• Balade littéraire - 9 juin 2001

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                    BALADE LITTERAIRE<o:p></o:p>

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    D’octobre 2000 à juin 2001, j’ai participé à un atelier d’écriture…Pour clore cette activité, une balade littéraire  a été organisée le samedi 9 juin, avec comme seule information un lieu de rendez-vous : Le Jardin des Plantes, entrée principale, face au mammouth de bronze, à 10 heures…A l’heure dite, j’y étais…et je suis même arrivé le premier …Nous nous sommes finalement retrouvés une vingtaine de « disciples », accompagnés de trois animatrices…<o:p></o:p>

    Premier exercice : les animatrices nous donnent une longue liste d’expressions toutes faites, du genre : » Tel père tel fils, une colère noire, se regarder en chiens de faïence, avaler des couleuvres, filer un mauvais coton, changer son fusil d’épaule » etc… Consigne : Imaginer ce que pense le mammouth de bronze, et l’écrire, en intégrant dans le texte un maximum de ces expressions… Au bout de dix minutes, à tour de rôle, chacun lit aux autres ce qu’il a écrit ! C’est un bon exercice rien que pour la voix, car il n’est pas facile de se faire entendre au milieu des bruits de la ville : voitures, klaxons, pompiers, ambulances…<o:p></o:p>

    Voici mon texte, c’est le mammouth qui parle :<o:p></o:p>

    « Frères humains du Jardin des Plantes, je vous accueille aujourd’hui à la fortune du pot. On ne va pas se regarder en chiens de faïence, allez, approchez, je ne vous casserai pas de sucre sur le dos, et je ne jetterai pas de l’huile sur le feu de vos querelles. Moi, le mammouth, j’étais au bout du rouleau depuis longtemps, et j’avais mangé mon pain blanc, croyant reprendre du poil de la bête… J’avais les yeux plus gros que le ventre, et je me suis retrouvé Gros Jean comme devant. Trempé comme une soupe, je filais un mauvais coton et je n’étais vraiment pas dans mon assiette ; bref, j’étais au pied du mur… Les hommes, cruels avec moi, me faisaient avaler des couleuvres, et j’en avais vraiment assez de prendre des vessies pour des lanternes… Comment tirer mon épingle du jeu ? Peut-être en faisant l’âne pour avoir du son ? Peut-être en mettant carrément les points sur les i ? Oui, je voulais pouvoir à nouveau dormir sur mes deux oreilles, oui je voulais vivre comme un coq en pâte… Alors, je changeai mon fusil d’épaule et décidai de prendre le taureau par les cornes : désormais, je mettrais de l’eau dans mon vin !… oui, je sais, il y a du pain sur la planche !… »<o:p></o:p>

    Deuxième exercice : On emprunte le bus, ligne 89, jusqu’à la Grande Bibliothèque François Mitterrand. La consigne est la suivante : pendant le trajet du bus, fermer les yeux 6 fois pendant plusieurs secondes ; à chaque fois qu’on les rouvre, inscrire sur un papier le mot qui nous passe par la tête… Arrivés à la Grande Bibliothèque, on escalade l’escalier imposant, et on prend place sur l’immense esplanade revêtue de bois… il fait un grand soleil…Les participants échangent leurs papiers. Chacun, à partir des mots que lui a fournis son voisin, doit écrire un texte…Moi, j’ai hérité des mots suivants : Liberté, Tours, Gratte-Ciel, Moquette, Béton, Amour,  Gris, Colle…<o:p></o:p>

    Je les utilise en écrivant le texte suivant :<o:p></o:p>

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    Au pays de Lincoln et de la LIBERTE<o:p></o:p>

    Je découvre New-York, et au milieu des TOURS<o:p></o:p>

    J’erre parmi les rues, soudain comme écrasé<o:p></o:p>

    Par tous ces GRATTE-CIELS, ce BETON sans AMOUR<o:p></o:p>

    Le bitume des rues est une noire MOQUETTE<o:p></o:p>

    Où je COLLE mes pas dans l’ineffable quête<o:p></o:p>

    Du ciel bleu de mes rêves dans l’azur infini…<o:p></o:p>

    Mais je suis à Paris et le ciel est tout GRIS.<o:p></o:p>

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    Là encore, chacun lit son chef d’œuvre !<o:p></o:p>

    Troisième exercice :  Chacun écrit sur un papier un vers connu ; on échange les papiers, et chacun doit ajouter un vers supplémentaire de sa composition… Il en résulte, après plusieurs échanges, un long poème que les animatrices recueillent pour en faire une synthèse.<o:p></o:p>

    Quatrième exercice : On va à pied jusqu’au Parc de Bercy, que je ne connaissais pas encore… On s’allonge sur la pelouse, pour une relaxation, les yeux fermés, pendant cinq minutes, sans parler ni bouger… Consigne : Après les cinq minutes de relaxation, écrire ce à quoi on a pensé, en privilégiant le toucher, l’odorat, l’ouïe… Là encore, après 10 minutes de rédaction, chacun lit son texte aux autres. Voici le mien :<o:p></o:p>

    « Sur son calepin, le 14 juillet 1789, Louis XVI avait écrit ce mot laconique :  « Rien »…Rien… Je pourrais reprendre à mon compte cette royale annotation, tandis que je m’éveille d’une courte relaxation, les yeux fermés, allongé sur la pelouse du Parc de Bercy… Rien ! Il ne s’est rien passé pendant ces quelques minutes… Je cherchais le silence, et je ne l’ai pas trouvé ; la ville fait un bruit de fond permanent et lancinant, incessant… Mes mains n’ont effleuré que du gazon, une herbe rase et sans gloire : en vain j’y ai cherché la douceur des herbes d’autrefois… Rien ! Et même dans l’air il n’y avait rien, pas le moindre parfum d’eucalyptus, ni la senteur du chèvrefeuille, rien !… Mais ça ne fait rien, une seule pensée me pénètre et m’obsède : j’ai faim !, Et ça… ce n’est pas rien ! »  <o:p></o:p>

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