• A moi pour toujours, roman de Laura Kasischke, 2007

    C'est un roman bien agaçant que nous livre ici l'auteur. Laura Kasischke, qui excelle dans les histoires fantastiques et à suspense, s'embourbe un peu dans ce pseudo roman de liberté sexuelle, qui n'est en réalité que celui d'un terrible asservissement aux élans du périnée ! Voici de quoi qu'ça cause : une bonne femme prénommé Sherry, prof de fac, a un grand fils, Chad, et un mari, et le couple ronronne dans l'apathie conjugale ordinaire, lorsque, le jour de la Saint Valentin, elle trouve dans son casier à la fac un petit papier anonyme, avec ces mots "Sois à moi pour toujours"... Et voici notre prof de fac qui s'emballe comme une jeune pucelle, et qui, après quelques errances à la recherche de l'auteur du poulet (ainsi nomme-ton un billet amoureux !) se jette avec frénésie sous la queue d'un prof de mécanique... Dès lors c'est l'amour dingue, les baises forcenées.. amis du romantisme, passez votre chemin, ce livre n'est pas fait pour vous ! Les pages de ce livre débordent de sperme et de cyprine, les sécrétions dégoulinent, et comme l'auteur est une femme, elle se complaît à ne rien nous dissimuler de l'état du vagin de Sherry, des émois de son clitoris, des senteurs de sa chatte et des taches sur sa petite culotte ! Rien ne nous sera épargné, y compris une copulation saignante, dans les turbulences de l'hémoglobine des règles !... C'est bizarre tout de même que les romancières confondent systématiquement l'érotisme avec la gynécologie et la sexologie !... Ces détails crus sont ainsi distillés et exhibés pendant 160 pages environ, et puis, enfin, le roman prend son envol dramatique, avec une vraie histoire, un authentique suspense, qui prend enfin la suite de la kyrielle d'orgasmes qui n'ont aucun intérêt, car les jouissances de cette prof de fac sont les mêmes que ceux de la couturière, de la caissière de grande surface ou de la comptable du Trésor Public... Et là, dans les 180 dernières pages on découvre que la prétendue "liberté sexuelle"  n'est finalement qu'un mélange inextricable d'embrouilles de haines, d'incompréhensions, de jalousies, un terrible asservissement, une addiction assez pitoyable... Et de fait, cette histoire finira mal, très mal !... Où est la liberté sexuelle dans tout ça, finalement ?...  Mon dieu, que de malheurs, de drames et de violences, pour quelques étreintes !  Franchement, nos amis les chiens et les chats font moins d'histoires, et nous devrions sans doute nous inspirer de leurs relations sexuelles avant de nous faire les chantres d'une prétendue liberté dont nous ignorons tout .. l'amour humain ferait moins de malheureux et moins de morts !...  Cela étant, il reste, au-delà de la trivialité des spasmes juteux, un récit finalement bien conduit, comme toujours chez Laura Kasischke, malgré des maladresses d'écriture qui font que l'on devine trop aisément le dénouement final, au moins vingt pages avant la fin  c'est  un peu dommage... 


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