoignons le boulevard Jourdan, et pénétrons dans le Parc Montsouris, suivant le trajet du sentier de Grande Randonnée GR 10. Dans une allée, nous passons devant la mire du méridien de Paris, qui répond à la mire située sur la Butte Montmartre. Plus loin, un ensemble statuaire rappelle le passé du lieu : le monument, élevé à la mémoire de ceux qui ont péri dans les carrières, représente un mineur portant le corps d’un de ses camarades, tué dans une galerie… Nous sortons du parc par la rue de la Cité Universitaire, juste en face d’un immeuble 1930 dû à l’architecte Rouchpitz ; l’immeuble est composé d’appartements et d’ateliers d’artistes ; tout en haut, l’appartement avec terrasse sur le ciel était celui qu’occupait l’aviateur Jean Mermoz en 1936, au moment de sa disparition… Rue d’Arcueil, nous pénétrons dans la minuscule rue Liard, qui abrite des petits pavillons et des ateliers d’artistes… Nous empruntons ensuite la rue Auguste Lanson, bordée d’immeubles très laids des années 60, en pensant toutefois que cette rue suit, à peu près, le trajet qui était celui de la Bièvre, et qu’on repère en particulier grâce à la présence des peupliers qui longeaient la rivière et dont certains subsistent encore… Nous arrivons ainsi à la Cité Florale, une suite de rues champêtres aux noms de fleurs : rue des glycines, rue des iris… Partout ce ne sont que de charmants pavillons, avec leurs jardinets fleuris… On se croirait dans une banlieue semi-rurale… A vrai dire ce n’est pas très étonnant : en effet, ce quartier, aujourd’hui parisien, faisait partie jusqu’en 1860, de la commune de Gentilly, et a conservé son caractère banlieusard… Un peu plus loin, à l’angle de la rue de l’Espérance et de la rue de Tolbiac, nous faisons une halte dans un café, pour écouter l’histoire de la Butte-aux-Cailles, quartier que nous allons ensuite découvrir… Notre guide lit un article écrit au siècle dernier par Pétrov, un journaliste russe : après avoir ironisé sur les Parisiens, vissés à leur asphalte, incapables de quitter leur ville, et qui considèrent que Paris est le seul centre du monde, Pétrov en vient à décrire le quartier de la Butte-aux-Cailles ; selon lui, c’est une zone épouvantable de masures délabrées, de galetas sordides, un bourbier putride, un tas d’immondices, une puanteur innommable de crasse corrompue !… Cette description tranche avec le quartier actuel, « branché » et artiste !… Contrairement aux apparences, il n’y a jamais eu de cailles sur cette butte ; en effet, l’historien Michel Roblin mentionne qu’en 1543, un certain sieur dénommé Pierre Caille acheta un grand domaine de vignes situé ici ; c’est de cette origine que provient le nom de « Butte aux Caille », c’est à dire la butte appartenant aux « Caille » Cette butte faisait partie, jusqu’en 1860, de la commune de Gentilly. Elle fut, après 1848, le quartier des chiffonniers et des ouvriers du cuir ; elle prit une part très active aux côtés des Communards en 1871. En 1783, près d’un siècle plus tôt, c’est là qu’atterrit la montgolfière partie du parc du château de la Muette, 9 km plus loin avec à son bord  Joseph Montgolfier, l’inventeur, ainsi que Pilâtre de Rozier… Les Montgolfier étaient une famille de papetiers d’Annonay… Il existe deux versions de l’origine de l’idée même de montgolfière… Selon la première, la plus romantique, le petit Joseph Montgolfier avait été amoureux d’une petite fille qui avait perdu sa maman ; et comme il vit qu’elle en était très triste, il lui fit une promesse : « Quand je serai grand, je te construirai un bateau pour que tu puisses la retrouver dans le ciel ! »… Une autre version, plus vraisemblable, rapporte que Joseph, rentré trempé après une grosse averse, avait enlevé sa chemise mouillée pour la mettre à sécher ; il attendait, lorsqu’il s’aperçut que sa chemise se soulevait devant la cheminée, gonflée par l’air chaud… Il en conçut l’idée de la montgolfière et fabriqua divers modèles avec le papier des usines familiales… Plusieurs essais sont réalisés en province, mais finalement les frères, Joseph et Etienne le cadet, décident de venir à Paris. Le cadet, Etienne, est davantage « manager » que son frère ; il a davantage le sens de la communication, et sollicite l’autorisation de Louis XVI pour un vol avec passagers ; mais Louis XVI est réticent ; cependant, Etienne insiste, car c’est une compétition entre les Montgolfier et leur ballon à air chaud et Charles, qui crée dans le même temps le ballon à hydrogène…Finalement, le roi donne son accord… Parti du Château de la Muette, la montgolfière emporte deux passagers ; mais, péché de jeunesse, la montgolfière prend feu, et oblige à un atterrissage plus rapide que prévu, et qui a lieu à la Butte aux Cailles, très probablement à l’emplacement actuel de l’école Saint-Vincent-de-Paul, au numéro 49 de la rue Bobillot…<o:p></o:p>

    Notre balade nous conduit ensuite à travers les rues conduisant à la Butte aux Cailles… Rue Daviel, on peut voir une cité HBM construite par un prêtre au début du 20è siècle : elle comprend une série de maisonnettes accolées entourant un jardin central équipé de bancs ; le prêtre voulait que les gens soient bien logés et puissent communiquer et se rencontrer, sur des bancs, dans un jardin fleuri… Un peu plus loin, rue Vergniaud, nous entrons pour une courte visite dans le temple du Culte Antoiniste : c’est un culte théosophique, qui veut faire la synthèse de toutes les religions ; le Culte antoiniste est né en Belgique en 1910, et a été reconnu d’utilité publique par un arrêté royal du 3 octobre 1922. Ce n’est pas une secte, et il affirme n’avoir pas pour but de convertir, mais seulement de consoler, de guérir par la foi ; c’est une œuvre de charité morale, entièrement gratuite. La règle d’or est le silence ; on ne parle pas dans le temple, on se recueille et on prie… On lit, chaque dimanche matin, les textes écrits par Antoine, le fondateur… Ragaillardis par  notre intense et bref recueillement, silencieux comme il se doit, nous poursuivons la visite du quartier ; on est maintenant sur la Butte-aux-cailles : une petite place (Place de la Commune de Paris), des rues calmes et étroites qui font penser à des rues de village, avec des boutiques à l’ancienne, l’ensemble a beaucoup de cachet. Le quartier ne rassemble plus aujourd’hui chiffonniers et ouvriers, mais des gens appartenant aux milieux « branchés » : peintres, artistes, cinéastes, acteurs… Place Paul Verlaine, nous faisons une petite halte à la piscine de la Butte aux Cailles, à l’architecture typique des années trente… Le bassin est alimenté par de l’eau provenant d’un puits artésien… Encore quelques dizaines de mètres, dans un environnement curieux, sur cette butte où se côtoient des pavillons de banlieue et de gigantesques immeubles modernes, et on arrive Boulevard Auguste-Blanqui, fin de notre balade… Mais, après le départ du guide, Cricri et moi prolongeons notre promenade par un repas dans un petit restaurant du quartier… Enfin nous revenons à pied jusqu’au Parc Montsouris, où nous faisons une halte sur un banc, avant de nous plonger dans les entrailles étouffantes du RER qui nous ramène à la maison… C’est bien connu, les meilleures choses ont une fin… <o:p></o:p>

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                    L’ASSEMBLEE NATIONALE

                                                 
                            Samedi 21 juillet 2001

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    De même que la République plonge ses racines dans la monarchie, de même le Palais-Bourbon, siège de l’Assemblée Nationale, fut à l’origine un bâtiment éminemment aristocratique…En effet, il fut construit à partir de 1722, peu après la mort de Louis XIV, pour la duchesse de Bourbon, fille de Louis XIV et de Madame de Montespan, et qui avait épousé Louis, duc de Bourbon, petit-fils du Grand Condé. La construction fut édifiée dans une région alors campagnarde, sur des terrains que le marquis de Lassay avait conseillés à la duchesse de Bourbon… qui était par ailleurs sa maîtresse, depuis que la duchesse de Bourbon était devenue veuve du duc de Bourbon !…Fut construit également l’hôtel de Lassay… Cela correspond au fait que, après la mort de Louis XIV, le Régent quitte Versailles, qu’il trouve trop ennuyeux, pour s’installer à Paris…D’où la construction de ces hôtels ; d’ailleurs, cette époque voit la naissance puis l’essor du faubourg Saint-Germain, autour du Palais-Bourbon. La duchesse de Bourbon mourra criblée de dettes, et c’est Louis XV qui rachète le Palais-Bourbon, pour le donner au prince de Condé, petit-fils de la duchesse, et qui deviendra le chef de l’armée des Emigrés.<o:p></o:p>

    Le Palais Bourbon, de même que l’hôtel de Lassay, furent confisqués à la Révolution, comme « biens d’émigrés », son propriétaire le prince de Condé ayant quitté le territoire.<o:p></o:p>

    Elle servit d’abord à l’administration militaire, puis abrita l’Ecole centrale des Travaux Publics, future Ecole Polytechnique, avant de devenir une assemblée en 1795, pour abriter le Conseil des Cinq-Cents ; c’est à cette occasion que fut construit l’hémicycle, inauguré en 1798 ; le bureau du Président(Le perchoir) et la tribune de l’orateur datent de cette époque… En 1806, fut élaboré et présenté à l’Empereur Napoléon 1er le projet de la façade actuelle côté pont de la Concorde.<o:p></o:p>

    Au moment de la Restauration après 1815, le prince de Condé voulut récupérer ses biens…Il récupéra sans peine l’Hôtel de Lassay, qui avait conservé un usage d’habitation ; par contre, ce fut impossible pour le Palais-Bourbon qui restait « provisoirement » affecté à la Chambre des députés. Dans ces conditions, le prince loua son bien à la Chambre ! La République était locataire de l’aristocratie !… Finalement, le Palais fut acheté par l’Etat pour 5 millions de francs, en 1827. Puis des travaux importants furent entrepris, car la salle des séances menaçait ruine. Le nouvel hémicycle fut achevé en 1832, et une grande bibliothèque fut aménagée. L’hôtel de Lassay fut à son tour acheté par l’Etat le 14 avril 1843. Une galerie fut aménagée (la Galerie des Tapisseries), permettant de joindre l’Hôtel de Lassay, résidence du Président de l’Assemblée Nationale, et le Palais-Bourbon.  Ces lieux sont aujourd’hui toujours dans leur état d’origine. Et l’on peut profiter des vacances parlementaires pour les visiter… Allons-y :<o:p></o:p>

    -         Le Salon du Public : C’est la salle d’accueil ; le public est filtré, les cartes d’identité exigées, les bagages soumis à un examen aux rayons X, les visiteurs devant passer sous un portique de détection : la République prend des précautions avec les citoyens !…<o:p></o:p>

    -         La Rotonde d’Alechinsky : c’est le point de jonction entre la Galerie des Fêtes et le Palais-Bourbon. Les fresques ont été peintes en 1992 par Alechinsky, autour de cette inscription du poète Jean Tardieu : « Les hommes cherchent la lumière dans un jardin fragile où frissonnent les couleurs »<o:p></o:p>

    -         La Galerie des Tapisseries : Elle relie le Palais-Bourbon et l’hôtel de Lassay : superbes tapisseries : six de la manufacture de Beauvais, et trois de la manufacture des Gobelins. Eclairage par des lustres comportant des centaines d’ampoules<o:p></o:p>

    -         Salle des Pas-Perdus : Appelé aussi salon de la Paix, c’est l’endroit que le Président de l’Assemblée traverse avant chaque séance, au son du tambour, entre une double haie de gardes républicains. Au plafond, peintures d’Horace Vernet symbolisant la Paix, et rendant hommage à l’industrie, en exaltant la vapeur, les machines, les bateaux, les ingénieurs et les ouvriers…<o:p></o:p>

    -         Salle des Quatre-Colonnes : outre ses colonnes, elle comporte quatre statues qui proviennent de l’ancienne salle du Conseil des Cinq-Cents de 1795 ; elles représentent des législateurs de l’Antiquité :<o:p></o:p>

                  Caton : vers 180 av JC, sévères mesures contre le luxe, et prescrit la destruction de Carthage ( delenda est Carthago)<o:p></o:p>

                  Brutus : Conspiration contre César qu’il assassine en 44 av JC <o:p></o:p>

                  Lycurgue : fondateur au 9è siècle av JC du régime sévère de Sparte.<o:p></o:p>

                  Solon : vers 590 av JC, transforma la Constitution athénienne, et abolit la contrainte par corps.<o:p></o:p>

    -         Salon Delacroix : Il abritait le trône où venait siéger le roi Louis-Philippe pour ouvrir les sessions parlementaires…On peut y admirer de très belles peintures de Delacroix…<o:p></o:p>

     Rappel : en 1830, c’est la victoire des « libéraux » ; mais le roi, Charles X, veut modifier alors la loi électorale, il interdit certains journaux… La réplique est la révolution de juillet 1830 (les Trois Glorieuses) ; le peuple veut la république et le suffrage universel… Cependant les libéraux, souvent plus riches que les monarchistes, se méfient des changements, et font venir le duc d’Orléans, Louis-Philippe : il pouvait passer pour libéral, ayant été officier de la République pendant la révolution…La Fayette, le présente habilement au peuple, en proclamant : « Voici la meilleure des Républiques » !<o:p></o:p>

    Ainsi naît la Monarchie de Juillet, qui veut se montrer libérale (Philippe-Egalité, roi des Français !), mais qui va se révéler terriblement conservatrice, d’où la révolution de 1848.<o:p></o:p>

    C’est dans cet esprit que le Palais-Bourbon est réaménagé ; la peinture est confiée à Delacroix, qui passe pour libéral, on magnifie des thèmes « libéraux » : l’agriculture, l’industrie, mais aussi la justice, la guerre. Sur les pilastres, sont personnifiés les mers et les fleuves de France.<o:p></o:p>

    Le salon du Roi est le lieu de passage et de rencontre des députés de gauche.<o:p></o:p>

    -         Le Salon Pujol : Symétrique au salon Delacroix, il est le lieu de passage et de rencontre des députés de droite. Les plafonds sont peints en trompe l-œil par Pujol, dans des teintes gris clair, et représentesn la loi salique, les capitulaires de Charlemagne, et Louis-Philippe prêtant serment à la charte de 1830.<o:p></o:p>

    -         Salle des conférences : c’est la salle de lecture et de correspondance des députés, elle occupe l’emplacement de la salle à manger du prince de Condé. On y trouve le « piano », meuble constitué des casiers où les députés trouvent leurs messages.<o:p></o:p>

    -         La bibliothèque : Construite en 1830 par l’architecte Jules de Joly, elle abrite 7000 volumes (et 70000 dans les réserves) ; ses plafonds sont décorés par Delacroix ; d’un côté Orphée, porteur d’avenir, et Attila, porteur de mort…<o:p></o:p>

    La bibliothèque contient notamment l’original du procès de Jeanne d’Arc (celui de l’évêque Cauchon), le manuscrit de la Nouvelle Héloïse, ainsi qu’un exemplaire de la Constitution de 1791 annotée par Robespierre.<o:p></o:p>

    -         La Salle des Séances : C’est le célèbre hémicycle, reconstruit entre 1828 et 1832 par Jules de Joly pour remplacer celui du Conseil des Cinq-Cents. Il comprend les 577 places numérotées des députés.  Cependant, le bureau de l’orateur et le « perchoir » datent de 1795…<o:p></o:p>

    Précisions sur l’Hôtel de Lassay : C’est la résidence officielle des Présidents de l’Assemblée Nationale. <o:p></o:p>

    Il fut construit en même temps que le Palais-Bourbon. En effet, tandis que le Palais Bourbon était construit pour la duchesse de Bourbon, son amant, le marquis de Lassay, précisa : «  Je demanderai aux architectes quelques moments perdus pour élever furtivement auprès du Palais-Bourbon, un hôtel petit, simple, modeste, dont le mérite sera pourtant de rappeler, comme le strass donne l’idée du véritable diamant, le séjour de ma princesse » !<o:p></o:p>



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  • CHÂTEAU DE MONTE-CRISTO à Port-Marly -  mars 2009 <o:p></o:p>

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    Le château de Monte-Cristo est la résidence que se fait construire Alexandre Dumas père, en 1844, sur les coteaux de Port-Marly. Il avait découvert le site au hasard d’une promenade, alors qu’il habitait Saint-Germain-en-Laye.  Dans un parc de deux hectares, il demande à un grand architecte, Hyppolite  Durand, de bâtir une demeure de style Renaissance et gothique dans l’esprit romantique, et d’y adjoindre, sur une île, une bâtisse plus petite, le château d’If, qu’il réserve à l’écriture et où il reçoit ses innombrables conquêtes féminines. Le terrain contient de la glaise, et il faut d’énormes travaux pour le stabiliser. Le devis initial est de 48 000 francs, la dépense réelle dépassera les 200 000 francs ! Dumas mène ici grand train, reçoit d’innombrables hôtes, donne des fêtes.  Très généreux, il dépense sans compter et se fait littéralement dépouiller par ses hôtes. Le rêve dure peu : la maison est terminée en septembre 1847… Elle est vendue le 22 mars 1849 (18 mois plus tard !) par un Dumas ruiné, pour 31 000 francs, et Dumas la quittera définitivement en 1851.

    Mais avant de visiter la maison, parlons de l’écrivain, de ses origines, de son œuvre…

    Les origines d’Alexandre Dumas :

    -         Le grand-père : C’est un aristocrate, il s’appelle Alexandre Davy de la Pailleterie. Il s’est installé à Saint-Domingue où il exploite des plantations de coton, avec le travail de nombreux esclaves. Il a une liaison avec une esclave noire nommée Marie-Césette « du mas », d’où naît en 1762 un fils, Thomas Alexandre Dumas Davy de la Pailleterie, qui deviendra le Général Dumas.

    -         Le père : C’est un véritable colosse doté d’une force herculéenne, et qui est plein de courage. Ne pouvant s’engager dans l’armée républicaine sous son nom noble, il prend alors le nom de Dumas. Apprécié d’abord par Napoléon pour sa force et son allant, il est ensuite gravement brouillé avec l’Empereur au cours de la campagne d’Egypte. Au retour, il est fait prisonnier par le royaume de Naples et jeté en prison pendant deux ans. Il en ressort très affaibli. Napoléon ne lui pardonne toujours pas. Au contraire, il demande au général Dumas de se charger de la répression de la révolte des esclaves de Saint-Domingue. Le général, métis, refuse et Napoléon le sanctionne. Le général se retire alors chez lui, à Villers-Coterets. C’est là que son épouse, Marie-Louise Labouret, fille d’un aubergiste local, met au monde, le 24 juillet 1802, Alexandre Dumas, le futur écrivain. Le général Dumas meurt à Villers-Cotterêts en 1806.

    -         Alexandre Dumas père : Il a à peine 4 ans quand son père meurt. La famille a peu de ressources, et le jeune Alexandre Dumas ne reçoit qu’une instruction fort limitée, à laquelle il s’intéresse d’ailleurs fort peu, au collège de l’abbé Grégoire, à Villers-Cotterêts. Il débute sa carrière comme « saute-ruisseau », c’est-à-dire qu’il est coursier pour le compte d’un notaire de Villers-Cotterêts. Il ne saute pas que des ruisseaux et commence très tôt une vie amoureuse multiple, servie par sa grande confiance en lui et l’alliance étonnante entre une peau très bronzée et des yeux très bleus ! Puis il devient troisième clerc de notaire avant de saisir sa chance en allant à Paris. Il a 21 ans, il est sans le sou, au point que pour payer son voyage de Villers-Cotterêts, il vend le produit de son braconnage. Il entre au service du duc d’Orléans, le futur Louis-Philippe,  dont il devient une sorte de bibliothécaire, archiviste et copiste. Il en profite pour lire énormément, et pour aller très souvent au théâtre ; il parfait ainsi lui-même sa culture. Il est hardi, plein d’allant, et multiplie les aventures amoureuses : beaucoup d’actrices bien sûr, qui ne rêvent que de jouer dans les pièces qu’il écrit !... Les noms défilent : Laure Labay, Mélanie Waldor, Belle Kreilssamner, Ida Ferrier, Emma Manoury-Lacour, Isabelle Constant, Marie de Ferrand, Emilie Cordier,  Olympe Audouard, Fanny Gordon, Addah Merkken, d’autres encore…

    -         Laure Labay lui donne en 1824 un fils : Alexandre Dumas fils.

    -         Belle Kreilssamner lui donne en 1831 une fille : Marie-Alexandrine.

    Ce sont ses deux seuls enfants légitimés (en 1831 pour les deux). Ils n’ont plus de descendance actuelle.

    En 1829 : premier coup d’éclat avec la pièce romantique « Henri III et sa cour ».

    1831 : Naissance se sa fille Marie-Alexandrine, de sa liaison avec l’actrice Belle Kreilssamner.

    1832 : Voyage en Suisse

    1835 : Voyage en Italie

    1839 : Voyage en Belgique et en Allemagne

    1840 : Il se marie avec l’actrice Ida Ferrier ( pour peu de temps)

    1841 : Il publie Le Chevalier d’Harmental.

    1844 : Publication des Trois Mousquetaires, de La Fille du Régent, du Chevalier de Maison-Rouge, de La Dame de Monsoreau. C’est le succès, il est publié en feuilleton. Il démarre la construction de sa demeure de Port-Marly

    1847 (septembre) : il inaugure la château de Monte-Cristo et y mène grand train

    1848 : Alexandre Dumas fils publie La Dame aux Camélias.

    22 mars 1849 : c’est la ruine : Dumas doit vendre sa demeure de Port-Marly, achevée depuis 18 mois seulement. Il l’occupera encore jusqu’en 1851.

    1850 : Dumas poursuivi pour dettes ; il publie La Tulipe Noire.

    1857 : Il rend visite à Victor Hugo, exilé à Guernesey.

    1858 : Voyage en Russie

    1859 : Voyage en Italie

    1861-1864 : Il vit à Naples pour fuir les créanciers.

    1869 : Il travaille à son dictionnaire de cuisine.

    1870 : c’est l’année de la fin ; en mars, il séjourne à Bayonne et à Saint-Jean-de-Luz ; en avril il est à Madrid. En juillet il rentre en France : Biarritz, Bagnères de Luchon…

    Enfin il rentre chez son fils, à Puys, en Normandie, où il meurt le 5 décembre. Victor Hugo ne peut se rendre aux obsèques le 8 décembre 1870, et écrit la lettre suivante à Alexandre Dumas fils :

    « Mon cher confrère, J'apprends par les journaux que demain 16 avril, doivent avoir lieu à Villers-Cotterêts les funérailles d'Alexandre Dumas. Je suis retenu près d'un enfant malade, et je ne pourrai aller à Villers-Cotterêts. C'est pour moi un regret profond. Mais je veux du moins être près de vous par le coeur.  <o:p></o:p>

    Dans cette douloureuse cérémonie, je ne sais si j'aurais pu parler, les émotions poignantes s'accumulent dans ma vie et voilà bien des tombeaux qui s'ouvrent coup sur coup devant moi, j'aurais essayé pourtant de dire quelques mots. Ce que j'aurais voulu dire, laissez-moi vous l'écrire.
    Aucune popularité en ce siècle n'a dépassé celle d'Alexandre Dumas; ses succès sont mieux que des succès; ce sont des triomphes; ils ont l'éclat de la fanfare. Le nom d'Alexandre Dumas est plus que français il est européen; il est plus qu'européen, il est universel. Son théâtre a été affiché dans le monde entier; ses romans ont été traduits dans toutes les langues. Alexandre Dumas est un de ces hommes qu'on peut appeler les semeurs de civilisation; il assainit et améliore les esprits par on ne sait quelle clarté gaie et forte; il féconde les âmes, les cerveaux, les intelligences; il crée la soif de lire; il creuse le génie humain, et il l'ensemence.

    Ce qu'il sème, c'est l'idée française. L'idée française contient une quantité d'humanité telle que partout où elle pénètre, elle produit le progrès. De là l'immense popularité des hommes comme Alexandre Dumas. Alexandre Dumas séduit, fascine, intéresse, amuse, enseigne. De tous ses ouvrages, si multiples, si variés, si vivants, si charmants, si puissants, sort l'espèce de lumière propre à la France.<o:p></o:p>

    Toutes les émotions les plus pathétiques du drame, toutes les ironies et toutes les profondeurs de la comédie, toutes les analyses du roman, toutes les intuitions de l'Histoire, sont dans l'œuvre surprenante construite par ce vaste et agile architecte. Il n'y a pas de ténèbres dans cette œuvre, pas de mystère, pas de souterrain, pas d'énigme, pas de vertige; rien de Dante, tout de Voltaire et de Molière, partout le rayonnement, partout le plein midi, partout la pénétration de la clarté. Ses qualités sont de toutes sortes, et innombrables.

    Pendant quarante ans cet esprit s'est dépensé comme un prodige. Rien ne lui a manqué; ni le combat, qui est le devoir, ni la victoire, qui est le bonheur. Cet esprit était capable de tous les miracles, même de se léguer, même de se survivre. En partant, il a trouvé le moyen de rester, et vous l'avez. Votre renommée continue sa gloire.<o:p></o:p>

    Votre père et moi, nous avons été jeunes ensemble. Je l'aimais, et il m'aimait. Alexandre Dumas n'était pas moins haut par le coeur que par l'esprit; c'était une grande âme bonne. Je ne l'avais pas vu depuis 1857. Il était venu s'asseoir à mon foyer de proscrit à Guernesey, et nous nous étions donné rendez-vous dans l'avenir et dans la patrie, en septembre 1870, le moment est venu; le devoir s'est transformé pour moi: j'ai dû retourner en France.

    Hélas, le même coup de vent a des effets contraires. Comme je revenais dans Paris, Alexandre Dumas venait d'en sortir. Je n'ai pas eu son dernier serrement de main. Aujourd'hui je manque à son dernier cortège. Mais son âme voit la mienne. Avant peu de jours, bientôt je le pourrai peut-être, je ferai ce que je n'ai pu faire en ce moment; j'irai, solitaire, dans le champ où il repose, et cette visite qu'il a faite à mon exil, je la rendrai à son tombeau. <o:p></o:p>

    Cher confrère, fils de mon ami, je vous embrasse.<o:p></o:p>

    Victor Hugo<o:p></o:p>

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    La demeure de Port-Marly : Elle est édifiée sur un terrain de 9 hectares à l’origine ( il en reste deux aujourd’hui). La propriété comprend :<o:p></o:p>

    -         Le parc : Il est aménagé comme on l’aime à cette époque romantique : des arbres, un jardin à l’anglaise, des cascades, des rochers, des fontaines. Avec aussi un théâtre de verdure pour y donner des représentations.<o:p></o:p>

    -         Le château de Monte-Cristo : demeure de style renaissance  mais avec des aspects néo-gothiques flamboyants mêlés. Au-dessus des fenêtres, Dumas a fait placer  des têtes : Shakespeare, Dante, Homère, Virgile, Chateaubriand, Goethe…  Au-dessus de la porte d’entrée principale, c’est sa tête qu’il fait mettre ! Toute modestie mise à part !... Dans le haut des tourelles, on trouve aussi ses initiales : A.D, ainsi que son blason, orné de sa devise : »J’aime qui m’aime »… A l’intérieur, il y a en particulier un magnifique salon mauresque, que Dumas a fait réaliser par des artisans ramenés de Tunisie…<o:p></o:p>

    -         Le château d’If : Petit château de style néo-gothique, que Dumas fait édifier sur une petite île.   Chose unique : il fait graver sur les façades plus de 80 stèles portant chacune le titre d’une de ses œuvres. Dans le château lui-même, il a son cabinet de travail au rez-de-chaussée, et une chambre à l’étage, où il mène ses innombrables conquêtes féminines !...<o:p></o:p>

    -         En 1969, l’ensemble des demeures tombait quasiment en ruine. Un promoteur immobilier se porte acquéreur en vue de tout raser et de faire édifier 170 logements. Les trois communes de Marly-le-Roi, Port-Marly, et Le Pecq se regroupent en une association et exercent leur droit de préemption : le château de Monte Cristo est sauvé.  A noter que le roi Hassan II  du Maroc a offert la restauration du salon mauresque.<o:p></o:p>

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  • BRUGES, les 9 et 10 juin 2007<o:p></o:p>

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    SAMEDI 10 JUIN :<o:p></o:p>

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    On se lève de très bonne heure :  3h15 ! Il faut être à EDF Villejuif à 4h30 !... On  va en voiture. Tout le monde est là, pas de retardataires, le car part à 5 heures…<o:p></o:p>

    6h30 : arrêt sur autoroute : petit déjeuner dans une « Arche »<o:p></o:p>

    Arrivée à Bruges vers 10 heures. Le car se gare à la limite de la ville ; tous nos déplacements se feront donc à pied…<o:p></o:p>

    De 10 h à 12h30 : balade à travers la ville, sous la conduite d’une guide flamande. Maisons de style moyenâgeux. Bruges était un port très riche au Moyen-Âge, avec près de 45 000 habitants, contre seulement 20000 de nos jours. La ville est dans les terres maintenant, la mer est plus loin, à Zee-Bruges… On parcourt le béguinage, où les béguines vivaient autrefois, sortes de dames patronnesses, ou de religieuses qui n’étaient pas tenus de prononcer des vœux… Beaucoup de vélos dans Bruges… Nous n’avons pas de soleil mais heureusement pas de pluie non plus, et pas de vent… <o:p></o:p>

    12h30 : Déjeuner au restaurant, au centre ville.<o:p></o:p>

    L’après-midi, nous préférons nous balader en ville plutôt que de visiter le musée de la dentelle au programme…Mais nous n’avons pas le temps de faire des achats…<o:p></o:p>

    Vers 16 heures, on embarque sur un bateau pour une balade sur les canaux de Bruges, qui lui valent son surnom de « Venise du Nord »<o:p></o:p>

    17 heures : la bière belge est renommée, et c’est pourquoi nous visitons la brasserie Halve Maan : on nous présente la fabrication de la bière, le tout suivi d’une dégustation : une » Brugse Zot » qui se laisse boire !.... Cricri ne finit pas son bock, la tête lui tourne !... On achète un verre pour Laurent…<o:p></o:p>

    19h : installation dans l’hôtel « K », chambre 252. C’est un quatre étoiles, avec même une belle piscine intérieure ; nous avons une belle chambre, et une salle de bain moderne toute blanche avec un lavabo à deux bacs et une baignoire…<o:p></o:p>

    19h30 : dîner en centre ville. Au restaurant, on fait la connaissance de deux veuves d’agents EDF : Joëlle Robin et Marie-José Dubois. Comme le monde est petit, j’ai connu le mari de Marie-José, André Dubois : il était ouvrier GDF à Sceaux au temps lointain des années 64/66, en même temps que moi… étrangeté des coïncidences…<o:p></o:p>

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    DIMANCHE 11 JUIN<o:p></o:p>

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    Petit déjeuner à l’hôtel, dans une salle à manger décorée en rose. <o:p></o:p>

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    10 heures : Visite du musée du chocolat « Choco-Story » : une incursion dans le monde de l’ancien Mexique des Mayas et des Aztèques, qui considéraient alors le chocolat comme la boisson des dieux et des guerriers, tandis que les fèves de cacao servaient de monnaie de paiement. On découvre au musée un véritable œuf en chocolat de 120 kg et divers personnages en chocolat ! La guide nous explique le cacaoyer, les cabosses, les fèves, leur torréfaction, l’extraction du beurre de cacao… Et on termine la visite à la boutique, pour des achats de chocolats divers,qui seront un souvenir bien tangible de notre balade en Belgique…<o:p></o:p>

    12h30 : déjeuner au restaurant, avec les surprises locales pas de pain, il est facturé en sus  Pas d’eau en carafe, juste des petites bouteilles d’eau minérales : 2,50 euros  la bouteille de 20 cl !!! Ah, ces Belges !...<o:p></o:p>

    Après le déjeuner, on prend le car pour une visite guidée du village de Lissewege  église Notre-Dame, canal « Vaartje » qui amenait les pierres ayant servi à la construction de l’église… Balade dans les rues aux maisonnettes basses typiques de cette région proche de la mer…<o:p></o:p>

    17 h : retour vers Villejuif où nous arrivons vers 21 heures ; on raccompagne en voiture  Marie-José et Joëlle chez elles.<o:p></o:p>

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    Pour mémoire <o:p></o:p>

    La Belgique compte 10,4 millions d’habitants.<o:p></o:p>

    Les Flamands, néerlandophones, estimés à 58 % de la population, soit 6 millions, habitentà 98 % en région flamande et 2 % en région bruxelloise.<o:p></o:p>

    Les Belges francophones, environ 41 % soit 4,25 millions, sont répartis entre Wallons (80 % du total des francophones) et Bruxellois francophones (20 % des belges francophones)<o:p></o:p>

    Les germanophones, peu nombreux, environ 70 000 personnes, habitent dans neuf communes le long de la frontière allemande.<o:p></o:p>


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    Eglise Sainte-Croix d’Ivry – le 7 février 2009<o:p></o:p>

     

     

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    Le 21 août 2000, un incendie accidentel détruit entièrement l’église d’Ivry-Port. Une église ? Pas vraiment. En effet, on n’a jamais construit d’église ici. On a seulement aménagé un garage en 1936, pour servir d’église. Certes, un projet avait vu le jour, en vue de remplacer le garage aménagé par une véritable église. Mais en 1939, la guerre mit fin à ce projet. Après la guerre, on entreprit plusieurs aménagements pour donner au garage l’aspect d’une église plus avenante. Alors, l’incendie de 2000, providentiel ?... Peut-être ! Car on cessa enfin de bricoler : on décida l’édification d’une véritable église. Une véritable renaissance. Les Chantiers du Cardinal se mirent à l’œuvre, et le projet fut élaboré par un architecte, Jean-Pol Hindré, dont le père, architecte aussi, avait conçu l’usine Yoplait d’Ivry. Le chantier débuta en 2004. La nouvelle église fut consacrée et inaugurée les 17 et 18 septembre 2005 par Monseigneur Daniel Mabille, évêque de Créteil, en présence de Pierre Gosnat, maire d’Ivry. Modernité et tradition coexistent dans la nouvelle église : modernité du béton, modernité dans l’absence de piliers internes, modernité dans le parti-pris de la lumière, dans une architecture contemporaine qui n’est pas sans évoquer la cathédrale d’Evry. Mais dans le même temps, la tradition se rappelle à nous par de multiples signes : la brique rappelle les usines et le passé industriel d’Ivry, emploi de la pierre en revêtement côté rue, emploi du zinc en toiture…<o:p></o:p>

    A l’extérieur, l’église marque sa présence par un signal, sorte de phare de 18 mètres de haut supportant une croix en fer en U de qualité industrielle (clin d’œil encore à la tradition). Trois cloches, offertes par des entreprises d’Ivry-Port sont disposées le long de ce signal, le transformant en un véritable campanile. Les trois cloches ont reçu des prénoms :<o:p></o:p>

    -         Marie et Madeleine ( La Vierge Marie et Madeleine Delbrel, qui vécut à Ivry de 1904 à 1964.<o:p></o:p>

    -         Christine et Guitemie, qui étaient les deux fidèles compagnes de Madeleine Delbrel<o:p></o:p>

    -         Jeanne et Monique : Sœur Jeanne était la cuisinière dévouée de l’école paroissiale, Monique Maunoury (1915-1975) était la petite-fille du Maréchal Maunoury,  qui elle gardait sa fidélité en portant son ceinturon militaire. Elle passa sa vie à travailler en usine à Ivry, partageant la vie des enfants déshérités, sur un terrain du Plateau, là où se trouve aujourd’hui le foyer d’accueil des SDF.<o:p></o:p>

    La première pierre de l’église fut posée le 15 mai 2004. Elle provient de la margelle du puits de la maison de Madeleine Delbrel, 11 rue Raspail. Cette première pierre a été scellée dans le premier panneau de béton posé, et elle contient un manuscrit calligraphié par les Sœurs Annonciades de Thiais.<o:p></o:p>

    A l’intérieur, l’église à la forme d’une nef, s’affinant et s’élevant d’arrière en avant, jusqu’au chœur.

    <o:p></o:p>

     Les vitraux, réalisés par les Ateliers Duchemin, ont été conçus et créés par Anne et Patrick Poirier, deux artistes qui ont travaillé 32 ans dans leur atelier du 32 rue Lénine. Les deux bandes verticales centrales, rouge vif, symbolisent à la fois le sang du Christ, mais aussi le sang versé par les Ivryens dans les guerres, les conflits et les luttes, le combat contre l’Occupant. De par et d’autres, des bandes verticales dans des camaïeux de bleu et de rose, tout en ondulations, rappellent que nous sommes là à deux pas de la Seine, de l’eau et d’un port. Des pensées de Madeleine Delbrel, extraits de son recueil "Alcide", sont gravées sur certains vitraux.  A noter : les vitraux sont insérés entre des doubles vitrages. Par ailleurs, les différents éléments de verre des vitraux ne sont pas assemblés avec du plomb, mais avec du laiton ; le laiton étant plus fin que le plomb, on y gagne en luminosité.

    L’autel, métallique, est l’œuvre du sculpteur Jacques Dieudonné, artiste et diacre permanent. A l’avant de l’autel, le trait épuré symbolise un nef ainsi qu’une ancre.  Cet autel contient quelques reliques de Madame Acarie, fondatrice du Carmel de France (1566-1618). Née Barbe Avrillot, elle épousa en 1582 Pierre Acarie, Conseiller à la Cour des Comptes. Elle en aura six enfants. Très dévouée et charitable, elle crée un véritable « service social pour les déshérités de Paris et ceux d’Ivry où la famille avait sa résidence d’été qui se trouvait à l’emplacement du château construit plus tard en 1692. En 1598 Madame Acarie se cassa le col du fémur en descendant l’escalier de l’église Saint-Pierre-Saint-Paul d’Ivry, et demeurera infirme. Elle intervint auprès de Henri IV pour faire venir des religieuses Espagnoles et créa le premier Carmel à Paris en 1604. A la mort de son marie en 1613, elle se retira au Carmel d’Amiens en 1614, puis au Carmel de Pontoise en 1616. Elle y mourut le 16 avril 1618.<o:p></o:p>

    La croix : Située au-dessus de l’autel au centre des vitraux, elle est ici plus large que haute. L’artiste a mis l’accent sur l’ouverture des bras du Christ sur la croix. L’accueil des bras ouverts est privilégié par rapport au supplice.<o:p></o:p>

    Les fonts baptismaux : La cuve des fonts baptismaux est une marmite provenant d’une chocolaterie d’Ivry. Récupérée par Madeleine Delbrel, elle servit pour des réfugiés espagnols, qui y préparèrent des tourons qu’ils allaient ensuite vendre pour assurer leur subsistance.<o:p></o:p>

    La statue de Notre-Dame de Fatima : Dans un coin de l’église se trouve la statue en bois de la Vierge de Fatima. La statue est en bois et pourtant c’est le seul élément qui n’a pas été brûlé dans l’incendie d’août 2000 : Chance ou miracle, à chacun d’en juger…

    L'oratoire : Une petite pièce est aménagée en oratoire : elle contient trois vitraux qui représentent respectivement et de gauche à droite : Jeanne d'Arc d'après une photo de Sainte Thérèse de Lisieux, Madeleine Delbrêl jouant à la toupie avec une petite fille, et Sainte Thérèse de Lisieux. <o:p></o:p>

    Croyants et non croyants, tous peuvent se retrouver dans cette église Sainte-Croix, ou y faire une visite. Chacun pourra y trouver, selon ses croyances un moment de prière ou simplement quelques instants de calme et de lumière.

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    <o:p>Discours de Pierre Gosnat, député-maire d'Ivry, lors de la pose de la première pierre, le 15 mai 2004 :</o:p>

    <o:p>"Il y a bien des raisons pour justifier ma présence et ma prise de parole, alors que, depuis la séparation de l'Eglise et de l'Etat, les communes n'ont plus à intervenir dans le financement et la construction des nouveaux édifices religieux. D'abord pour rendre hommage à votre communauté catholique, qui avait eu la peine, voire le traumatisme, de perdre son église, où avaient été vécus tant de moments de joies et de peines, de célébrations familiales et plus larges. Si une église renvoie au spirituel, au divin, elle n'en reste pas moins un objet concret qui participe au paysage de la ville et de ses quartiers ; les élus sont très attentifs à ce qui concourt aujourd'hui à la ville de demain. C'est d'autant plus nécessaire qu'Ivry et ce quartier du Port en particulier sont en pleine mutation économique, sociale et urbaine. Qu'une église y retrouve sa place, cela me semble tout à fait symbolique. Vous avez d'ailleurs voulu que cette église soit largement ouvete sur la ville. Que vous ayez décidé d'y mettre des cloches, cela nous renvoie à notre histoire commune, que l'on croie en Dieu ou non, ainsi que l'évoquait Aragon."</o:p>


    5 commentaires
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    YERRES et la propriété du peintre Caillebotte
    4 avril 2003<o:p></o:p>

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    Un peu de géographie :<o:p></o:p>

    Yerres est une commune de 24000 habitants (Les Yerrois), à 19 kms au sud de Paris par la Porte de Charenton ; elle est entourée de Villeneuve-Saint-Georges au nord, Montgeron et Brunoy au sud, Villecresnes à l’est et Crosne à l’ouest.  Arrosée par l’Yerres, petit affluent de la rive droite de la Seine, Yerres comporte un curieux promontoire, le Mont Griffon, qui culmine à 115 mètres d’altitude. Malgré une furieuse urbanisation qui a commencé dans les années 60, malgré un béton souvent trop envahissant, Yerres a cependant conservé ici et là le charme d’un petit village campagnard au bord de l’eau, souvenir du temps des ginguettes et des canotiers sur la rivière, souvenir aussi des résidences aristocratiques puis bourgeoises où de riches parisiens venaient goûter le repos, loin de la  bruyante et industrieuse capitale, dans cette petite villégiature de campagne, sur les bords de la rivière, à l’ombre des saules… <o:p></o:p>

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    Un peu d’histoire…<o:p></o:p>

    L’histoire du village de Yerres commence avec la construction, au confluent des deux rivières, l’Yerres et le Réveillon, de l’Abbaye Notre Dame d’Yerres, au 12ème siècle, entre 1120 et 1132. La construction a duré douze ans ; depuis lors, 44 abbesses  de l’ordre des Bénédictines ont dirigé l’abbaye jusqu’à la révolution Française de 1789. <o:p></o:p>

    En 1130, le premier seigneur laïc du lieu, Guillaume de Hierra, s’installa au château, dont il reste de nos jours les tours, place du 11 novembre.  Les abbesses et les seigneurs entrèrent très souvent en conflit, à propos des droits attachés à la justice, ou à propos des droits attachés aux moulins. D’interminables procès ont eu lieu sur ces sujets, pendant des siècles. Ici comme ailleurs, le territoire fut souvent dévasté par les guerres, par les famines, par les épidémies, et l’Abbaye, comme le château seigneurial, furent reconstruits à plusieurs reprises au cours du temps.<o:p></o:p>

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    Des hommes illustres : <o:p></o:p>

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    La famille Budé donna à Yerres plusieurs générations de seigneurs entre le 15è siècle et le 17ème siècle. Le célèbre helléniste Guillaume Budé, proche du roi François Ier, était le frère d’un des seigneurs ; mais il ne fut jamais lui-même seigneur d’Yerres, bien qu’il possédât une maison proche du château, où se trouve une fontaine qui inspira notamment Voltaire.<o:p></o:p>

    En 1642, le duc d’Angoulême, seigneur de Grosbois et d’Yerres, donna à des moines un grand terrain appelé « Les Camaldules », pour y édifier leur monastère. Ces moines suivaient la règle austère de Saint-Benoît, vivant dans des cellules étroites, cultivant un lopin de terre. Pour survivre, ils consentirent à recevoir des hôtes, souvent des personnages importants, tel le poète François Rakoczy, héros libérateur de la Hongrie.  Ce dernier fit retraite au monastère des Camaldules de Grosbois de 1715 à 1717, où il écrivit ses mémoires en français. Selon sa volonté, après sa mort son cœur fut déposé dans une urne en or pour y être gardé…<o:p></o:p>

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    Yerres, la ville de Caillebotte… <o:p></o:p>

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    Le peintre Gustave Caillebotte est né en 1848 à Paris. (Il meurt à Gennevilliers en 1894, à 46 ans) Son père, Martial Caillebotte, bourgeois et industriel prospère, achète en 1860 une propriété de 11 hectares à Yerres. La propriété appartenait auparavant au sieur Borel, industriel en faillite. Yerres est alors un lieu de villégiature très prisé. Les Caillebotte peuvent venir s’y reposer, en venant par le train en provenance de la Gare de Lyon. Arrivés à Yerres, un cocher les attend et les conduit en calèche jusqu’à la propriété. En 1860, Gustave Caillebotte a 12 ans et ne s’intéresse pas encore à la peinture. Dans la propriété de Yerres, Gustave s’adonne avec ses frères, Martial et René, à la baignade, à la pêche et au jardinage. Rien de plus facile, il n’a même pas besoin de quitter la maison, tout est sur place : la rivière longe la propriété, et, outre le grand jardin d’agrément à l’anglaise, avec ses pelouses, ses arbres, ses allées et ses massifs, il y a des « jardins d’utilité » : un potager, un « jardin fleuriste », et même une roseraie… <o:p></o:p>

    Ses débuts picturaux datent de 1870, il a alors 22 ans. En 1873, il entre à l’école des Beaux-Arts, où il est l’élève de Bonnat, qui est alors un maître officiel adulé, et dont le prestige est immense ; Caillebotte en gardera toujours la marque, en particulier dans une facture d’un réalisme appuyé. A la même époque, Caillebotte est introduit par Degas dans les milieux impressionnistes. Refusé au Salon de 1874, le jeune peintre - il a vingt-sept ans – accepte la proposition de Renoir de se joindre aux artistes rebelles lors de la 2è Exposition Impressionniste. Il y présente sept toiles : Raboteurs de parquet, Jeune homme jouant du piano,  Jeune homme à sa fenêtre, Déjeuner, Après déjeuner, et deux Jardin. Jusqu’à la vente de la propriété de Yerres en 1879, Gustave Caillebotte réalise ici environ 80 toiles, où il s’affirme en tant que peintre naturaliste et impressionniste. S’inspirant de la vie quotidienne (scènes de canotage, de jardinage…), Caillebotte travaille sur le motif et s’applique à reproduire les effets lumineux. Mais derrière son souci de transposer l’instant, se manifeste déjà son intérêt pour la perspective et le cadrage qui trouvera son aboutissement dans les toiles parisiennes. Bien des toiles de Caillebotte donnent l’impression d’une proximité extraordinaire entre le spectateur et les personnages ou le sujet de la toile. Si Caillebotte représente un canotier, nous « sommes dans la barque » ; cette impression résulte de l’emploi de techniques photographiques de cadrage. Peintre aisé par ses parents, Caillebotte possède en effet un appareil photographique et des plaques, matériel très coûteux à l’époque ; c’est de cette façon qu’il s’initie aux cadrages serrés. Les principaux tableaux de la période yerroise, Portraits à la campagne, Baigneurs, Bords de l’Yerre, Canotiers ramant sur l’Yerre, sont présentés aux expositions impressionnistes et suscitent des remarques assez vives. La critique s’étonne, notamment, des effets de cadrage et de perspective. Cette incompréhension n’empêche pas Caillebotte de poursuivre dans cette voie, les œuvres parisiennes marquant l’aboutissement de ces recherches. Au début, Zola, qui n’hésite pas à défendre les Impressionnistes contre les quolibets de la foule, se montre sévère avec Caillebotte, dont il dénonce le réalisme photographique, lors de la 2è Exposition Impressionniste en mai 1876 : «  M. Caillebotte a des Raboteurs de parquet, et un Jeune homme à sa fenêtre, d’un relief étonnant. Seulement, c’est de la peinture bien anti-artistique, une peinture propre, une glace, bourgeoise à force d’exactitude. Le décalque de la vérité, sans l’impression originale du peintre, est une pauvre chose. » Il ajoute, en juin 1876 : « Caillebotte a exposé les Raboteurs de parquet et un Jeune homme à sa fenêtre d’un relief étonnant. Seulement…la photographie de la réalité, lorsqu’elle n’est pas rehaussée par l’empreinte originale du talent artistique, est une chose pitoyable. »<o:p></o:p>

    Au-delà de ses qualités de jugement critique sur la peinture, il est probable que Zola, écrivain naturaliste attaché aux valeurs sociales, n’éprouve pas de sympathie particulière pour ce peintre aisé, fils de bourgeois, qu’est Gustave Caillebotte… Pourtant l’aisance matérielle de Gustave Caillebotte lui permet d’aider ses amis impressionnistes moins fortunés ; en 1875, lors d’une vente aux enchères à l’Hôtel Drouot, il achète 75  toiles de Renoir, Monet, Sisley, Morisot. Par ailleurs il financera lui-même un certain nombre d’expositions, et apportera  une aide matérielle à de nombreux peintres. Caillebotte meurt prématurément, à Gennevilliers en 1894, d’une congestion cérébrale, à l’âge de 46 ans. Il lègue par testament à l’Etat un grand nombre d’œuvres dont il précise les conditions de leur exposition ; mais l’Etat n’accepte que quelques œuvres, et rejette la presque totalité des toiles ! Le temps n’était pas encore venu de la renommée de l’impressionnisme. Ici comme ailleurs, en peinture comme en littérature, il faut donner du temps au temps…<o:p></o:p>

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    Pour retrouver l’esprit de Caillebotte …<o:p></o:p>

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    Pour qui veut se mettre un peu dans l’ambiance de l’époque de Caillebotte, il faut visiter la propriété Caillebotte à Yerres ; des visites y sont organisées (3 euros) ; le samedi et le dimanche, de 14 h à 18 heures, un salon de thé est ouvert. Outre le fait que Caillebotte a peint dans le parc de 11 hectares et au bord de l’Yerres nombre de toiles, la visite et la balade dans le parc donnent une idée de ce qu’était la vie d’une riche famille sous le Second Empire, entourée d’une nombreuse domesticité : cuisinières, jardiniers, fermiers, valets de pied…<o:p></o:p>

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    YERRES et la propriété du peintre Caillebotte                

                          Balade du 4 avril 2003<o:p></o:p>

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    Yerres, la ville de Caillebotte

     Un peu de géographie


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    Yerres est une commune de 24000 habitants (Les Yerrois), à 19 kms au sud de Paris par la Porte de Charenton ; elle est entourée de Villeneuve-Saint-Georges au nord, Montgeron et Brunoy au sud, Villecresnes à l’est et Crosne à l’ouest.  Arrosée par l’Yerres, petit affluent de la rive droite de la Seine, Yerres comporte un curieux promontoire, le Mont Griffon, qui culmine à 115 mètres d’altitude. Malgré une furieuse urbanisation qui a commencé dans les années 60, malgré un béton souvent trop envahissant, Yerres a cependant conservé ici et là le charme d’un petit village campagnard au bord de l’eau, souvenir du temps des ginguettes et des canotiers sur la rivière, souvenir aussi des résidences aristocratiques puis bourgeoises où de riches parisiens venaient goûter le repos, loin de la  bruyante et industrieuse capitale, dans cette petite villégiature de campagne, sur les bords de la rivière, à l’ombre des saules…

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    Un peu d’histoire…

    L’histoire du village de Yerres commence avec la construction, au confluent des deux rivières, l’Yerres et le Réveillon, de l’Abbaye Notre Dame d’Yerres, au 12ème siècle, entre 1120 et 1132. La construction a duré douze ans ; depuis lors, 44 abbesses  de l’ordre des Bénédictines ont dirigé l’abbaye jusqu’à la révolution Française de 1789. <o:p></o:p>

    En 1130, le premier seigneur laïc du lieu, Guillaume de Hierra, s’installa au château, dont il reste de nos jours les tours, place du 11 novembre.  Les abbesses et les seigneurs entrèrent très souvent en conflit, à propos des droits attachés à la justice, ou à propos des droits attachés aux moulins. D’interminables procès ont eu lieu sur ces sujets, pendant des siècles. Ici comme ailleurs, le territoire fut souvent dévasté par les guerres, par les famines, par les épidémies, et l’Abbaye, comme le château seigneurial, furent reconstruits à plusieurs reprises au cours du temps.<o:p></o:p><o:p></o:p><o:p>
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    La famille Budé donna à Yerres plusieurs générations de seigneurs entre le 15è siècle et le 17ème siècle. Le célèbre helléniste Guillaume Budé, proche du roi François Ier, était le frère d’un des seigneurs ; mais il ne fut jamais lui-même seigneur d’Yerres, bien qu’il possédât une maison proche du château, où se trouve une fontaine qui inspira notamment Voltaire.<o:p></o:p>

    En 1642, le duc d’Angoulême, seigneur de Grosbois et d’Yerres, donna à des moines un grand terrain appelé « Les Camaldules », pour y édifier leur monastère. Ces moines suivaient la règle austère de Saint-Benoît, vivant dans des cellules étroites, cultivant un lopin de terre. Pour survivre, ils consentirent à recevoir des hôtes, souvent des personnages importants, tel le poète François Rakoczy, héros libérateur de la Hongrie.  Ce dernier fit retraite au monastère des Camaldules de Grosbois de 1715 à 1717, où il écrivit ses mémoires en français. Selon sa volonté, après sa mort son cœur fut déposé dans une urne en or pour y être gardé…<o:p></o:p><o:p></o:p><o:p>
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     Le peintre Gustave Caillebotte est né en 1848 à Paris. (Il meurt à Gennevilliers en 1894, à 46 ans) Son père, Martial Caillebotte, bourgeois et industriel prospère, achète en 1860 une propriété de 11 hectares à Yerres. La propriété appartenait auparavant au sieur Borel, industriel en faillite. Yerres est alors un lieu de villégiature très prisé. Les Caillebotte peuvent venir s’y reposer, en venant par le train en provenance de la Gare de Lyon. Arrivés à Yerres, un cocher les attend et les conduit en calèche jusqu’à la propriété. En 1860, Gustave Caillebotte a 12 ans et ne s’intéresse pas encore à la peinture. Dans la propriété de Yerres, Gustave s’adonne avec ses frères, Martial et René, à la baignade, à la pêche et au jardinage. Rien de plus facile, il n’a même pas besoin de quitter la maison, tout est sur place : la rivière longe la propriété, et, outre le grand jardin d’agrément à l’anglaise, avec ses pelouses, ses arbres, ses allées et ses massifs, il y a des « jardins d’utilité » : un potager, un « jardin fleuriste », et même une roseraie…

     

     

    Ses débuts picturaux datent de 1870, il a alors 22 ans. En 1873, il entre à l’école des Beaux-Arts, où il est l’élève de Bonnat, qui est alors un maître officiel adulé, et dont le prestige est immense ; Caillebotte en gardera toujours la marque, en particulier dans une facture d’un réalisme appuyé. A la même époque, Caillebotte est introduit par Degas dans les milieux impressionnistes. Refusé au Salon de 1874, le jeune peintre - il a vingt-sept ans – accepte la proposition de Renoir de se joindre aux artistes rebelles lors de la 2è Exposition Impressionniste. Il y présente sept toiles : Raboteurs de parquet, Jeune homme jouant du pianoJeune homme à sa fenêtre, Déjeuner, Après déjeuner, et deux Jardin. Jusqu’à la vente de la propriété de Yerres en 1879, Gustave Caillebotte réalise ici environ 80 toiles, où il s’affirme en tant que peintre naturaliste et impressionniste. S’inspirant de la vie quotidienne (scènes de canotage, de jardinage…), Caillebotte travaille sur le motif et s’applique à reproduire les effets lumineux. Mais derrière son souci de transposer l’instant, se manifeste déjà son intérêt pour la perspective et le cadrage qui trouvera son aboutissement dans les toiles parisiennes. Bien des toiles de Caillebotte donnent l’impression d’une proximité extraordinaire entre le spectateur et les personnages ou le sujet de la toile. Si Caillebotte représente un canotier, nous « sommes dans la barque » ; cette impression résulte de l’emploi de techniques photographiques de cadrage. Peintre aisé par ses parents, Caillebotte possède en effet un appareil photographique et des plaques, matériel très coûteux à l’époque ; c’est de cette façon qu’il s’initie aux cadrages serrés. Les principaux tableaux de la période yerroise, Portraits à la campagne, Baigneurs, Bords de l’Yerre, Canotiers ramant sur l’Yerre, sont présentés aux expositions impressionnistes et suscitent des remarques assez vives. La critique s’étonne, notamment, des effets de cadrage et de perspective. Cette incompréhension n’empêche pas Caillebotte de poursuivre dans cette voie, les œuvres parisiennes marquant l’aboutissement de ces recherches. Au début, Zola, qui n’hésite pas à défendre les Impressionnistes contre les quolibets de la foule, se montre sévère avec Caillebotte, dont il dénonce le réalisme photographique, lors de la 2è Exposition Impressionniste en mai 1876 : «  M. Caillebotte a des Raboteurs de parquet, et un Jeune homme à sa fenêtre, d’un relief étonnant. Seulement, c’est de la peinture bien anti-artistique, une peinture propre, une glace, bourgeoise à force d’exactitude. Le décalque de la vérité, sans l’impression originale du peintre, est une pauvre chose. » Il ajoute, en juin 1876 : « Caillebotte a exposé les Raboteurs de parquet et un Jeune homme à sa fenêtre d’un relief étonnant. Seulement…la photographie de la réalité, lorsqu’elle n’est pas rehaussée par l’empreinte originale du talent artistique, est une chose pitoyable. »<o:p></o:p>

    Au-delà de ses qualités de jugement critique sur la peinture, il est probable que Zola, écrivain naturaliste attaché aux valeurs sociales, n’éprouve pas de sympathie particulière pour ce peintre aisé, fils de bourgeois, qu’est Gustave Caillebotte… Pourtant l’aisance matérielle de Gustave Caillebotte lui permet d’aider ses amis impressionnistes moins fortunés ; en 1875, lors d’une vente aux enchères à l’Hôtel Drouot, il achète 75  toiles de Renoir, Monet, Sisley, Morisot. Par ailleurs il financera lui-même un certain nombre d’expositions, et apportera  une aide matérielle à de nombreux peintres. Caillebotte meurt prématurément, à Gennevilliers en 1894, d’une congestion cérébrale, à l’âge de 46 ans.

    Il lègue par testament à l’Etat un grand nombre d’œuvres dont il précise les conditions de leur exposition ; mais l’Etat n’accepte que quelques œuvres, et rejette la presque totalité des toiles ! Le temps n’était pas encore venu de la renommée de l’impressionnisme. Ici comme ailleurs, en peinture comme en littérature, il faut donner du temps au temps…<o:p></o:p>

     

     

     

     

     

     

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    Pour retrouver l’esprit de Caillebotte …

    Pour qui veut se mettre un peu dans l’ambiance de l’époque de Caillebotte, il faut visiter la propriété Caillebotte à Yerres ; des visites y sont organisées ( 3 euros) ; le samedi et le dimanche, de 14 h à 18 heures, un salon de thé est ouvert. Outre le fait que Caillebotte a peint dans le parc de 11 hectares et au bord de l’Yerres nombre de toiles, la visite et la balade dans le parc donnent une idée de ce qu’était la vie d’une riche famille sous le Second Empire, entourée d’une nombreuse domesticité : cuisinières, jardiniers, fermiers, valets de pied…

     

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