•  PROVINS

    Balade organisée par le Centre Culturel de Vitry

    Le dimanche 26 août 2007

    On a de la chance, le soleil est de retour ce dimanche 26 août 2007, alors qu’il nous boudait depuis le 15… Nous allons à Provins, à l’occasion de la Fête des moissons. Par un hasard étonnant, nos amis Titi et Denis y vont également de leur côté, en « individuels » ! Le monde est petit, on ne le dira jamais assez  !... Le car part vers 8 heures. Peu avant 10 heures, nous sommes à Provins. Cette petite ville est à 80 kms à l’est de Paris. Elle est située de nos jours en Ile-de-France, mais voici plusieurs siècles, elle faisait partie de la Champagne. Mais non, ce n’est pas la ville qui s’est déplacée, bande de nazes, ce sont les limites des régions qui ont été modifiées !... Provins est, par ailleurs, une ville réputée pour ses roses.

    Il y a encore à Provins une belle cité médiévale, forte de 58 monuments historiques classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Non, on ne les visitera pas tous ! On a commencé la journée par escalader la célèbre tour César, bâtie en forme d’octogone sur un soubassement carré. Il existe même un timbre-poste commémorant cette tour. On est montés jusqu’au clocher, en passant par un minuscule escalier très étroit creusé dans l’épaisseur même des murailles. Tout en haut, on peut voir une belle charpente en chêne, ainsi que la cloche en bronze, qui sonne depuis 1521…

    En sortant, nous nous baladons, nous assistons à un défilé de tracteurs anciens : je ne vous dis pas la fumée des gaz d’échappement de ces engins et les tonnes de CO2 déversées dans l’atmosphère de cet endroit bucolique par ces tracteurs archaïques  ! Et nous entrons dans une épicerie ancienne ; on y fait quelques achats : une tisane aux plantes, un savon à la rose… Puis nous retrouvons Titi et Denis sur la place du marché ! On va ensemble au restaurant, juste en face de la Grange aux Dîmes. Menu à 26 euros, correct. Et surtout le plaisir de se retrouver entre amis autour d’une table sympa…

    L’après-midi, c’est la fête des moissons ; des chars fleuris traversent la ville (encore les tracteurs, le gazole, les fumées !..) ; mais nous ne voyons rien de tout ça, car nous visitons les souterrains, qui étaient autrefois des carrières d’où on extrayait la « terre à foulon », une sorte d’argile avec laquelle on dégraissait la laine dont on faisait le drap. Les souterrains servaient aussi de lieux de réunion pour des sociétés secrètes ; et aussi, plus tard, de caves pour des particuliers : c’est ainsi qu’on voit sur une paroi le nom d’un habitant, avec l’inventaire de ses bouteilles, dans les années 1870… Hélas, ce quidam ne nous a laissé que l’inventaire… pas les bouteilles !... Plus loin, un contemporain facétieux a gravé sur la craie…un chat !! Le guide apprécie moyennement cet humour ! Moi, j’adore !...  Mais voici le drame : mon épouse  a égaré les billets d’entrée à la fête ! C’est malin ! Du coup, on a dû payer la visite des souterrains ! Mais comme disait Crésus : maladie d’argent n’est pas mortelle !... Quand on est sortis des souterrains, on a tous eu soif, et on est allés boire un verre à la terrasse d’un bistrot, jouant les lézards au soleil… Le temps passe vite, dans ces conditions, et quand on a quitté nos amis Titi et Denis vers 17 heures, la fête des moissons touchait à sa fin : on n’a guère vu le défilé dans les rues… Qu’importe, on a tout de même passé une bonne journée, avec du soleil sur nos têtes !  Et puis, rien ne nous empêche d’y retourner... l’année prochaine !... C’est si bon, de respirer l’air pur de Provins et le gazole de ses vieux tracteurs !


    votre commentaire
  •  MUSEE GREVIN

    Balade organisée par l’amicale des anciens élèves d’Ivry

     Le 27 novembre 2007

    Il fait beau, juste un peu frais, pour notre visite dans le temple parisien des figures de cire, où nous avons rendez-vous à 14 heures, avec les anciens des écoles d’Ivry. On a payé 12 euros par personne.

    En fait le musée Grévin avait eu un prédécesseur : La Caverne des voleurs  premier musée de cire du monde, ouvert Boulevard du Temple, peu avant la Révolution Française par un nommé Jean-Christophe Curtius. Sa nièce, Marie Gresholtz, épousa en 1795 François Tussaud, puis émigra à Londres, où elle créa le fameux musée de cire de Madame Tussaud, de renommée mondiale !...

    Cependant, en France, c’est un dessinateur,  Alfred Grévin, et un patron de presse, Arthur Meyer, directeur du journal « Le Gaulois », qui décidèrent, inspirés par le succès de la Caverne des voleurs, de créer un musée de cire qui présenterait aussi bien des scènes d’actualité que des personnages historiques. L’établissement, situé 10 Boulevard Montmartre, fut inauguré le 10 janvier 1882. Les premiers personnages de cire furent Gounod, Massenet, Emile Zola, Victor Hugo, Bismarck, le général Chanzy, et, dans son cachot, Louise Michel.

    Le musée se développa rapidement, sous l’impulsion de Gabriel Thomas, qui était par ailleurs directeur de la Tour Eiffel  et du Théâtre des Champs-Elysées.

    Le musée Grévin eut également un rôle, injustement oublié, de présentation des techniques nouvelles : dès l’invention du téléphone, deux appareils permettaient aux visiteurs de communiquer d’un bout à l’autre de la grande salle… Par ailleurs Pathé y montra ses premiers phonographes, tandis qu’Emile Reynaud, en 1892, trois ans donc avant le cinématographe de Lumière,  présenta son théâtre optique, première représentation de dessins animés ! Il y avait trois films : Un bon bock, Clown et son chien, et Pauvre Pierrot. Les représentations se poursuivirent jusqu’en 1900.

    Aujourd’hui, fidèle à sa tradition, le musée Grévin nous a permis de côtoyer un certain nombre de nos contemporains, et non des moindres, puisque je suis photographié à côté de Lorie !  Autres personnages du spectacle : Arielle Dombasle, Charles Aznavour, Jean Gabin, Serge Gainsbourg, Hélène Ségara, Johnny Halliday, Elvis Presley…

    Sarkozy est là, évidemment, mais aussi, pêle-mêle, le général de Gaulle, le pape, Henri IV et Ravaillac, Marat et Charlotte Corday, Colette, Sartre, le tout dans un joyeux désordre…

    Par ailleurs, le musée Grévin a cédé à la mode du public « participatif ». Le spectateur n’est plus un voyeur passif, on prétend l’associer, le rendre « acteur » ! C’est évidemment la plupart du temps démagogique, mais bon, ce n’est pas l’heure de philosopher. Et donc, ici, les personnages ne sont plus montrés à travers des vitres, mais « en situation ». Gainsbourg au bar… Aznavour dans un fauteuil de cinéma…Chacun peut donc côtoyer sa vedette favorite et se faire photographier à ses côtés ! C’est bien pour ça que je me suis photographié à côté de la chanteuse Lorie ! D’autres ont préféré côtoyer le maire de Paris, Delanoé, ou bien Marylin Monroe… Quant aux jeunes filles, beaucoup ne peuvent passer devant Miss France, sans ceindre à leur tour l’écharpe et le diadème d’une Miss ! Eh oui, la beauté ça fait rêver ! 

    Mais c’est justement ça, le musée Grévin, un endroit pour rêver un peu sans se prendre au sérieux, en côtoyant les « people » du moment ! Un bémol cependant : c’est cher ! L’entrée tourne autour de 15 euros, et il y a peu de réductions de tarif : 12 euros  par personne, même en groupe… 


    votre commentaire
  •  

    HISTOIRE DU PARC DE BELLEVILLE


    Balade organisée par l’Amicale

     des anciens élèves des écoles d’Ivry

     le 17 octobre 2002


    Nous nous baladons dans le quartier de Belleville, avant d’arriver au 47 rue des Couronnes, où se trouve le parc de Belleville. Inauguré le 3 décembre 1988 par Jacques Chirac, maire de Paris, le parc de Belleville, d’une superficie de 4,5 hectares, est situé au point culminant de la capitale (8 mètres de plus que la butte Montmartre)

    Il est planté de 500 arbres, notamment des tilleuls, des polownias, des cytises, auxquels s’ajoutent des sujets appartenant à une trentaine d’espèces différentes. Le lieu est enrichi également de nombreux arbustes, d’un grand massif de plantes de terre de bruyère, d’un jardin de vivaces, de plantes alpines, d’une vigne de pinot meunier, et de vastes pelouses.

    Outre la plus grande fontaine à cascade de Paris, le parc est agrémenté d’une large terrasse-belvédère, d’une orangerie, d’un théâtre de plein air, de rochers et de grottes.

    Par ailleurs, les enfants ont le choix entre un large emplacement ouvert aux jeux de ballon, un village en bois avec ses rampes et ses toboggans, et un espace réservé aux plus petits, au pied de la fontaine.

    ROIS BELLIQUEUX ET MOINES LABORIEUX

    L’histoire de Belleville, dont le territoire s’étend approximativement entre les stations de métro Goncourt, Colonel Fabien, Télégraphe, et Ménilmontant, nous ramène très loin en arrière, comme semble l’attester un menhir découvert au 18è siècle. On sait également que les Romains ont été les premiers à avoir canalisé les eaux de Belleville. Jadis, avec sa ceinture de forêt, la colline a souvent servi de point stratégique aux ennemis de la capitale. C’est ainsi qu’elle a vu défiler Attila, roi des Huns, en 429 ; Edouard III, roi d’Angleterre, en 1360 ; Jean Sans Peur duc de Bourgogne en 1413, lors de l’affrontement entre Armagnacs et Bourguignons ; et Henri IV le 7 mai 1590, à l’occasion du blocus de Paris pendant les guerres de la Réforme. Appelée Savies jusqu’au 13è siècle, puis Poitronville jusqu’au 16è, la colline de Belleville est mentionnée pour la première fois sous ce terme dans un acte de l’Evêché de Paris d’octobre 1543. Domaine royal sous les Mérovingiens et les Carolingiens, Belleville passe dans le patrimoine de Saint-Denis, avant d’échoir, au 12è siècle, aux moines de Saint-Martin-des-Champs. A partir des nombreuses sources naturelles, ils entreprirent de nouveaux travaux d’adduction d’eau afin d’alimenter leur abbaye et diverses fontaines de Paris. De cette époque datent les premiers regards, plusieurs fois rebâtis, dont il subsiste quelques vestiges dans le quartier.

    DES PAYSANS AUX OUVRIERS

    Jusqu’au 18è siècle, Belleville n’est qu’un vaste champ de cultures parsemé de fermes, de moulins à vent, et de… guinguettes ! Dès le 14è siècle en effet, on vient de tout Paris pour boire dans les nombreuses tavernes de Courtille un mauvais vin, le « guinguet », qui fera malgré tout la fortune, plus tard, du célèbre cabaretier Ramponeau. C’est dans l’un de ces établissements qu’est arrêté en 1721 le légendaire voleur Cartouche.

    Au 18è siècle, d’importantes carrières de gypse (la pierre à plâtre) sont ouvertes à l’emplacement du parc. La vocation agricole de Belleville commence peu à peu à se modifier. Lorsque, sous le Second Empire, les familles ouvrières sont chassées du centre de Paris par les travaux d’Haussmann, elles se replient sur Belleville. Sur les terrains des anciennes carrières désaffectées, des maisons à bon marché sont alors élevées en grand nombre. En 1860, lors de l’annexion des communes avoisinant la capitale, le paisible village champêtre d’autrefois s’est transformé en une véritable ville.

    Devenues vétustes ces dernières décennies, la plupart des habitations de Belleville ont dû être détruites, laissant la place à de nouveaux immeubles et au parc. Aujourd’hui, les deux principales voies transversales du jardin suivent l’ancien tracé du passage Julien Lacroix et de la rue Vilin, vestiges du Belleville du siècle dernier.

    Maison de l’air :

    Nous profitons de notre balade pour visiter la maison de l’air, qui se trouve dans le haut du parc de Belleville. C’est une sorte de musée qui présente l’air et son importance extrême :

    • L’air est le support de l’oxygène, condition de la vie sur la terre
    • L’air transmet les sons
    • L’air permet aux animaux ailés de s’affranchir de la pesanteur en volant. Les avions utilisent aussi l’air pour leur vol.
    • L’air sert au transport du pollen des fleurs et participe à la reproduction d’innombrables plantes.

    Et puis nous terminons notre balade, puisqu’il faut une fin à toutes choses… Si vous passez dans le coin, allez voir. Le parc de Belleville et la maison de l’air valent le détour. Et puis, tout près dans le quartier, se trouve aussi la maison natale d’Edith Piaf… même si ce n’est pas là qu’elle est née mais à l’hôpital !



    votre commentaire
  •  LEWARDE ET DOUAI

    Balade organisée par le Centre Culturel de Vitry

    Samedi 15 septembre 2007

     

    Départ de Vitry à 7h30 en car. Joëlle R. est du voyage. Le car arrive à 9h45 à Lewarde, dans le nord. C’est un petit bourg  près duquel nous visitons une ancienne mine de charbon, fermée depuis 1971 et devenue le Centre historique minier.  Un petit train nous transporte jusqu’à la grille de l’ascenseur qui descend à moins 480 mètres. C’est du moins l’impression qu’on éprouve, tandis que les parois défilent… En réalité, les galeries du fond sont fermées et inaccessibles pour des raisons de sécurité. Les galeries que nous visitons sont des reconstitutions fidèles, réalisées par d’anciens mineurs à partir de matériaux remontés du fond…

    Un ancien mineur nous pilote, et nous explique la rude histoire des mines. Le charbon a commencé d’être exploité en 1720.  Travail dans des conditions très pénibles. Les femmes, ou plutôt les jeunes filles, y travaillent, dès 14 ans, jusqu’à ce qu’elles épousent, devenues majeures,… un mineur !…Et attention : si un mineur de fond majeur entraîne une mineure mineure vers le fond, il commet un délit majeur !... Pas simple, le métier !... Les enfants, dès 8 ans, sont employés à pousser les wagonnets remplis du charbon extrait par les mineurs. Au début, les mineurs s’éclairaient à l’aide de simples bougies posées sur des morceaux de bois fichés dans les parois des galeries, à la façon d’appliques. Cet éclairage à flamme nue était extrêmement dangereux : risque d’explosion à cause du grisou. Plus tard, toutes sortes de lampes seront inventées pour protéger, puis pour isoler la flamme de l’extérieur. La meilleure est une lampe à flamme, protégée par un verre de Baccarat de 4 mm d’épaisseur. Des lampes électriques seront mises en service dans les années 50. Toutefois, les lampes à flamme avaient un avantage : elles signalaient la présence de grisou, bien avant le risque d’explosion, par un allongement anormal de la flamme, ce qui prévenait les mineurs de la présence de ce gaz inflammable. En 1906, un coup de grisou suivi d’un « coup de poussier » fit plus de 1100 morts à Lewarde. Le « coup de poussier » est l’inflammation des poussières de charbon soulevées par le souffle de l’explosion du grisou. Le poussier s’enflamme à la vitesse de mille mètres par seconde et à une température dépassant les 2000 degrés. Au 19è siècle, un mineur doit travailler deux jours pour payer un kilo de beurre. En fait, il ne mange jamais de beurre et met du saindoux sur son pain. Le travail des femmes dans les mines diminue vers 1850, et prendra fin par une loi de 1892. Les mineurs doivent boiser eux-mêmes les galeries à l’aide des poutres qu’ils amènent de la surface. Mais ce travail ne leur est pas payé. De ce fait, ils le négligent souvent au profit de l’extraction du charbon. Mais quand un éboulement se produit, et s’ils ne sont pas tués, ils paient une amende, pour  n’avoir pas boisé suffisamment. Les conditions d’exercice du métier sont très dures. Pas de toilettes au fond : les excréments, traditionnellement, sont déposés dans les wagonnets, mêlés au charbon !... Et ce sont les trieuses, en surface, qui les trieront du charbon, et sans gants !  Au cours du 19è siècle, on va utiliser des chevaux pour tirer les convois de charbon au fond. On emploie pour cela des chevaux ardennais ou boulonnais. Petits – 1m60 au garrot- ils sont également très puissants, pouvant tracter des convois de sept tonnes. Ces chevaux sont en permanence au fond, on ne les remonte jamais pendant les quinze années de leur vie dans la mine.  A Lewarde, l’un d’eux a été empaillé. Il est ainsi montré, en hommage à la contribution des animaux au labeur des hommes. Avec la mécanisation au 20è siècle, la pénibilité musculaire du travail est allégée, mais le bruit au fond devient insoutenable : perforateurs, pics pneumatiques, machines à  tracter le charbon vers les wagonnets… Il s’y ajoute la poussière, les fumées des moteurs diesel…  Après 1945 et la création des Houillères (nationalisation des mines), les conditions de travail demeurent malgré tout très dures. En matière de sécurité, les mineurs doivent se payer eux-mêmes gants et chaussures de sécurité. Ils ne reçoivent que leur bleu de travail, leur casque et leur lampe…  En quittant la galerie, nous visitons la « salle des pendus » qui était en fait le vestiaire et la salle de douche des mineurs. Les  tenues de travail sont accrochées au plafond, dont on les fait descendre par une chaînette. Mille vêtements sont rangés là. Au pourtour de la salle : les douches collectives.

    On visite aussi la lampisterie, réputée autrefois par la sévérité de ses chefs. Il est vrai que devait y régner un ordre rigoureux pour des raisons de sécurité : au début de sa journée de travail, chaque mineur recevait sa lampe en échange d’un jeton numéroté. En remontant du fond, il rendait la lampe et récupérait le jeton. De cette façon, les lampistes constataient très vite les éventuels accidents : s’il restait des jetons non récupérés, c’est que des mineurs n’étaient pas remontés : accident… blessure… malaise… explosion…

    Repas : nous déjeunons au restaurant « Le briquet » implanté sur le site :

    Menu (15,50 euros) :

    • Flammiche  aux poireaux
    • Escalope de dinde à la genièvre de Loos avec frites et petits légumes
    • Salade de fruits/glace
    • Vin

    Remarque : Le « briquet »  désignait le casse-croûte des mineurs. L’origine en tient à monsieur Briquet qui accorda aux mineurs une pause déjeuner de 30 minutes.

    APRES-MIDI

    Visite  guidée de DOUAI en autocar… Douai est une ville de 40 000 habitants, créée au Moyen-Âge  du fait des activités commerciales autour de la draperie. Douai est appelée la « Cité des Géants », en raison des figurines traditionnelles et de grande taille,  que l’on transporte dans des processions annuelles à travers la ville, depuis 1550.

    Les géants s’appellent  des Gayants en langage picard. Les géants forment une famille :

    • Monsieur Gayant ( 8m50, 370 kg)
    • Madame Gayant  (6m25, 250 kg)
    • Jacquot, l’aîné     (3m40, 80 kg)
    • Fillonn la fille      (3m15, 70 kg)
    • Binbin                 (2m40, 45 kg)

    Ces géants font une sortie annuelle en ville, les dimanche, lundi et mardi qui suivent le 5 juillet (Fêtes de Gayant)

    Nous avons visité le beffroi de Douai, qui symbolise les valeurs d’harmonie, d’ordre, de paix sociale et de protection de la ville. Le beffroi comporte au sommet un carillon de 62 cloches.  Nous avons escaladé pour le voir un escalier fort étroit de 196 marches, et autant pour redescendre !... La ville de Douai a un Conservatoire de musique dans lequel il y a une école de carillon.

    La ville fait penser à la Belgique par l’architecture de nombre des ses bâtiments anciens.

    Le beffroi jouxte l’hôtel de ville, que nous avons visité librement dans le cadre des journées du patrimoine.

    Nous avons enfin visité l’hôtel particulier d’Aouste,  qui abrite aujourd’hui le Palais de Justice de Douai.

    Mais on n’a pas eu assez de temps pour tout voir ! Comme toujours, le temps a manqué, mais ce n’est pas grave… On reviendra, un jour… peut-être !... A 17 heures, nous nous sommes installés dans notre car pour le retour !  Arrivée à Vitry vers 19h30…


    votre commentaire
  •  CRIME ET CHÂTIMENT - Exposition Musée  d’Orsay

    Visite organisée par le Centre Culturel de Vitry

    Le 15 avril 2010


    Conçue par Robert Badinter, l’exposition Crime et Châtiment retrace, à travers la peinture, la représentation des crimes et des châtiments réservés aux criminels, sur une période qui va de 1791 à nos jours. En arrière-plan, une question sans réponse : pourquoi le mal ? Pourquoi la mort donnée volontairement à des hommes par des hommes ?... La visite est guidée par une conférencière. On parcourt ainsi l’histoire des crimes et de leur punition à travers des œuvres artistiques…

    A l’origine : nous sommes tous des assassins. Pas étonnant, puisque le premier criminel de l’histoire de l’humanité est Caïn, qui tue son frère Abel : premier meurtre et premier fratricide, coup double ! Et c’est donc de Caïn, le survivant, que nous descendons ! Etonnez-vous après ça de la présence du Mal ! Le tableau de Pierre-Paul Proudhon montre le Justice et la vengeance poursuivant le crime : on voit que le bras de la Justice est plus en avant que celui de la vengeance, pour signifier que c’est à la justice de punir, non à la vengeance…

    1791,  la mort égalitaire : Les nombreux supplices, les tortures en tous genres sont abolis par la Révolution. Désormais, la guillotine et son couteau de 40 kg assurent à tous les criminels une mort égalitaire ! Le musée d’Orsay expose la dernière guillotine employée en France ( Rappelons que l’abolition en 1981 de la peine de mort a été assortie de l’interdiction de montrer au public la guillotine pendant une période de 25 ans, ce délai est maintenant expiré).

    1793 : Premier projet d’abolition de la peine de mort, déposé par Le Peletier de Saint-Fargeau, lequel vote cependant la mort de Louis XVI et est assassiné le jour même, le 20 janvier 1793. Un tableau représente Le Peletier sur son lit de mort. Bien sûr, plusieurs toiles représentent l’assassinat de Marat par Charlotte Corday le 13 juillet 1793. Tantôt Charlotte Corday est représentée comme la fourbe criminelle, tantôt comme une belle égérie à l’image de Jeanne d’Arc, dans une ambiguïté qui persiste de nos jours.

    En 1817, Géricault peint l’assassinat de Fualdès, ancien député de l’Aveyron, égorgé à Rodez le 19 mars 1817 : c’est l’apparition du fait divers en peinture ; mais c’est un échec, car les journaux font mieux en ce domaine, avec une large diffusion.

    La période romantique : On s’attache alors à montrer la femme fatale, c'est-à-dire la femme criminelle. Et la femme est doublement criminelle, puisque elle doit en principe donner la vie… Dans le même temps, Goya peint à la fois l’horreur et le sublime des brigands.

    La tête de l’emploi : Le peintre Hugues Foureau peint la tête décapitée de Fieschi, qui avait tenté de tuer Louis-Philippe en 1836. C’est le début des études scientifiques sur les caractéristiques des visages. Le Dr Georget tente de discriminer les fous (non responsables) des criminels (responsables).

    1880-1920 : Canards et Apaches : L’apparition d’une presse illustrée à grand tirage donne un retentissement spectaculaire aux crimes, en flattant les passions les plus basses du public. C’est l’époque des terribles apaches qu’il ne fait pas bon rencontrer dans les rues. C’est « Le Petit Journal » qui est en pointe dans ce domaine : récits et illustrations spectaculaires, « des romans autrement mieux faits que ceux de Walter Scott », écrit Balzac … En 1928, Joseph Kessel crée le magazine « Détective », dans lequel la rédaction allie précision sordide, cruauté, érotisme, drame, suspens…. Kessel justifie ces récits : « Le crime existe, c’est une réalité, et pour s’en défendre, l’information vaut mieux que le silence. » On peut penser également que le récit des meurtres permet aux lecteurs de « se laver » de leurs mauvaises pulsions, par le phénomène de la catharsis.

    Fin des galères, début du bagne : Vers 1750, sous Louis XV, les galères sont supprimées. Les navires restent alors à quai dans des ports : Toulon, Brest, Rochefort…. Et on y entasse les condamnés : c’est la naissance des bagnes, où l’on conduit les prisonniers après une longue marche enchaînée le long des routes, où leur passage doit servir d’exemple. Les bagnes seront ensuite « expatriés » vers la Guyane, la Nouvelle-Calédonie, avant d’être supprimés en 1938.

     Fin du 19è siècle, début du 20è siècle : Le crime et la science : On tente de caractériser le criminel et de le prévoir. Dans la foulée des lois de Mendel et des théories sur l’hérédité, se met en place une théorie de la dégénérescence : les criminels-nés (théorie de Lombroso dans les années 1875). Se pose alors la question de la responsabilité du mal : punir ou soigner ? Chez Zola, il y a une véritable fatalité de la déchéance humaine… Tout se passe comme si les caractères physiques l’emportent sur les caractères de l’âme….

    Plus tard, Alphonse Bertillon lance les bases de la police scientifique : photographie anthropométrique, empreintes digitales, photographie systématique des lieux du crime et des victimes.

    Le surréalisme et le crime : De même que le romantisme un siècle plus tôt, le surréalisme, dans les années 1920 et plus tard, est fasciné par le crime. Violette Nozières et les sœurs Papin, sont, aux yeux des surréalistes, des héroïnes. Tout ce qui relève de l’ordre est rejeté. André Breton déclare : «L’acte surréaliste le plus simple consiste à descendre dans la rue, revolver au poing, et à tirer tant qu’on peut au hasard dans la foule »…

    Après ça, on s’étonnera de la violence actuelle !

    Il y a encore  bien d’autres choses dans l’exposition « Crime et Châtiment »… Alors, allez-y. Mais la question demeure : pourquoi la violence humaine, le crime, la mort donnée aux autres ? Pourquoi le premier commandement religieux «  Tu ne tueras point ! » est-il quotidiennement bafoué partout dans le monde ?.... Mystère ! Eh oui, il y a encore des mystères dans l’humanité, et heureusement : ça permet aux philosophes de philosopher… pendant qu’ailleurs, un peu partout, on continue de s’étriper !





    votre commentaire
  •  

     


     

     



    A LA SORBONNE…

    Mardi 24 juillet 2001



    Ce mardi est un beau jour d’été, chaud et ensoleillé, et quand j’arrive à 14h30 au n° 46 de la rue Saint-Jacques, lieu du rendez-vous pour la visite, j’ai l’impression d’être écrasé par le soleil…  Mais j’ai une autre surprise : je ne reconnais qu’à peine le bâtiment de La Sorbonne. Moi qui ai toujours vu sa façade toute noire, au temps de ma folle jeunesse, voici qu’elle est redevenue du ton de la pierre blonde et chaude… Tant d’années ont passé et je n’étais jamais revenu dans ce quartier, ou plus exactement, je n’étais plus jamais passé devant la Sorbonne. La visite commence… C’est à la fois décevant et très beau ! Ce paradoxe apparent s’explique ainsi : en venant, j’imaginais découvrir cette vénérable institution, fondée par Robert de Sorbon en 1257, au milieu du 11è siècle… Or il ne reste rigoureusement rien des bâtiments d’origine ! Pas une pierre, pas un vestige, pas l’ombre d’un objet quelconque !…Tout a disparu, car l’histoire de La Sorbonne est celle d’une longue suite d’avatars… Il ne reste de la Sorbonne que le nom ; les bâtiments sont, eux, récents. Essayons de les résumer, ces avatars :

    La Sorbonne des premiers temps : A l’origine, il s’agissait d’un établissement d’enseignement pour étudiants pauvres, fondé par Robert de Sorbon, un théologien qui était le chapelain de Saint-Louis. La création de cet établissement marque le retour, enfin, d’un goût pour la connaissance , qui avait fait cruellement défaut au 10è siècle, lequel n’a produit chez nous absolument aucun texte présentant le moindre intérêt culturel, philosophique ou religieux. Notre pays est alors largement soumis aux Anglais, et par ailleurs il n’y a aucune autorité royale, mais seulement des seigneurs se comportant comme des pillards et qui écument les provinces… Long siècle d’obscurantisme intellectuel… Le retour à l’envie de connaissances a été consécutif aux rencontres fructueuses avec la culture musulmane, à l’occasion des trois premières croisades qui se sont échelonnées de 1095 à 1192…

    Très rapidement, la Sorbonne prend un rôle prépondérant dans l’enseignement de la théologie, mais ce n’est qu’en 1554 qu’elle prend justement le nom de « Sorbonne », bien après la mort de son fondateur Robert de Sorbon, décédé à Paris 280 ans plus tôt, en l’an de grâce 1274.

    La reconstruction : La Sorbonne médiévale ne va pas survivre… Au 17è siècle, Richelieu fait procéder à sa reconstruction complète. Tout est abattu. Même l’ancienne chapelle (qui se trouvait au centre de l’actuelle grande cour) est détruite. A la place, une nouvelle chapelle est édifiée par Lemercier, avec son dôme caractéristique en hémisphère, typique justement de  Lemercier : Richelieu en pose la première pierre le 1er mai 1635. Cette chapelle est ornée de peintures de Philippe de Champaigne. Elle abritera en 1694 le tombeau de Richelieu, décédé en 1642. Lemercier construit également tous les autres bâtiments de la Sorbonne.

    La Sorbonne, outre son rôle d’enseignement, s’érige en tribunal ecclésiastique pour censurer tous les ouvrages jugés contraires à l’orthodoxie. C’est ainsi que la Sorbonne va s’opposer fortement aux jésuites au 16è siècle, aux jansénistes au 17è siècle, puis aux Encyclopédistes au 18è siècle. La Sorbonne sera fermée au moment de la Révolution, en tant qu’établissement ecclésiastique. C’est Napoléon qui en fera une Université d’Etat, ce qu’elle deviendra de fait en 1824.

    La nouvelle Sorbonne : Les bâtiments allaient connaître encore une nouvelle transformation. En effet, la 3è République est caractérisée par sa foi immense en l’enseignement ; de la connaissance, pense-t-on alors avec un enthousiasme naïf, naîtra une humanité nouvelle, plus riche et plus fraternelle, qui mettra fin aux guerres...  C’est dire à quel point on est utopiste à l’époque ! Par ailleurs, la République entend montrer qu’elle peut faire aussi bien que les rois ; et si les rois bâtissaient des palais, la République veut, elle,  construire un palais de la connaissance… C’est dans ces conditions que la Sorbonne est reconstruite, une fois encore. Le projet en est confié à l’architecte Nénot. La chapelle de l’époque de Richelieu est conservée. Tout le reste est détruit, et les bâtiments actuels sont édifiés. Nénot, quoique fort critiqué comme trop classique, a su toutefois édifier des bâtiments moins austères que les précédents, tout en veillant à leur harmonie par rapport à la chapelle existante. La nouvelle Sorbonne est inaugurée le 5 août 1889, pour marquer l’anniversaire de l’abolition des privilèges un siècle plus tôt, dans la nuit du 4 au 5 août 1789… Elle devient une Faculté des Lettres et une Faculté des Sciences. La 3è République, imprégnée du culte de la science et du positivisme, entendait montrer ainsi que la philosophie, les lettres, et les sciences humaines en général, ne pouvaient être coupées de la science, considérée comme source privilégiée de toute connaissance et comme facteur de progrès.

    Au rez-de-chaussée, on trouve un hall somptueux, tout en longueur, qui longe la rue des Ecoles, et qui est décoré de vastes peintures symbolisant le savoir sous ses diverses formes. Puis un hall magnifique constitue le point de départ de deux escaliers monumentaux, dont l’un symbolise la science, l’autre les lettres. Entre le vide qui sépare les deux escaliers, le regard monte jusqu’à la voûte, qui s’orne d’un grand vitrail polychrome. Une grille forgée forme la rampe de l’escalier, elle est ornée d’écussons dorés représentant les armes de toutes les villes de France possédant une université. A l’étage, de vastes fresques marouflées retracent l’histoire de la Sorbonne, depuis l’enseignement d’Abélard au Moyen-Age… D’autres toiles montrent de grands hommes dans leurs divers savoirs : Bernard Palissy, Ambroise Paré, Descartes, Pascal, Laënnec, Lavoisier… Un grand salon aux décorations fastueuses contient un portrait en pied du Cardinal de Richelieu, par Philippe de Champaigne.

    Le grand amphithéâtre : C’est encore un lieu prestigieux, avec ses 1200 places en hémicycle. Il est décoré sur les côtés de statues : Robert de Sorbon, Richelieu, Pascal, Lavoisier, Descartes… Au-dessus de la chaire professorale, la salle est décorée d’une vaste fresque de Puvis de Chavanne, intitulée «  Le Bois Sacré ». Sur fond de paysage vert et brun, assorti aux fauteuils de l’amphi, on voit évoluer des personnages allégoriques, qui, assoiffés de connaissances, viennent s’abreuver aux sources du savoir, représentées par des femmes et qui ont pour noms : Géométrie, Physiologie, Eloquence, Philosophie, Botanique, Géologie… tout un programme !…

    La visite se termine ici… A noter que la Sorbonne a perdu son caractère d’établissement spécifique : les universités Paris 1, Paris 2, Paris 3 et Paris 4 s’y partagent un certain nombre d’enseignements, essentiellement pour des raisons de prestige…

    L’accès à la chapelle n’est pas possible en raison d’une manifestation qui en interdit l’accès… Je retrouve la rue des Ecoles, toujours écrasée de soleil, pour une longue balade à pieds jusqu’au Jardin des Plantes, à côté de cette vieille faculté des Sciences de la rue Cuvier, où je fus moi même étudiant… il y a bien longtemps !…  


    votre commentaire
  •  

     

    LA MAISON DE PIERRE LOTI, A ROCHEFORT

    Le 14 septembre 2001

    141, rue Pierre Loti, ROCHEFORT



    C’est une bien curieuse maison que celle de Pierre Loti… Mais l’écrivain, de son vrai nom Julien Viaud, était aussi un homme bien curieux… Située au 141 rue Pierre Loti, à Rochefort, la maison natale de Pierre Loti est à l’image de l’auteur : une grande extravagance sous un aspect extérieur banal et tranquille. C’est une maison ancienne, puisque c’est là qu’était née déjà sa mère, Nadine Texier, en 1810. Elle avait épousé en 1830 Théodore Viaud ; mais ce n’est que 20 ans plus tard que naît Julien Viaud, qui deviendra l’écrivain Pierre Loti. Son enfance est douillette et choyée, bercée par les arts délicats : le dessin, la peinture… Pourtant, au sein de Rochefort, alors grand port de guerre, et influencé par son frère aîné, qui a 18 ans de plus que lui et qui parcourt le monde comme médecin militaire, Julien Viaud ressent l’appel du large. Il s’embarque en 1869 sur le Jean Bart, et pendant plus de trente ans il va parcourir tous les océans sur près de trente navires… Officier de marine, il ne peut écrire sous son vrai nom ; il écrit donc sous le pseudonyme de Pierre Loti, « loti » signifiant « petite fleur tropicale » dans le dialecte tahitien.

    En 1886, il épouse une bourgeoise bordelaise, Blanche Franc de Ferrières. De ses voyages, il rapporte peu à peu d’innombrables objets et matériaux, avec lesquels il va meubler, tout en la transformant, la maison de Rochefort. Mais il doit d’abord rembourser les lourdes dettes de son père, compromis dans un scandale financier, et dont la maison est menacée de saisie. La gloire littéraire vient vite, d’abord avec « Aziyadé » en 1879, récit de son aventure amoureuse avec une belle orientale, puis avec « Rarahu » en 1880… Dès lors, Pierre Loti aménage sa maison… Sa démarche est celle d’une tentative désespérée pour arrêter le cours du temps, ou, plus exactement, pour retrouver le temps passé, à la façon de Proust mais avec d’autres moyens ; Pierre Loti amasse dans sa maison des souvenirs des pays qu’il a aimés…

    Promenons-nous dans la maison… Suivez-moi…

    • Le salon rouge :

     Tendu de velours rouge, et évoqué dans « Le Roman d’un enfant », il comporte des portraits de famille aux murs,  et le piano familial. L’ambiance y est feutrée, à la fois bourgeoise et pesante, sombre et austère comme l’enfance de Pierre Loti, étouffante et surprotégée.

    • Le salon bleu :

     Il a été conçu en 1896, dans un style 18è siècle approximatif. Loti en effet n’est pas un puriste ; il ne cherche pas la vérité historique, mais à reconstituer des climats, des ambiances… Et le 18è siècle représente alors le regret du Paradis perdu, le symbole d’une douceur de vivre perdue à jamais au moment de la Révolution Française

    • La salle Renaissance :

     Vaste pièce aux lourdes boiseries, et comportant un monumental escalier dissymétrique, qui semble sorti d’un manoir anglais, et dont Sacha Guitry disait qu’il était fait pour être descendu… Cette pièce est une construction fantastique où se mêlent toutes sortes d’objets, avec un sens aigu de l’égalité des cultures, de leur profonde proximité. Cette salle a été conçue également pour exposer cinq grandes tapisseries des Flandres. Loti donna ici de nombreuses fêtes.

    • Au premier étage se trouve la curieuse salle gothique :

     Les fenêtres d’origine ont été déposées, et Loti a fait mettre à leur place des fenêtres d’église, en ogive… et posées à l’envers, c’est-à-dire l’extérieur en-dedans !  Le 12 avril 1888, il inaugure cette pièce en y donnant, pour 25 convives, un grand déjeuner médiéval ; au menu : du hérisson, du cygne et du paon !… Les menus sont imprimés en vieux français, que doivent aussi parler les invités ! Les habitants de Rochefort sont invités à titre de figurants : du haut de la mezzanine ils peuvent assister au festin ; bien entendu, ils doivent être déguisés pour la circonstance !… Par la fenêtre, on voit le petit jardin et ses deux palmiers, avec son petit cloître, son bassin entouré de pierres moussues.

    • La mosquée :

     C’est la pièce la plus extravagante sans doute de toute la maison : pièce haute, avec un plafond en bois ouvragé. Pierre Loti, à partir de matériaux et d’éléments rapportés de Damas et provenant de la mosquée Omeyyades, reconstitue en 1896 l’ambiance d’une mosquée : carrelages muraux, fontaine, cénotaphes, tapis… Il ajoute en 1905 la stèle de la tombe de Aziyadé, après le décès de cette dernière… Mais il n’y a ici aucun souci de reconstitution fidèle, et Loti a seulement le désir de reconstituer une ambiance orientale islamique où se mêlent ses rêves et ses souvenirs de marin.

    • Le salon turc :

    Il jouxte la mosquée ; tendu de velours rubis, il comporte un plafond en stuc soutenu par des colonnes de marbre rose ; la pièce est décorée d’armes, de tapis, de narguilés…

    • La chambre à coucher :

    Elle étonne par la contraste saisissant qu’elle présente avec le reste de la maison ; ce n’est pas la pièce du « personnage Loti » mais celle de l’ « homme Loti » ; ici pas d’extravagance, mais au contraire un extraordinaire dépouillement, quasi monacal : des murs blancs  peints à la chaux, un lit de fer particulièrement austère, avec, sur le côté, une simple malle murale marquée « Cdt Viaud », comme dans une cabine de navire… Dans cette pièce, on peut voir au mur un casque de poilu de 14 : Pierre Loti, sur sa demande, a servi pendant quatre ans dans l’Armée des Vosges… Sur une table, d’innombrables ustensiles de toilette témoignent de la hantise de la vieillesse de Loti et de son souci obsessionnel de la beauté et de la jeunesse…

    Pierre Loti était, selon Barthou, « naïf et rusé, raffiné et primaire, coquet et sauvage, doux et violent, sensible et sec »… Sans doute aussi aimait-il surprendre et déconcerter…

    A la fin de sa vie, il revient vivre dans sa maison de Rochefort, après avoir traîné toute son existence une perpétuelle et inconsolable tristesse… Le 5 juin 1923, à moitié paralysé, il quitte Rochefort et se fait transporter dans sa maison d’Hendaye : Rochefort avait été pour lui la maison de l’enfance et du bonheur, de la vie, il ne pouvait y rester pour mourir… Il meurt le 10 juin 1923 à Hendaye. Il est enterré sur l’île d’Oléron, dans le jardin de la « maison des aïeules » où il avait passé les étés de son enfance.

    On ne peut voir sa tombe. L’accès n’en est pas autorisé.

    Sa maison de Rochefort est aujourd’hui propriété de la ville. Elle a été ouverte au public en 1969 ; elle a été restaurée en 1987/1988. Par contre, en la visitant, on se dit que cette maison pourrait être celle d’un aventurier, d’un homme politique, d’un négociant ; et rien n’indique qu’elle fut celle d’un écrivain. Et il en est bien peu question pendant la visite… Il faut s’y faire : l’écriture, ce n’est pas pittoresque… Pourtant, en questionnant un peu, on apprend que Pierre Loti écrivait dans une pièce de la maison, pièce hélas… qui n’est pas accessible au public : le bureau de son frère Gustave. En effet, derrière la maison que l’on voit, il y en a une autre, avec la chambre d’enfant de Pierre Loti, avec la chambre des momies,  la salle chinoise, la salle paysanne. Mais ces pièces sont très petites et ne sont pas en état. Et puis il y a les pièces disparues : la pagode japonaise, la chambre espagnole, qui n’existent plus que sur des photographies…

    Heureusement, dans le hall d’entrée, on peut s’intéresser aux œuvres de Pierre Loti, ou en acquérir : les livres sont là sur un présentoir : l’écriture est sauve !...

    …Et si vous passez par Rochefort, au hasard de vos déplacements, arrêtez-vous pour visiter cette extraordinaire maison, celle d’un écrivain original, parcourant le monde pendant toute sa vie  à la recherche sans doute d’un bonheur impossible



    votre commentaire
  • <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

                       

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    VISITE DE L’IMPRIMERIE<o:p></o:p>

    DU JOURNAL « LE MONDE »<o:p></o:p>

    Le vendredi 15 novembre 2002<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    L’imprimerie du journal « Le Monde » est implantée 12 rue Gunsbourg, à IVRY depuis 1989, sur l’emplacement de l’ancienne usine SKF.<o:p></o:p>

    Le siège du journal est à Paris, 21 bis rue Claude-Bernard, dans le 5è arrondissement.<o:p></o:p>

    La visite comprend :<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    -         visite des locaux d’insolation<o:p></o:p>

    -         visite des rotatives<o:p></o:p>

    -         visite du local de stockage du papier.<o:p></o:p>

    -         Conférence en salle et remise du journal du jour<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Le Monde compte environ 1000 salariés, dont 750 au siège parisien et 250 à  l’imprimerie d’Ivry,<o:p></o:p>

    Quotidien national, Le Monde est le seul journal paraissant l’après-midi. Il comporte une seule édition, sauf pour la page de la Bourse, qui est actualisée pour l’édition de 14h30.<o:p></o:p>

    La genèse du journal :<o:p></o:p>

    A 7h30 du matin, au siège parisien, se tient chaque matin la conférence de rédaction, présidée par Jean-Marie Colombani, Directeur de la Publication. Selon une tradition remontant à Hubert Beuve-Méry, fondateur du journal, tout le monde reste debout pendant cette conférence, qui dure un quart d’heure, et rassemble les  huit chefs de séquences. C’est là qu’est choisie la « manchette » (le gros titre de la première page).<o:p></o:p>

    Dans la matinée, les textes tapés par les journalistes sont mis en forme et en page par les « secrétaires de rédaction-maquettistes », qui placent également les photos. Par contre l’emplacement des publicités est déjà prédéterminé et imposé.<o:p></o:p>

    Puis les correcteurs ( ils sont 28 ) relisent et corrigent les textes. Les journalistes sont informés de l’avancement de la mise en page par un « chemin de fer », document de travail sur lequel figurent des petits rectangles symbolisant les pages qui se suivent dans l’ordre ( comme des wagons, d’où le terme de chemin de fer), et où apparaît l’emplacement des divers articles.<o:p></o:p>

    A 10h 30, les textes mis en page reçoivent le BAT ( Bon à Tirer) et sont envoyés par voie informatique à l’imprimerie d’Ivry. Là, les pages sont automatiquement « insolées » dans des machines Agfa, c’est à dire qu’elles s’impriment sur des plaques d’aluminium. Ces plaques, après un traitement chimique, sont fixées sur les rouleaux des rotatives, où le texte s’imprime à l’envers. Les plaques sont alors enlevées, et les rouleaux encrés. Les ultimes articles peuvent encore être saisis à    10 h30, mais ne peuvent plus être relus par les correcteurs. A 11 heures, les deux rotatives germano-suisses, de marque Wifag, sont lancées : Elles sortent chacune 19 journaux par seconde ! Les rotatives sont alimentées en papier par des « bobines » qui pèsent environ une tonne : il s’agit de papiers suédois, allemand, norvégien ou finlandais, choisis pour leur faible grammage (40 g par m2) associé à une très bonne résistance pour supporter le passage dans les rotatives à haute vitesse ( plus de 8 mètres à la seconde).  Au total, 540 000 exemplaires sont imprimés chaque jour. 415 OOO sont vendus, dont 47 000 à l’étranger. Les invendus forment « le bouillon » ; le surplus s’explique par la nécessité de faire face à tout moment à une demande supplémentaire éventuelle des lecteurs dans les 30 000 points de vente.<o:p></o:p>

    Dès leur sortie des rotatives, les journaux sont immédiatement pris en charge par les NMPP ( Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne) et par la Poste, qui en assurent le cheminement. Dès 12h 30, les premiers numéros arrivent dans les kiosques.<o:p></o:p>

    Conférences de presse :<o:p></o:p>

    La première se tient à 12 heures au siège ; la seconde, à 16 heures, permet d’affiner le contenu du journal du lendemain.<o:p></o:p>

    Il y a 325 journalistes salariés, répartis dans 8 séquences :<o:p></o:p>

    -         International<o:p></o:p>

    -         Europe<o:p></o:p>

    -         France<o:p></o:p>

    -         Société<o:p></o:p>

    -         Horizon : enquêtes, débats<o:p></o:p>

    -         Entreprises : économie, Bourse<o:p></o:p>

    -         Aujourd’hui<o:p></o:p>

    -         Culture<o:p></o:p>

    Chaque séquence est dirigée par un chef de séquence : c’est lui qui assiste à la réunion de 7 h 30 dans le bureau de Jean-Marie Colombani.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Rappel historique : « Le Monde » a été fondé en 1944 par Hubert Beuve-Méry, à la demande du Général de Gaulle, qui souhaitait un journal sérieux à vocation internationale. Le journal succède au quotidien « Le Temps », dont il reprend les caractères gothiques du titre. Le premier numéro sort le 19 décembre 1944 sur deux pages ( on manque alors de papier).<o:p></o:p>

    Les ventes se développent régulièrement jusqu’en 1980 ; toutefois, une crise grave se dessine après l’appel lancé à voter pour la gauche aux élections présidentielles de 1981. Les ventes diminuent inexorablement. Plusieurs rédacteurs en chef vont alors se succéder : André Laurens en 1982, André Fontaine en 1985, Jacques Lesourne en 1991. Toutefois, le journal repart vraiment après la nomination à la tête du « Monde » en 1994, de Jean-Marie Colombani, journaliste, qui occupait dans le journal le poste de rédacteur en chef. Le nouveau directeur lance l’idée d’un « Nouveau Monde », améliore la partie rédactionnelle, qui devient plus claire ; il transforme le statut du journal, qui , de SARL, devient Société Anonyme à Directoire. Sous son influence, les ventes ont progressé de 19 %  entre 1995 et 2002.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Les publications complémentaires<o:p></o:p>

    En complément à son édition quotidienne, Le Monde publie les magazines suivants :<o:p></o:p>

    -         Le Monde Dossiers et Documents : une sélection d’articles sur des thèmes politiques, économiques, sociaux ( mensuel : 2 euros)<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    -         Dossiers et documents littéraires : Un grand dossier sur un auteur classique, et  le point sur un mouvement littéraire ( trimestriel : 2,10 euros).<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    Visites : Pour toute visite du journal à Ivry, contacter :<o:p></o:p>

    Françoise Rolland-Guillon<o:p></o:p>

    Le Monde<o:p></o:p>

    21 bis rue Claude Bernard<o:p></o:p>

    75242 PARIS Cedex 05<o:p></o:p>

    tél : 01 42 17 20 00<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Imprimerie du Monde <o:p></o:p>

    12, rue Maurice Gunsbourg<o:p></o:p>

    94200 IVRY<o:p></o:p>

    tél : 01 49 60 36 00<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>


    votre commentaire
  • ESCAPADE A HONFLEUR<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    2 ET 3 MAI 2006<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    Honfleur est une ville d’environ 14 000 habitants, dont 8 000 seulement dans ce qui fut l’ancienne ville, le centre actuel de Honfleur, site classé. Elle est située sur l’estuaire de la Seine, face au Havre dont elle est séparée par le pont de Normandie mis en service en 1995.<o:p></o:p>

    Honfleur est un port naturel dont l’origine est très ancienne. En effet, tandis qu’une ville comme Dauville n’est née qu’avec l’essor du chemin de fer qui a permis d’en faire un lieu de villégiature accessible, Honfleur a, de tous temps, été une ville de marins, une ville de commerce. Commerce avec l’Angleterre, mais aussi commerce avec d’autres villes : Paris bien sûr, par la Seine, mais aussi Bordeaux, le Portugal, l’Espagne, l’Afrique et d’innombrables contrées lointaines. Tous les produits étaient concernés par ce commerce : bois, étoffes, café, métaux…<o:p></o:p>

    On peut distinguer trois grandes époques dans l’évolution de son histoire :<o:p></o:p>

    -         La période militaire, lorsque le roi Charles V fait fortifier le port.<o:p></o:p>

    En 1635, Colbert fait agrandir le bassin, qui le sera encore en 1730, et plus récemment encore.<o:p></o:p>

    -         Les 16è et 17è siècles : c’est l’époque des navigateurs. De nombreux navigateurs partent de Honfleur, en particulier Champlain, qui va fonder Québec en 1608. A cette époque, et même si ce n’est pas glorieux, Honfleur est le cinquième port négrier de France.<o:p></o:p>

    -         Le 19è siècle : c’est l’époque de la peinture. D’abord, des peintres  viennent là pour chercher une certaine lumière : d’abord des peintres paysagers comme Turner, Corot, Paul Huet… Puis Eugène Boudin, Jongkind et les peintres de l’école de Barbizon : Troyon, Daubigny… Ce sont des précurseurs de l’impressionnisme, par leur recherche de la lumière et le fait de peindre des paysages. Claude Monet rencontre ici Boudin vers 1860, et les peintres prennent l’habitude de se rencontrer à la Ferme Saint-Siméon, une auberge de la Côte de Grâce, aujourd’hui hôtel 4 étoiles.<o:p></o:p>

    -         En se baladant en ville, on voit :<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    -         La médiathèque : superbe salle de lecture aux larges baies vitrées, décor futuriste, élevée à l’emplacement de l’ancienne Porte de Rouen.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    -         Le grenier à sel : construit par Colbert, avec les pierre récupérées après la démolition des premières fortifications du vieux bassin. Superbe charpente en chêne réalisée par des charpentiers de marine, utilisant les courbes du bois. On stockait ici  dix mille tonnes de sel soumis à la gabelle.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    -         Le manoir de Roncheville : (15ème siècle) avec sa façade mosaïque de briques et de silex.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    -         Les vieilles maisons : Ici en pays d’Auge, la pierre est rare, le sol est argileux, avec du silex ; alors on construit beaucoup en bois. Toutefois, les colombages verticaux ne reposent pas directement sur le sol mais sur un muret souvent fait de silex. <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    -         L’église Saint-Etienne : Construite au 14è siècle,au moment de la Guerre de Cent ans, elle est face au bassin ancien ; elle est devenue le Musée de la Marine.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    -         L’église Sainte-Catherine : Construite au 15è siècle, sur l’emplacement d’une ancienne église en pierre détruite pendant la Guerre de cent ans. Elle fut construite peu après le départ des Anglais, en 1460, avec du bois provenant de la forêt de Touques…Elle ne comportait alors qu’une seule nef. En 1496 fut ajoutée une deuxième nef. Au 19è siècle, l’église fut à nouveau agrandie, on voit nettement les bois moins anciens. Le clocher de l’église est construit à part, de l’autre côté de la Place Sainte-Catherine,  l’église en bois ne pouvant supporter le poids des cloches.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    -         Nos visites : <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    -         Le musée de l’ethnographie : On y voit des intérieurs Normands, et de nombreux vêtements des époques passées, ainsi qu’une boutique du 16ème siècle ; on n’y entrait pas ; le mercanti vendait sur une tablette de pierre en saillie dans la rue.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    -         Le musée Eugène Boudin : Nombreux tableaux de Boudin, et autres peintres honfleurais d’hier et d’aujourd’hui.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    -         Le Jardin des Personnalités : jardin public, vers la jetée, où sont des bustes des personnalités nées ou ayant vécu à Honfleur : La poétesse Lucie Delarue-Mardrus, le musicien Erik Satie, l’académicien Albert Sorel, l’homme de lettres Alphonse Allais, Champlain qui fonda Québec en 1608, etc…<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    -         Balade en bateau : à la découverte du Pont de Normandie, pont à haubans inauguré en 1995 : Portée entre les deux pylônes : 856 mètres, hauteur des pylônes : 214 mètres, hauteur au-dessus de l’estuaire de la Seine : 60 mètres, longueur totale du pont : 2100 mètres.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    -         Maisons Erik Satie : Parcours sonore dans l’univers musical d’Erik Satie, né ici en 1866.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Tel :<o:p></o:p>

    Office tourisme Honfleur : 02 31 89 23 30<o:p></o:p>


    votre commentaire
  • HOTEL BOURBON DE ROUVRE<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    5, rue du Docteur Lancereaux, 75008 PARIS<o:p></o:p>

    Le 29 novembre 2001<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

       <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    <o:p> </o:p>

    Le sieur Luzarche d’Azay possédait au 3 rue du Dr Lancereaux un hôtel particulier prolongé par un jardin. En 1865, à la place du jardin, il fit édifier une maison, actuellement au n° 5, dont Garnier aurait été l’architecte (mais pas d’écrit l’attestant), destinée à son fils à l’occasion de son mariage. Mais son fils épousa une demoiselle fort riche et très bien dotée, il n’avait nul besoin de cette maison et il s’installa dans une des propriétés de son épouse… L’immeuble fut vendu alors à un préfet, Monsieur de Bourbon de Rouvre, qui y fit ajouter ses armes. En 1906, elle fut achetée par le sieur Dupeyrou, industriel qui dirigeait un laboratoire de produits pharmaceutiques. Cet hôtel particulier est une maison qui possède encore un décor Second Empire authentique, absolument extraordinaire. Entrons, et visitons…<o:p></o:p>

    L’ENTREE : On remarque d’emblée le goût du Second Empire pour le style chargé et par les teintes sombres ; une grande armoire présente des sculptures nombreuses, l’escalier est bordé d’une rampe épaisse en bois  sombre tourné ; aux murs, de lourdes tentures d’un rouge foncé créent une lumière sombre.<o:p></o:p>

    PALIER DU 1ER ETAGE : Des jeux de miroirs éclairent le palier, sombre également, et décoré de statues de nègres portant des flambeaux. Les pièces d’habitation sont distribuées autour de ce palier.<o:p></o:p>

    LA BIBLIOTHEQUE : Cette pièce est aussi un bureau ; le plafond, brun, or et noir, rappelle le style Renaissance ; les boiseries de la bibliothèque sont sombres, il s’en dégage une atmosphère lourde et quelque peu étrange, qui évoque Edgar Poe…<o:p></o:p>

    LE GRAND SALON : Caractéristique du style Second Empire ( Napoléon III)…Le plafond est extrêmement chargé, et prolongé par de lourdes corniches dorées et travaillées avec des motifs rappelant diverses époques : des coquilles à la Louis XV, des motifs Louis XVI….On a beaucoup reproché au style Second Empire son caractère mélangé ; on a dit qu’il était éclectique, empruntant à différentes époques, sans être véritablement original…En fait, il faut bien voir que ces décors ne sont pas le fait des nobles, mais des nouveaux riches, constitués par les banquiers et financiers, les spéculateurs et promoteurs immobiliers, et les industriels…Ces gens qui ont réussi, n’avaient pas de patrimoine particulier, ils font construire maisons et hôtels particuliers, et les décorent avec le souci d’afficher leur richesse…Ils utilisent les artistes et artisans de l’époque, qui sont les héritiers des traditions du 18è siècle et les maintiennent…Par ailleurs, chez ces nouveaux riches qui ont souvent travaillé dur pour amasser leur fortune, dans un pays secoué, voire ensanglanté, par de nombreuses émeutes ou révolutions, il y a une sorte de nostalgie pour le 18è siècle, qui leur apparaît comme une sorte de « paradis perdu » : c’était l’époque où on pouvait être riche et oisif, dans un pays où les gens du peuple étaient encore sages et obéissants !…Les riches du Second Empire se réfugient dans le 18è siècle comme dans un rêve ; en fait, dans leurs maisons très bourgeoises des beaux quartiers, ils vivent avec en permanence la « crainte des gueux »…Il y a un contraste très fort entre la  grande pauvreté, et souvent la misère, des ouvriers surexploités et l’insolente richesse des possédants, dans un climat permanent de scandales financiers et immobiliers…Cependant, Haussmann, beaucoup décrié pour ses actions de démolition et de reconstruction de Paris, n’a pas fait disparaître de patrimoine précieux : Paris possédait, au milieu du 19è siècle, des quartiers entiers et immenses de taudis sordides !…La zone de l’actuel Parc Monceau s’appelait alors la « Petite Pologne » et n’était qu’une zone infecte de maisons en ruine, dont les occupants, depuis longtemps, ne payaient plus les loyers, et que les propriétaires, de ce fait avaient totalement abandonnées… En sorte qu’Haussmann pouvait dire à juste titre qu’il n’avait que précipité les démolitions, qui se faisaient déjà, et qu’au moins, lui, il avait bâti !…Revenons au salon de l’hôtel Bourbon de Rouvre : les murs sont décorés de vastes panneaux peints représentant des lourdes fleurs, dans les tons rouges et vieux rose ; une cheminée de marbre rose est assortie aux murs. Sur la cheminée : une très belle pendule dorée, comme il y en avait beaucoup sous le Second Empire : l’argent coulait à flots, les artisans avaient beaucoup de commandes, et avaient acquis une grande maîtrise dans l’horlogerie. Le mobilier est un mobilier Louis XV et aussi Louis XVI, car on a alors la nostalgie du 18è siècle…Je m’assois pour ma part sur un canapé rose à fleurs, d’époque…Il y a aussi un piano, indispensable dans tout intérieur de bourgeois : c’est un symbole de richesse, mais surtout un symbole de culture : on aime les arts et la musique ; c’est aussi un symbole moral : le piano, c’est la distraction saine et distingiuée des femmes ( les épouses et les filles)…On note pourtant une évolution par rapport au 18è siècle : il y a beaucoup plus de meubles dans les pièces…Au 18è siècle, les salons étaient  plus vastes et plus vides ; les chaises étaient souvent disposées le long des murs. Ici, les fauteuils et les chaises sont plus vers le centre de la pièce , et sont disposées en arrondi, pour la conversation. <o:p></o:p>

    LE PETIT SALON :<o:p></o:p>

    Il jouxte le grand salon ; plus clair, il est traité dans les tons gris et bleus, à la façon Louis XVI ; superbe tapis bleu et beige de 3m x 4m. Le plafond est décoré d’un grand ovale clair, ivoire…<o:p></o:p>

    LE JARDIN D’HIVER :<o:p></o:p>

    Il prolonge le petit salon ; c’est une verrière, pas très grande, environ 15 mètres carrés donnant sur une cour intérieure. Le jardin d’hiver est très en vogue sous le second Empire ; les Parisiens, devant leur ville devenue tentaculaire, ont la nostalgie de la nature et de la campagne ; chaque fois qu’on pourra, on mettra donc de la verdure… A Paris, c’est l’apparition des quatre grands jardins : Au nord les Buttes Chaumont, au sud le Parc Montsouris, à l’ouest le Bois de Boulogne, à l’est le Bois de Vincennes… Par ailleurs, Haussmann plante beaucoup d’arbres le long des nouvelles avenues ; enfin, les jardins d’hiver prennent place dans les maisons des particuliers, grâce à l’apparition des premières installations de chauffage central qui permettent d’obtenir des températures suffisantes pour garder des plantes exotiques.<o:p></o:p>

    LA SALLE  A MANGER :<o:p></o:p>

    La salle à manger comporte une immense cheminée lourdement décorée d’ors, et surmontée d’une sculpture inquiétante : une tête de félin, ressemblant à la fois au lion et au lynx…les murs sont tendus d’un papier peint marron imitant le cuir de Cordoue. Les gros radiateurs sont en fonte noire ; la pièce dégage une impression d’intimité lourde et sombre, presque mystérieuse…On retrouve l’ambiance des « Histoires extraordinaires » d’Edgar Poe<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Cette demeure est exceptionnelle, et a servi de décor pour le cinéma ; elle doit être prochainement vendue… La conférence se termine par une courte balade dans le quartier, en remontant l’avenue de Messine jusqu’au parc Monceau. Arrêt devant l’immeuble du 23 avenue de Messine (où j’ai travaillé !) : c’est un immeuble « Art Nouveau », construit en 1895 par l’architecte Lavirotte. Il se distingue des immeubles second Empire par plusieurs détails significatifs : les ferronneries des balcons sont courbes et tourmentées, proches du « style nouille» de Guimard ; les façades présentent des courbes, inconcevables sous le second Empire ; enfin, les règlements nouveaux d’urbanisme permettent d’édifier des « bow-windows » qui avancent au-dessus du trottoir, alors que les façades second Empire devaient être dans le strict alignement des voies.<o:p></o:p>

    L’immeuble du 23 bis avenue de Messine (ayant abrité la Direction du Personnel d’EDF) a été construit par l’architecte Léon Chesnay, toujours vers 1900.<o:p></o:p>

    Le Parc Monceau, au 19è siècle, a été coupé en deux : la moitié nord a été aménagée pour former l’actuel parc, selon la technique des jardins anglais, tout en courbes et en reliefs ; la partie sud, de même dimension, achetée par Pereire, a été lotie et cédée à des promoteurs, qui y ont édifié des hôtels particuliers prestigieux qui existent encore : c’est toute la zone des rues Murillo, de Lisbonne, de Monceau, de Messine…<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    La balade se termine ici, sous une pluie battante et les rafales du vent…. <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique